Olivier Véran a déclaré à l’Assemblée nationale que "les femmes qui hésitent à se faire vacciner se mettent en danger". La troisième dose est d’ailleurs recommandée par les autorités sanitaires.

  • Enceinte 3e dose de vaccin
  • Enceinte et vaccination
  • A quel mois de grossesse ?
  • Recommandations
  • Pass sanitaire
  • Contre-indications
  • Quels vaccins ?
  • Risques
  • Accouchements prématurés
  • Allaitement

"Les femmes enceintes qui hésitent à se faire vacciner se mettent en danger" a déclaré Olivier Véran à l'Assemblée nationale ce 14 décembre. "J'étais hier à l'hôpital Cochin à l'AP-HP et sur 8 patients dans une unité de réanimation que j'ai visitée, 7 n'étaient pas vaccinés et il y avait 2 femmes enceintes" a ajouté le ministre de la Santé. Rappelons que les autorités sanitaires recommandent la vaccination pour les futures mamans dès le début de la grossesse. En outre, une étude menée en France par les hôpitaux de Paris (APHP) et publiée fin novembre dans la revue PLOS fait le lien entre le risque de naissances prématurées et le Covid pendant la grossesse. "Nous avons observé des liens entre un diagnostic de Covid-19 et plusieurs morbidités maternelles (dont) des naissances prématurées, des pré-éclampsies (élévation de la tension artérielle associée à une hausse des protéines dans les urines, ndlr), des hémorragies au moment de l'accouchement et des naissances par césariennes" précise l'étude.

Enceinte, faut-il faire sa 3e dose de vaccin ?

Dans un avis rendu ce 17 novembre, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de Recherche sur les Infections pendant la Grossesse (GRIG ) expliquent qu'en raison de la baisse de l'immunité dans le temps et de  la vulnérabilité particulière des femmes enceintes vis-à-vis de la COVID, particulièrement s'il existe une comorbidité, "une troisième dose de vaccin anti SARS-CoV2 doit être proposée aux femmes avec désir de grossesse ou enceintes, quel que soit le terme de la grossesse, lorsque le schéma initial date de plus de 6 mois". Le CNGOF et le GRIG rappellent aussi les femmes enceintes sont reconnues comme groupe à risque de formes graves par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) et la Haute Autorité de Santé (HAS), d'autant plus s'il existe une comorbidité. "Par rapport à une femme enceinte non infectée, il y a un risque multiplié par 18 d'admission en soins intensifs, par 2,8 de perte fœtale, par 5 d'admission du nouveau-né en soins intensifs et plus si comorbidité", insistent-ils. Ces deux organismes de référence précisent aussi  que des études ont montré que les femmes enceintes vaccinées étaient moins souvent infectées et que les vaccins contre le Covid-19 étaient sûrs et efficaces et recommandés par de nombreuses sociétés savantes indépendantes.

Enceinte, dois-je me faire vacciner contre le Covid-19 ?

Dans un communiqué publié le 12 juillet 2021, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (GNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) insistaient déjà sur l'importance de se faire vacciner le plus tôt possible quand on est enceinte. Idem pour les couples en désir d'enfant. Et pour cause, "la Covid est une maladie potentiellement très grave pendant la grossesse". 

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Vaccination des femmes enceintes : à quel mois de grossesse ?

Le 20 juillet 2021, le ministre de la Santé Olivier Véran avait précisé que les femmes enceintes pouvaient se faire vacciner contre le Covid-19 dès le premier trimestre de la grossesse.

Vaccination des femmes enceintes : quelles recommandations ?

Dans son communiqué du 12 juillet 2021, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (GNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) rappelaient que "la vaccination est possible et même recommandée durant la grossesse"

Le pass sanitaire s'applique-t-il aux femmes enceintes ?

Pour permettre la bonne continuité de la prise en charge des grossesses, le pass sanitaire ne s'applique pas aux patientes. Elles peuvent donc continuer à venir consulter à tout moment sans avoir à disposer d'un pass sanitaire. La nécessité de la vaccination ne doit en effet pas constituer un frein au suivi de grossesse. 

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Vaccination des femmes enceintes : quelles contre-indications ?

Selon le ministre de la santé, seules trois situations sur conseil de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), du comité sur la stratégie vaccinale d'Alain Fischer et du conseil scientifique "qui concernent potentiellement quelques centaines de Français", peuvent donner lieu à une contre-indication au vaccin. Ainsi, seuls le "syndrome PIMS", ou syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique ou encore "les réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d'ARNm", sont concernés, a-t-il précisé ce 20 juillet. De même que les personnes allergiques à l'un des composants du vaccin, ce "qui doit concerner à peu près dix cas dans notre pays", rassure Olivier Véran. Dans ces trois cas de figure, seuls "des certificats médicaux en bonne et due forme peuvent être reconnus comme des contre-indications". Le ministre de la Santé ajoute qu'il n'y a "aucune contre-indication au vaccin ARN messager y compris la grossesse au premier trimestre".

Quels vaccins pour les femmes enceintes ?

La Direction générale de la Santé recommandait déjà les vaccins Pfizer-BioNtech ou le vaccin Moderna pour les futures mamans. Dans un précédent avis, la Haute Autorité de Santé recommandait également les vaccins ARN tels que les vaccins Pfizer et Moderna plutôt que le vaccin AstraZeneca, qui est susceptible de provoquer davantage de fortes fièvres après la vaccination. 

Le 8 mars dernier, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG), qui demandaient la vaccination de toutes les femmes enceintes, avaient également fait des recommandations concernant le type de vaccin à utiliser. "Les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®) devraient être privilégiés. Le vaccin à ADN (VaccineAstraZeneca®) n'est pas contre-indiqué mais il est plus fréquemment à l'origine d'une fièvre réactionnelle sans risque spécifique pouvant être traitée par paracétamol. Il n'y a à ce jour aucun argument pour penser que les vaccins mentionnés peuvent induire un effet délétère fœtal mais une injection pendant le premier trimestre de grossesse est à éviter de principe", précisaient les experts.

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Vaccin Covid et grossesse : quels risques pour les femmes enceintes ?

Les différentes études menées sur les femmes enceintes ont montré que les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 n'étaient pas dangereux pour les femmes enceintes et leur fœtus, et qu'il était également sans risque de se faire vacciner pendant l'allaitement. Le  Centre de référence sur les agents tératogènes (Crat) conseille donc de "débuter le protocole entre 10 et 20 semaines d'aménorrhée [absence de règle], c'est-à-dire après la fin de l'organogenèse et suffisamment tôt pour que la femme enceinte soit protégée au troisième trimestre". Il n'existe toutefois pour l'heure que peu de données sur la vaccination avant 12 semaines de grossesse, même si elle est pratiquée dans d'autres pays. Et parmi les femmes qui ont été vaccinées en début de grossesse, notamment pour celles qui ne savaient pas encore qu'elles attendaient un bébé, aucun risque n'a été observé.

Selon une étude de l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), publiée ce 25 novembre dans le Guardian, les très faibles risques liés à la vaccination sont les mêmes chez les femmes enceintes vaccinées et chez celles, non vaccinées. Le taux  de mortinatalité (bébés nés sans vie après 6 mois de grossesse) chez les futures mamans vaccinées est d'environ 3,35 pour 1000 et de 3,60 pour 1000 chez les futures mamans non vaccinés. La proportion de femmes vaccinées donnant naissance à des bébés de faible poids de naissance (5,28 %) est également quasiment identique à la proportion de femmes non vaccinées (5,36 %). Le constat est le même pour les naissances de bébés prématurés : le taux est de 6,51 % pour les futures mamans doublement vaccinées et de 5,99 % pour non vaccinées. Les chercheurs précisent néanmoins que les femmes enceintes ayant reçu deux doses de vaccin sont "beaucoup plus protégées contre les formes graves du Covid-19 que celles qui ne le sont pas".

Covid et risques d'accouchements prématurés ?

Lors d'un point presse de la taskforce vaccination belge, le Dr Frédéric Debiève, chef du service d'obstétrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, a précisé que "la grossesse augmente la possibilité d'être prise en charge aux soins intensifs pour un Sars-CoV-2. En raison de la physiologie d'une femme enceinte, la ventilation mécanique et invasive est souvent nécessaire". Des études menées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis auprès de 4.000 femmes enceintes qui ont été atteintes du Covid-19 montrent qu'elles ont "60 % de risques supplémentaires d'accoucher prématurément" a précisé le médecin. La vaccination prévient des formes sévères de Covid-19, des accouchements prématurés ainsi que de la mortalité maternelle et périnatale. En outre, les anticorps sont transmis pendant la grossesse et l'allaitement, ce qui protège le bébé".

Peut-on se faire vacciner pendant l'allaitement ?

Concernant les jeunes mamans allaitantes, le CNGOF et GRIG l'assurent : "la vaccination ne perturbe pas l'allaitement et l'allaitement n'empêche en rien la vaccination". Une mère qui allaite peut donc se faire vacciner durant l'allaitement sans risque pour elle ou pour son bébé. 

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