- Les parents ont plus de regrets que les adultes sans enfant
- Une décision prise tôt mais pas regrettée
- Ne pas vouloir être parent : un sujet tabou qui pèse majoritairement sur les femmes
D’après un sondage IFOP, réalisé en collaboration avec le magazine Elle en 2022, 30% des Françaises en âge de procréer ne veulent pas d’enfant, maintenant ou plus tard.
Épanouissement personnel, conscience écologique, raisons financières et familiales : la parole autour de l’envie de ne pas être mère se libère de plus en plus, alors que seulement 2% des Françaises exprimaient cette volonté en 2006, d’après l’IFOP.
Malgré tout, les critiques restent parfois vives. Les personnes qui ne souhaitent pas d’enfant se voient souvent répondre qu’elles le regretteront plus tard. Pourtant, une toute nouvelle étude, publiée le 5 avril 2023 dans la revue PLOS ONE a révélé que les adultes sans enfant – n’en n’ayant pas voulu – n’éprouvent pas de regret plus tard dans la vie.
Les parents ont plus de regrets que les adultes sans enfant
Des chercheurs du département de psychologie de l’Université du Michigan, (États-Unis), se sont penchés sur les sentiments de regret des adultes désireux de ne pas procréer, qu’ils qualifient comme encore trop “stigmatisés et rejetés” par la société.
Ils ont ainsi analysé si “les parents et les adultes sans enfant, dans leurs dernières années de vie, expriment différents niveaux de regret”, en se basant sur un échantillon d’adultes âgés de 70 ans et plus. Ils ont ainsi découvert que les parents exprimaient davantage de regrets que les adultes qui avaient fait le choix de ne pas avoir d’enfant.
En effet, “bien que l’on dise souvent aux adultes sans enfant qu’ils ‘regretteront’ plus tard, ceux qui avaient 70 ans ou plus n’étaient pas plus susceptibles d’exprimer des sentiments de regret que leurs homologues parents”, ont expliqué les scientifiques.
Jennifer Watling Neal, co-auteure de l’étude, a confirmé dans un communiqué publié en parallèle de l’étude, l’absence de preuves de regrets au sein de l’échantillon sans enfant : “en fait, les parents plus âgés étaient légèrement plus susceptibles de vouloir changer quelque chose dans leur vie”, précise-t-elle.
Une décision prise tôt mais pas regrettée
D’autant que les participant.es à l’étude n’ayant pas d’enfant, “ont décidé qu’ils ne voulaient pas d’enfant pendant les meilleures années de procréation”, a ajouté l’équipe de chercheurs, qui complète en écrivant que « la majorité des femmes sans enfant ont pris leur décision avant l’âge de 30 ans ».
Et d’après eux, les profils de personnes ne souhaitant pas d’enfant sont divers, « il ne semble pas y avoir de différences selon l’âge, l’éducation ou le revenu », appuie l’étude. Ainsi, “même si certains adultes sans enfant peuvent changer d’avis à l’avenir, un tel changement d’esprit n’est pas la voie dominante”.
Ne pas vouloir être parent : un sujet tabou qui pèse majoritairement sur les femmes
Mais le sujet de la non-parentalité reste un tabou, qui pèse majoritairement sur les femmes.
En France, « on n’arrive pas à envisager l’absence d’enfant pour une femme. On ne voit pas cela comme quelque chose de réellement positif pour une elle. On imagine que c’est pour privilégier sa carrière, qu’elle a un souci psychologique, qu’elle ne peut pas avoir d’enfant, ou qu’elle n’est pas vraiment amoureuse », expliquait Charlotte Debest, experte en sociologie, dans un article pour Marie Claire.
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