• Les dragons sont des figures importantes de la mythologie et de la fiction dans le monde entier.
  • Sages et bienveillants dans la tradition chinoise, ils sont représentés comme des prédateurs malfaisants dans la culture occidentale.
  • Du Hobbit à House of the Dragon, en passant par L’histoire sans fin ou Dragon Ball, il existe désormais une grande variété de dragons dans la fiction.

Avec la diffusion de House of the dragon, vous n’avez pas fini de voir passer ces bêtes ailées et cracheuses de feu. Mais pourquoi fascinent-elles autant ?

Cette figure mythologique et fantastique majeure se retrouve dans de nombreuses fictions depuis des siècles. Mais elle peut prendre des formes variées. Pour commencer, la figure du dragon diffère largement selon la tradition à laquelle on se réfère.

Dans la mythologie chinoise, c’est plutôt une figure bienveillante, symbole de sagesse et de pouvoir. Dans la mythologie occidentale, le dragon est plutôt un antagoniste puissant, à l’image du dragon des Goths dans le poème épique Beowulf, écrit à la fin du premier millénaire. C’est la figure la plus courante dans notre culture.

« Il est immense, puissant, redoutable, et ne craint guère d’adversaires, à tel point que la figure du tueur de dragons désigne le héros suprême, à commencer par l’archange Saint Michel dans sa célèbre représentation qu’on voit, par exemple, sur la flèche du mont du même nom. En résumé, le dragon figure le prédateur suprême », résume l’écrivain Lionel Davoust, dans le Dictionnaire de la fantasy.

Au cours du Moyen âge, de la Renaissance et des siècles qui ont suivi, on en trouve diverses incarnations et variantes dans les mythologies nordiques ou française (comme la vouivre). Depuis quelques décennies, le dragon a quitté la mythologie pour se fondre dans la fiction. On en retrouve dans l’univers fantasy (Chez Tolkien, ou George R.R. Martin ou dans des mangas (Dragon Ball), dans les jeux (Donjons et Dragons) ou les jeux vidéos (Dragonquest, Skyrim, ou de manière plus marginale dans la série des Zelda).

C’est même un marqueur de fantasy. Par exemple, c’est l’arrivée des dragons qui fait basculer Le trône de fer (Game of Thrones à l’écran) dans l’imaginaire. « L’allusion à leur règne d’autrefois, fragment d’histoire près de basculer dans la légende, suffit pour annonce l’irruption du merveilleux dans un univers médiéval, qui paraît sécularisé », confirme Anne Besson.

Mais cette figure de prédateur évolue, comme l’explique la professeure de littérature dans son Dictionnaire : « A partir des années 1990, un nouveau paradigme prend le pas sur celui de l’affrontement entre preux chevalier et adversaire monstrueux : c’est en domptant et dressant la bête, plutôt qu’en la terrassant, que le héros fait preuve de son caractère exceptionnel. »

Voici les différents types de dragons que vous pouvez rencontrer dans la fiction, avec leurs exemples les plus célèbres :

  • Les prédateurs purs

Smaug, Le Hobbit

Smaug, dans le film Le Hobbit.

Tolkien s’est beaucoup inspiré du poème épique Beowulf, sur lequel il a travaillé en tant qu’universitaire. Ses dragons ressemblent au dragon qu’affronte le héros du poème dans son ultime combat. Rusé, mauvais et vénal, Smaug est le Picsou des dragons, il vit au milieu de son or à tel point que les métaux précieux sont devenus une carapace pour lui. La figure du dragon mauvais par excellence.

  • Les domestiqués :

Viserion, Drogon et Rhaegal, de Game of Thrones

Drogon et Rhaegal, dans la saison 8 de Game of Thrones

Les trois dragons de Daenerys dans Game of Thrones sont des dragons typiques, ailés, cracheurs de feu. S’ils peuvent avoir une volonté propre, ils sont surtout au service de Daenerys Targaryen, qui se considère comme leur « mère ».

Dans House of the Dragon, les membres de la famille Targaryen ont souvent leur dragon attitré, qu’ils ou elles chevauchent depuis l’enfance.

  • Les gentils :

Falkor, de L’histoire sans fin

Falkor, le dragon porte-bonheur de L'histoire sans fin

A l’opposé du dragon super méchant, on trouve Falkor, celui qui va aider le héros dans sa quête. Ce dernier est la figure la plus célèbre de L’histoire sans fin, le roman de Michael Ende (où il se nomme Fuchur), adapté au cinéma en 1984 par Wolfgang Petersen. Il est recouvert de fourrure blanche et possède une tête de chien (ou de lion, dans le livre) Faisant partie du monde imaginaire de Fantasia, il vient en aide au jeune héros Atreyu.

Mushu, de Mulan

Mushu est un dragon chinois atypique de par sa petite taille et… par son manque de sagesse. Autrefois au service de la famille de Mulan, il a été « rétrogradé » pour ne pas avoir su protéger l’un de ses membres. Peut-être pour plaire au public occidental, il crache du feu, mais pas en quantité très effrayante. Comme chez l’écrivain Terry Pratchett (auteur des Annales du Disque-Monde), le dragon sert ici principalement de ressort comique.

  • Les sages :

Shenron, de Dragon Ball

Shenron, le dragon de Dragon Ball

Sans ailes, mais avec des pattes, il est typique de la mythologie chinoise. Figure énigmatique, c’est lui qui exauce le vœu de celui ou celle qui réunit les boules de cristal.

Tintaglia, du cycle du « Royaume des anciens», de Robin Hobb

Robin Hobb est l’une de celles qui détaille le plus les dragons qu’elle utilise dans son cycle du Royaume des anciens. D’abord serpents de mer, les bêtes se réunissent sur une plage et s’enferment dans un cocon afin d’effectuer leur mue et de devenir un dragon ailé. Suite à diverses catastrophes, l’espèce est en voie de disparition. L’un des derniers dragons vivants, Tintaglia est obligée de composer avec les humains pour pouvoir assurer la survie de son espèce. Mais elle conserve la plupart du temps pour ces créatures minuscules à la vie éphémère un grand mépris. Dans le cycle de Robin Hobb, les dragons ne sont pas juste des créatures magiques, ils semblent être la magie elle-même.

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