Un chauffeur VTC a été renvoyé, début mai 2022, devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour deux viols, révèle Le Parisien dans un article publié le 15 juin 2022. Placé en garde à vue mi-octobre 2020, le chauffeur avait été mis en examen le 21 octobre 2020 à Nanterre avec un autre homme, soupçonné d’être son complice.
Septembre : il filme sa passagère inconsciente
Le 11 septembre 2020, une jeune femme se rend en état de choc à l’hôpital où elle raconte avoir été violée alors qu’elle rentrait en VTC. Le gynécologue qui l’examine à l’hôpital ne trouve pas de trace de lésions, mais Mathilde se souvient de quelques bribes de sa soirée.
Selon sa version, elle a passé la soirée dans un bar parisien où elle a consommé de l’alcool et de la cocaïne. Vers 5h du matin, Mathilde décide de rentrer et appelle un chauffeur via l’application Heetch. Elle se souvient s’être retrouvée à l’avant du véhicule en train de discuter avec le chauffeur, avant d’atterrir dans un salon avec deux hommes sans comprendre comment elle était arrivée là.
Elle se réveille le lendemain vers 13h, dans un appartement vide. Sa combinaison est déchirée au niveau de l’entrejambe et elle constate qu’elle a eu un rapport sexuel.
L’enquête de police a permis de retrouver le chauffeur. Dans son téléphone, les policiers découvrent des vidéos de ce 11 septembre 2020. Mourad a filmé Mathilde inconsciente, le soutien-gorge dégrafé, puis une autre fois allongée les jambes écartées, précise Le Parisien.
Les faits dénoncés par la victimes en septembre 2021 permettent de faire le lien avec une autre enquête. Une seconde victime qui aurait été agressée dans la nuit du 28 au 29 août 2020.
Août : réveillée en plein ébat non consenti
Fin août, une jeune femme se rend à l’hôpital de Neuilly-sur-Seine pour demander de l’aide après avoir été violée. Comme elle le raconte, elle passe la nuit dans un bar avant d’appeler un chauffeur VTC vers 5 heures du matin.
Sur le trajet, elle se sent mal, patraque. Le chauffeur lui propose alors de passer chez lui, son domicile étant manifestement plus proche. Elle accepte. Prend une douche chez l’homme qui lui donne ensuite des vêtements propres.
Puis les souvenirs s’estompent.
La jeune femme explique se réveiller ensuite en plein rapport sexuel avec le chauffeur. Incapable de se débattre, elle précise qu’elle aurait bien émis un refus. Puis elle perd à nouveau connaissance, relate Le Parisien.
Son complice le désigne, le chauffeur nie
Ce sont les prélèvements sur les deux victimes qui ont permis de retrouver l’ADN de Mourad. Lui et un autre homme sont ainsi interpellés, placés en garde à vue et mis en examen en octobre 2020.
Cet autre homme est en fait le propriétaire d’un appartement, selon le quotidien régional. Les deux hommes ont échangé par message les nuits des deux agressions. Cet autre suspect a par exemple demandé à Mourad par sms « s’il y a de la baise ». Les deux évoquent des relations consenties.
Toutefois, le deuxième suspect a confié aux enquêteurs que son ami Mourad a l’habitude de ramener des femmes droguées pour avoir des relations sexuelles. Une fois, il avoue avoir participé à des ébats.
Pour l’avocate de Mourad, Me Lorène Cardot : « Il n’y a pas de preuve du non-consentement des victimes et la démonstration de l’intention criminelle n’est pas faite ». Elle a fait appel du renvoi devant la cour d’assises.
Des victimes vulnérables
Comme l’a sous-entendu son complice, Mourad semble choisir les femmes qu’il ramène pour avoir des relations sexuelles. Comme les deux plaignantes, il s’agit de femmes sous emprises de drogues, seules et vulnérables. L’homme mis en cause est connu des forces de l’ordre pour des délits routiers et d’extorsion.
Les analyses de sang des deux plaignantes montrent que la première avait deux grammes d’alcool dans le sang, ainsi que de la cocaïne, et la seconde avait bu et absorbé de la MDMA. Toutefois, le rapport de toxicologie exclut la présence d’autres substances nuisibles.
Le chauffeur, clandestin, assure qu’il aurait aidé l’une d’elles qui ne retrouvait plus son domicile à cause de son état d’ébriété.
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