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Il y a 140 ans, un scientifique mettait le doigt de façon inattendue sur ce substitut du sucre. Aujourd’hui la saccharine entre dans la composition d’aliments dits « allégés », boissons, yaourts ou desserts.
La chance du chimiste
C’est l’édulcorant le plus ancien. La découverte de la saccharine, au pouvoir sucrant 300 à 400 fois supérieur au sucre ordinaire, est, pourtant, le fruit du hasard. A l’origine de cette trouvaille, Constantin Fahlberg, né en 1850 en Russie et expatrié sur la côte est des Etats-Unis. Ce chimiste, recruté par le professeur Ira Remsen de l’université Johns-Hopkins à Baltimore , étudie l’oxydation d’un dérivé du toluène, un composé proche du benzène. Attablé chez lui après une journée de travail, il croque dans son pain. Surpris de le trouver étrangement doux, il interroge la cuisinière : en a-t-elle changé la recette ? Elle assure que non. Il vérifie : ce sont ses doigts qui donnent ce goût à l’aliment. Pourtant, il est certain de s’être lavé les mains. Le scientifique se précipite alors au laboratoire pour y lécher les récipients utilisés pour ses expériences. Eurêka! En ce jour de février 1879, Constantin Fahlberg comprend qu’il tient là un substitut à la toute-puissante poudre blanche cristallisée. Sans calories, qui plus est. Après avoir isolé, identifié et un brin transformé cette sulfinide benzoïque, il lui donne un nom : saccharine, allusion au nom savant de la canne à sucre, Saccharum.
La bataille de l’exploitation
Sûr de son affaire, l’heureux découvreur propose alors à son oncle, un homme d’affaires allemand prospère, d’en lancer la fabrication industrielle. C’est chose faite en 1894, en Europe, puis en 1901, outre- Atlantique. Furieux de voir la poule aux œufs d’or lui échapper, Ira Remsen essaie de la rattraper. En vain. C’est bien son employé qui dépose le brevet en 1885, donnant au produit le nom de saccharine. Les concurrents, en embuscade, ne tardent pas à s’en inspirer.
Soutiens et détracteurs
L’industrie sucrière, elle, se démène pour limiter l’usage de l’édulcorant, voire l’interdire. Sans succès. Car le produit synthétique se révèle utile en période de vaches maigres, notamment durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960-1970, il devient le parfait allié minceur. Mais, à la fin des années 1970, il est accusé d’être cancérigène chez l’animal et, depuis les années 2010, on le soupçonne d’augmenter le risque de diabète de type 2. Sans preuve réelle pour le moment.
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Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Délices n°8 octobre-novembre 2019.
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