Après avoir longtemps vécu sous emprise, Evelyne est devenue abstinente. Elle raconte la libération que cette sobriété nouvelle a générée pour son corps mais aussi pour sa tête. Bienvenue dans le premier jour du reste de sa vie.
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« J’ai été une adolescente très libre. Socialement, boire ne me posait pas de problème, sauf dans mes relations amoureuses. Les choses se sont dégradées à partir de 2010, lorsque j’ai commencé à boire seule. J’ai sombré dans une dépression profonde, au point de ne plus pouvoir travailler. J’ai touché le fond le jour où j’ai mélangé whisky et médicaments. Heureusement ma fille, qui s’inquiétait pour moi, m’a trouvée. J’ai été hospitalisée pendant quinze jours, avant d’aller, durant cinq semaines, dans un service de soins de suite spécialisé en addictologie. Là, j’ai tout réappris, notamment à socialiser, faire du sport et prendre soin de moi. Je me suis aussi initiée à la méditation, qui m’a énormément apporté. Au cours de mon séjour, j’ai par ailleurs fait la connaissance d’un monsieur qui effectuait un cursus de patient-expert. C’est un concept auquel j’ai immédiatement adhéré. Je le suis devenue à mon tour par la suite. Cette expérience m’a confortée dans ma décision d’être abstinente, car j’ai compris ce qu’était l’alcoolisme et pourquoi j’y avais été sujette. Cela m’a également permis de découvrir que j’avais un don pour aider les autres, et je me suis formée à la sophrologie. Et comme cela ne me suffisait pas encore, j’ai passé un diplôme universitaire d’addictologie. Aujourd’hui, je me sers de ces compétences pour concevoir un programme de sophrologie pour dépasser l’addiction. Je suis heureuse de faire enfin quelque chose qui me corresponde. Tout a changé positivement : je me suis allégée du regard que l’on portait sur moi, j’ai reconstitué mon cercle d’amis, en évitant ceux avec qui je n’avais que la bouteille en commun, et je peux profiter de ma petite-fille, qui n’a même pas 1 mois, alors qu’il y a cinq ans, ma fille n’aurait jamais accepté de me laisser seule avec elle ! »
Les services de soins de suite et de réadaptation en addictologie
Ces centres dispensent des soins médicaux ainsi qu’un programme thérapeutique complet afin de consolider l’abstinence et éviter que les patients ne « replongent ». Il s’articule autour de groupes de parole, d’entretiens psychologiques et d’ateliers de gestion du stress. L’objectif est également d’aider les personnes à redevenir autonomes et à se réinsérer socialement. De nombreuses activités sportives, artistiques ou ludiques y sont généralement proposées.
Plus d’infos sur le site de la Fédération nationale des établissements de soins et d’accompagnement en addictologie, fnesaa.com.
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