Une nouvelle étude explique comment l’abus d’alcool entraîne un risque accru de fibrillation atriale.

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En 2018, une étude de chercheurs suédois montrait que le réveillon de Noël était le moment de l’année le plus propice à la crise cardiaque. Le soir de Noël, ils estimaient que ce risque était majoré de 37%. En cause ? Certains facteurs, comme le stress, l’anxiété voire même la tristesse que l’on peut aussi connaître pendant ces périodes. Mais ce n’est évidemment pas tout. Les repas arrosés contribuent largement à ce qu’on appelle le holiday heart syndrom, soit le « syndrome du cœur des vacances » ou le « syndrome cardiaque des fêtes ». Cœur qui s’accélère ou qui bat de façon irrégulière au lendemain d’une soirée arrosée sont les principaux symptômes. « Il s’agit d’un épisode de fibrillation atriale« , expliquent des chercheurs de l’Institut de cardiologie de Montréal, dans une étude parue récemment dans la revue Circulation.

Si ce lien entre alcool et fibrillation atriale est bien connu, ses mécanismes cellulaires le sont moins. Pour mieux les comprendre, les scientifiques ont mesuré les effets d’une consommation d’alcool sur le cœur des rats.

Certains animaux ont dû boire une solution alcoolisée, qui équivalait à un quart de bouteille de spiritueux pour l’homme (une bonne dose donc). Une fois l’ivresse provoquée, ils ont analysé les changements du système électrique du cœur des rongeurs. «Nous avons constaté des modifications de la transcription des canaux ioniques, qui contribuent à la sensibilité à la fibrillation, indique le cardiologue. Les canaux ioniques sont présents dans la membrane de toutes les cellules et jouent notamment un rôle central dans la fonction d’automaticité des cellules qui régulent le rythme cardiaque », explique le principal auteur de l’étude. Cette dernière montre que le risque de fibrillation atriale est à son paroxysme huit heures après la consommation d’alcool, avant de disparaître vingt-quatre heures plus tard.

Si les scientifiques appellent à la prudence et la modération durant les fêtes, ils pointent un risque bien différent selon le type de consommateurs. «Le risque qu’une fibrillation atriale survienne après une seule consommation excessive d’alcool est faible chez l’humain – on parle d’un cas sur environ 1 000 consommations excessives ‒, ce qui représente un petit risque aigu, illustre-t-il. Un risque plus grand, lui, guette ceux qui consomment régulièrement d’importantes quantités d’alcool, puisque cela cause des modifications dans les tissus de l’oreillette du cœur, ce qui accentue le risque de fibrillation.»

Bien évidemment, les personnes déjà sujettes à ces problèmes cardiaques doivent être particulièrement attentives en ces périodes de fête. La fibrillation atriale touche particulièrement les personnes âgées et on estime qu’un quart des AVC lui est associée.

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