• Starfield, jeu vidéo très attendu depuis plusieurs années, est disponible depuis ce mercredi sur XBox et PC.
  • Certains joueurs, qui ont eu accès à Starfield avec plusieurs jours d’avance, ont exprimé leur vive déception sur les réseaux sociaux, attaquant de manière virulente le studio Bethesda.
  • Plusieurs raisons expliquent cette campagne de commentaires haineux envers un jeu qui, par ailleurs, est aussi très bien accueilli par un très grand nombre de joueurs.

« Absolument nul sur tous les plans », « il faudrait inventer un nouveau mot pour dire à quel point c’est décevant », « le foutage de gueule est d’un niveau galactique », « même dans mes pires cauchemars, je n’ai jamais vu de jeu aussi merdique »… Ce florilège de commentaires désobligeants vise Starfield. Le jeu vidéo du studio Bethesda sort ce mercredi sur XBox et PC mais était disponible à la presse et surtout à des clients premium depuis plusieurs jours.

Jeu vidéo le plus attendu de l’année selon de nombreux observateurs de l’industrie (avec Zelda : Tears of the Kingdom, tout de même), Starfield est donc précédé d’une campagne de bashing qui sévit essentiellement sur les réseaux sociaux. Pour autant, le jeu bénéficie aussi de critiques élogieuses de la part de nombreux joueurs et obtient une note moyenne très honorable de 88/100 sur les différents sites spécialisés.

Victime collatérale de la guerre Sony-Microsoft

Comment expliquer ce grand écart entre les avis collectés ? La première explication est toute simple : les avis négatifs ne seraient que du « review bombing » de la part de joueurs de PlayStation. C’est-à-dire un afflux coordonné de critiques négatives sur les réseaux pour décrédibiliser Starfield et saboter son lancement. Le jeu n’est en effet pas encore disponible sur PS5, et ça agace forcément considérablement les détenteurs de la console leader du marché.

La raison de cette indisponibilité est la conséquence d’une affaire de gros sous. Bethesda, studio qui réalise Starfield, a été racheté pour 7,5 milliards de dollars par Microsoft qui souhaitait ainsi empêcher Sony d’avoir en exclusivité des jeux à fort potentiel pour sa PS5.

Un jeu… différent

Pour autant, certaines critiques contre Starfield naissent d’une autre forme de frustration. « Les gros joueurs n’aiment pas que des gros jeux ne correspondent pas à leurs attentes. Et quand ça arrive, ils le font savoir de manière véhémente », explique Kevin Treize, analyste du marché du jeu vidéo pour le journal La Presse. « On parle beaucoup de Starfield, jeu qui obsède de nombreux joueurs et prend beaucoup de la lumière médiatique. Or, ce jeu propose une expérience très particulière. Il a une identité visuelle très forte, une ambiance unique en son genre. » Pour autant, la surprise est toute relative. Bethesda s’est en effet fait le spécialiste de ce type de jeux avec, notamment les séries à succès Fall Out et Elder Scrolls.

C’est un peu comme avec la Palme d’or, si elle ne plaît pas à certains cinéphiles, ils vont critiquer le film au-delà du raisonnable parce que ça devient un symbole. »

Au-delà de l’effet d’attente – considérable dans le cas de Starfield, plusieurs fois repoussé – qui créé mécaniquement des déceptions, le jeu de Bethesda entre dans la catégorie des expériences contemplatives. Il y a bien un but du jeu, avec un objectif principal et des quêtes annexes, mais l’essentiel du gameplay réside dans l’exploration de planètes lointaines.

Qui suis-je ? Où erré-je ?

Le joueur incarne un personnage de son choix qui, dans notre galaxie version XXIVe siècle, fait partie d’une troupe de voyageurs spatiaux à la recherche du… sens de l’univers. Rien de moins. Sur notre route, pirates de l’espace, corporations commerciales mafieuses et états planètes proto fascistes viennent nous mettre des bâtons dans les réacteurs. Mais surtout, il y a des paysages. Le jeu se déroule assez peu dans l’espace mais beaucoup sur des planètes plus exotiques les unes que les autres.

Joanna, qui vend des skins et astuces pour les joueurs XBox, se vante d’avoir déjà passé 100 heures sur le jeu.

C’est un jeu où on peut perdre de vue pourquoi on est là et où on doit aller. A plusieurs moments, l’intrigue et l’objectif sont assez flous. Moi, ça me plaît beaucoup mais je sais que ça peut en agacer certains. »

« Des choses se passent »

Bethesda met en avant la durée de vie, colossale, de son titre et les centaines d’heures de jeu possible. Un argument qui sert à contrer les critiques sur les bugs de Starfield. En la matière, Bethesda jouit d’une mauvaise réputation et d’un surnom, « Bugthesda », dont il se passerait sans doute volontiers.

Pour autant, Pete Hines, le responsable éditorial, assume tout à fait ces bugs, qu’il voit comme la preuve que « des choses se passent dans nos jeux. Nous acceptons le chaos. Nous pourrions faire un jeu plus sûr, moins buggé, moins risqué si nous le voulions mais ce que nous essayons de mettre en avant, c’est la liberté du joueur. »

Les goûts et les douleurs

Finalement, à la veille de la sortie du jeu, les commentaires élogieux et retours d’expérience positifs de la part de joueurs chevronnés ont fini par abonder. De quoi susciter une nouvelle salve de critiques de la part des anti-Starfield, accusant ces joueurs d’avoir été payé par Bethesda, ou simplement d’avoir des goûts douteux.

« Jouer à Starfield, ce n’est pas anodin, ce n’est pas comme écouter la dernière chanson de Taylor Swift, il faut s’impliquer, y passer des heures, explique Joanna. Forcément, après ça, quand on se forge une opinion, elle risque d’être tranchée… Moi quand je mets plusieurs dizaines d’heures avant de constater qu’un jeu ne me plaît pas, ça fait mal, j’ai la haine… Mais si le jeu est réussi, la récompense n’en est que plus belle. »

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