- La Folle journée de Nantes, qui se déroule jusqu’à dimanche, est consacrée à Beethoven.
- Aurélie Moreau, qui lui consacre une émission quotidienne sur France musique, livre pour 20 Minutes tout ce qu’il faut savoir sur le célèbre compositeur.
La Folle journée de Nantes, qui se déroule jusqu’à dimanche, lance les festivités du 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van
Beethoven, célébré partout dans le monde cette année. Aurélie Moreau, productrice de l’émission
Le van Beethoven diffusée quotidiennement sur France Musique, nous parle des 6 choses à savoir sur le célèbre compositeur allemand.
Un père chanteur et menteur
Dès l’enfance, Beethoven a été poussé par son père, alors chanteur. « Il ment pour que son fils paraisse encore plus jeune, à tel point que le compositeur a découvert son âge véritable assez tardivement, rapporte Aurélie Moreau. Beethoven publie sa première pièce pour piano à 12 ans, aux côtés de Christian Neffe. C’est lui qui lui met le pied à l’étrier, ce que son père, alcoolique, n’a jamais réussi à faire… »
Un compositeur sûr de son talent
Si ses œuvres étaient clivantes et pas toutes appréciées à l’époque, Beethoven n’a jamais douté de son talent. « Mais il était vraiment génial, sourit Aurélie Moreau. C’était un improvisateur de génie. A tel point qu’il n’écrivait pas toujours la fin de ses concertos. Les tourneurs de pages de l’époque racontent qu’il leur arrivait de tourner des partitions contenant, tout au plus, quelques hiéroglyphes incompréhensibles. Mais ça fonctionnait, grâce à sa mémoire et à ses aptitudes hors du commun. Jeune adulte, il affirmait : « Mon génie doit triompher ». Il n’y a aucun déchet dans l’oeuvre de Beethoven. »
Beethoven visionnaire…
Sa musique est décrite comme étonnamment moderne pour son époque. « Il est l’inventeur de styles musicaux que tout un chacun apprécie aujourd’hui. Regardez Walter Murphy qui a adapté la 5e symphonie en version disco [ensuite reprise par le rappeur A +]. Il y a aussi l’Ode à la joie, dernier mouvement de la 9e symphonie, qui est devenu l’hymne européen ! Quand ses œuvres n’étaient pas comprises, il disait « je n’écris pas pour vous, j’écris pour les générations futures ». Certaines étaient carrément injouables car les instruments d’autrefois n’étaient pas encore assez évolués. »
…et révolutionnaire
Issu d’un milieu modeste, Beethoven admirait les idées de Napoléon Bonaparte avant qu’il ne devienne empereur. « Il lui avait dédié sa 3e Symphonie, puis a déchiré sa dédicace, raconte Aurélie Moreau. Plus tard, quand Bonaparte a bombardé Vienne, Beethoven s’est calfeutré dans la cave de son frère pour écrire son 5e Concerto pour piano avec des coussins sur les oreilles. Il a adulé un homme qui l’a fait ensuite souffrir dans sa chair. »
Sourd et rock star
A 25 ans, Beethoven perd petit à petit l’ouïe. Une souffrance qu’il n’ose pas divulguer. Il pense au suicide. « Socialement c’est très compliqué. Il va devenir colérique et développer des comportements étranges mais il continue à écrire car il entend très bien la musique dans sa tête. » Son handicap n’altère pas son art, mais donne lieu à des situations singulières. « La création de la 9e Symphonie, en 1824, a été un immense succès mais Beethoven n’a pas entendu la foule en délire, car il tournait alors le dos au public ! Beethoven était la rock star de son temps, des milliers de personnes sont venues à son enterrement. »
La lettre à Elise… ou à Thérèse ?
Tous les apprentis pianistes l’ont massacrée, sans forcément savoir qui était Elise. Elle qui n’a peut-être jamais existé. « Beethoven avait composé une mélodie offerte à une certaine “Thérèse”. Des années plus tard, il a réutilisé cette mélodie pour écrire la pièce que l’on appelle aujourd’hui “La lettre à Elise”. Il restait un petit morceau de nom sur le manuscrit de la mélodie d’origine qui aurait peut-être été mal interprété, rapporte Aurélie Moreau. Beethoven, qui a eu de nombreuses déceptions amoureuses, a aussi écrit des lettres à « L’Immortelle bien-aimée », retrouvées après sa mort. On ne sait pas non plus à qui elles étaient adressées. Le mystère reste entier. »
Il reste quelques places à la Folle journée de Nantes
A l’occasion de la 26e édition de la Folle journée, quelque 250 concerts sont proposés à Nantes, jusqu’à dimanche soir, principalement à la Cité des congrès (il reste des places). L’an dernier, environ 135.000 tickets avaient été vendus.
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