Soprano est le chanteur le plus populaire de sa génération. Egalement rappeur et compositeur depuis la fin des années 90, il démarre avec le groupe Psy 4 de la rime avant de se lancer dans une carrière solo. Ses titres Cosmos, French Prince, Clown, Millionnaire ou encore Hiro ont atteint la tête des classements et c’est sans parler de ses tournées à guichet fermé. Vendredi 3 juin, il sort une réédition, augmentée de trois inédits, de son précédent album : Chasseur d’étoiles : Stadium édition.
Le 15 juin prochain, son parcours sera salué par une série documentaire de six épisodes sur la chaîne Disney+.
franceinfo : Comment vous avez vécu qu’une chaîne aussi importante puisse s’intéresser à vous et vous consacrer une série ?
Soprano : C’est incroyable. C’est incroyable parce que cela fait 20, 30 ans qu’avec mes amis, on travaille. 20 ans qu’on fait des concerts, des tournées et ça ne fait que monter, monter, monter. Mon manageur était en Sixième avec moi, mes frères sont sur scène avec moi, on est une grande famille et c’est ce qu’on voulait montrer un peu à travers cette série, comment des jeunes des quartiers se sont organisés, et qui, avec professionnalisme, ont réussi à construire tout ce qu’ils ont construit.
Toujours avec le sourire d’ailleurs.
Toujours ! Ça, c’est important. Ma mère m’a dit : « Même si ça ne va pas, il faut sourire, ça apaise certaines douleurs« .
C’est marrant parce que ce documentaire raconte un conte de fée alors que c’était mal parti sur le papier. On a l’impression qu’au fond, vous saviez que vous alliez y arriver, que la musique allait faire partie de votre vie.
« Je savais que la musique allait faire partie de ma vie, mais je n’aurais jamais cru qu’un jour, on fasse des tournées, des stades, qu’on se retrouve avec des disques de diamant partout. »
à franceinfo
Ce n’était pas prévu dans le plan. Arrivés à faire un petit disque d’or, c’était la folie ! Arrivés à remplir le Dôme de Marseille, c’était extraordinaire ! Mais là, ça me dépasse. Faire le Stade de France, jamais de ma vie ! Dans ma tête, c’est Johnny ! C’est à ce moment-là, que j’ai pris conscience de la sphère dans laquelle on était arrivé. C’est incroyable, j’en perds mes mots.
Aujourd’hui, vous rééditez votre précédent album, Chasseurs d’étoiles : Stadium édition. C’est un vrai concept d’emmener les gens ailleurs, de leur permettre de s’évader, de tendre la main.
Déjà, c’est un album-concept. Ce n’est pas un album habituel puisqu’on est retourné dans les années 80 avec plein de références aux films avec lesquels j’ai grandi. Du coup, quand on a vu que la tournée des stades se faisait, je me suis dit : j’ai trois morceaux. On va les mettre pour remercier les gens qui nous soutiennent depuis longtemps et souligner ce concept qu’est un peu la chasse aux étoiles.
Il y a le titre : Soldat de paix, une vraie caisse de résonance en ce moment avec la guerre en Ukraine. Vous avez toujours été soucieux des autres. Quel regard avez-vous sur ce conflit qui est venu bousculer, en plus de la pandémie, la population mondiale ?
« Je suis apolitique, je ne peux pas changer le monde, mais à travers mes chansons je chante la paix. J’essaie de faire au mieux parce que justement ce sont toujours les mêmes qui sont victimes de la connerie humaine. »
à franceinfo
C’est ce que je dis dans la chanson à un moment donné, on n’a même pas eu le temps d’enlever les masques que d’autres choses sont arrivées. Il n’y a pas que celle en Ukraine, je pense que c’est important de prendre conscience que c’est dans notre comportement qu’on peut essayer d’aller de l’avant. Il y a des gens aux Comores qui me disent : « Nous, on est là en ce moment, on vit beaucoup de galères, la misère, et quand on entend qu’il y a une guerre dans tel ou tel pays, ça nous touche parce qu’on sait que c’est toujours le peuple qui est touché« . Contrairement, à ceux qui déclarent la guerre et qui sont au chaud à la maison, les gens sont obligés de quitter leurs maisons, leurs familles et c’est pour ça que j’ai fait cette chanson, Soldat de paix.
Vous avez la tête dans les étoiles depuis longtemps et on a le sentiment qu’avec cet album, vous souhaitiez partager ça avec votre public, avec les gens, leur redonner de l’espoir aussi.
Oui, parce que quand on était en plein confinement, même moi, je perdais espoir alors que d’habitude, je suis un éternel optimiste. Dans les trois morceaux inédits qu’on a rajouté, il y a un morceau qui s’appelle Venga mi. J’avais besoin de faire la fête, de danser, de croire qu’on était à Mexico, à Rio, parce qu’avec toute cette actualité, on a besoin d’un peu de lumière, un peu d’espoir pour essayer d’avancer, sans fermer les yeux sur ce qui se passe bien sûr.
Soprano sera en concert le 11 juin 2022 à Lyon, le 18 à Marseille, le 25 à Bordeaux et le 6 mai 2023 au Stade de France.
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