Comme pour la peau, le principal danger pour les yeux vient des composants invisibles du soleil, notamment des ultraviolets A et B (UVA et UVB). Ces rayons, qui concentrent une grande quantité d’énergie, viennent frapper la surface de l’œil et sont absorbés par tous ses tissus, où ils commettent des dommages parfois irréversibles. Il faut donc porter des lunettes de soleil en vacances, mais aussi en ville durant la belle saison car les façades en pierres blanches ou en verre des immeubles réfléchissent les rayons.
La cornée, très exposée
Située à la surface de l’œil, la cornée est en première ligne. Il suffit d’une à deux heures d’exposition brutale pour qu’elle s’enflamme et développe une kératite. Cette affection se manifeste six à douze heures plus tard sous forme de rougeur, de picotements, de larmes et de troubles de la vue.
« Elle est spectaculaire, observe le Dr. Marcel Ceddaha, ophtalmologiste, mais elle se guérit généralement en quelques jours ». Cette brûlure superficielle n’est dangereuse que si elle survient de façon répétée.
Le cristallin, une lentille fragile
Les conséquences d’une surexposition sur le cristallin sont plus sérieuses. Cette petite lentille transparente, placée derrière l’iris, possède un capital solaire qui s’érode au fil des ans, à l’instar de la peau. Lorsqu’elle reçoit trop d’UV, elle s’opacifie.
Résultat : une cataracte s’installe prématurément. La vision commence par se brouiller, « comme si l’on regardait à travers une vitre pleine de buée », explique le Dr Marcel Ceddaha, Puis elle baisse peu à peu, jusqu’à devenir inopérante. Seule solution pour éviter la cécité : se faire implanter un cristallin artificiel. Selon l’OMS, 20% des cataractes seraient liées à un excès de soleil.
Matteo Valle / imaxtree.com
La rétine, peu menacée
En revanche, les rayons n’altèrent pas la rétine, qui tapisse le fond de l’œil. Contrairement aux idées reçues, les UV n’accélèrent pas la survenue d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), qui induit une perte définitive de la vision centrale. « Cette hypothèse a été suggérée à plusieurs reprises, mais aucune étude scientifique n’a prouvé le lien entre UV et DMLA, assure le Pr. Eric Souied, chef du service d’ophtalmologie à l’hôpital de Créteil.
Il se pourrait même que le soleil exerce un effet bénéfique sur la rétine, car il y a moins de cas de DMLA dans les pays à fort ensoleillement ».
Quelles lunettes solaires choisir ?
Optez pour des lunettes qui portent le logo CE et dont la monture est enveloppante afin d’éviter les rayonnements latéraux. Ne vous fiez pas à la couleur des verres. On a tendance à penser que plus ils sont foncés, mieux les yeux sont protégés. Mais c’est faux : la couleur protège de l’éblouissement, et non des UV. C’est même l’inverse : un verre foncé dépourvu de filtre UV provoque une dilatation des pupilles, donc une entrée plus massive des rayons à l’intérieur des yeux. La protection UV est assurée par la matière du verre ou bien par le traitement qu’il a subit.
En ville, des verres de catégorie 2 ou 3 suffisent. Mais en bord de mer, la catégorie 3 devient indispensable car l’eau et le sable réfléchissent jusqu’à 30% des rayons. En revanche, si vous pratiquez un sport nautique ou la randonnée en montagne, mieux vaut des verres de catégorie 4, même si le ciel est voilé.
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