Ils n’étaient pas construits pour durer… pourtant, ces décors font désormais partie du paysage.

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Le septième art a le pouvoir de nous faire voyager, de nous emmener dans des contrées lointaines, bien confortablement installés dans les fauteuils moelleux d’une salle de cinéma. On traverse les époques, on revit le passé, on explore le futur et on va même parfois jusqu’à changer de planète ! Tout est permis, le grand écran dépasse les frontières et les images de synthèse repoussent les limites lorsqu’il s’agit de faire naître des décors.

Pour plus de réalisme et pour diminuer les coûts, certains réalisateurs cherchent souvent à tourner dans des lieux bien réels. C’est ainsi que l’Américain Stanley Kubrick a investi un quartier industriel désaffecté de l’est de Londres, qui pouvait évoquer la ville de Hué durant la guerre du Vietnam, pour son film Full Metal Jacket (1987). Et si ces sites n’existent pas, les décorateurs se mettent à l’œuvre et n’hésitent pas à les construire intégralement. Des villes entières, a priori éphémères, sont ainsi sorties de terre pour un tournage de quelques mois. Certaines d’entre elles ont survécu au passage du temps.

Etats-Unis, un monde de rêve en Alabama

Dans Big Fish, fable romantique mise en images par l’Américain Tim Burton en 2003, le protagoniste joué par Ewan McGregor raconte son voyage initiatique à Spectre, une communauté où les habitants marchent pieds nus. Ce village a été créé sur l’île de Jackson Lake, en Alabama. Ce sont les propriétaires du site qui ont demandé au cinéaste de tout laisser en place après le tournage. L’église, quelques maisons et arbres sont toujours debout et, pour quelques dollars, les curieux viennent se plonger dans les histoires extraordinaires d’Edward Bloom.

Tunisie, La Guerre des étoiles dans le désert

Tatooine est le berceau de Luke Skywalker, le héros de la première saga Star Wars orchestrée par George Lucas. C’est Tataouine, ville du sud-est de la Tunisie, qui donne son nom à cette planète de sable peuplée de hors-la-loi de toutes espèces et de fermiers humains. Mais, dès 1976, le réalisateur et son équipe préfèrent poser leurs caméras au cœur d’autres horizons tunisiens, sur l’île de Djerba, à Matmata et Nefta. Ils utilisent des rues et bâtiments déjà existants comme les ksour, ces bastions berbères, mais vont également édifier au milieu de nulle part le quartier de Mos Espa, où grandit Anakin Skywalker (le père de Luke). Les fragiles structures en bois recouvertes de sable solidifié auraient pu être englouties par les dunes. Mais le gouvernement tunisien, misant sur l’intérêt de ce domaine culturel pour le tourisme local, l’a restauré et se bat pour le faire inscrire sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Malte, dans le port de… Popeye

Incarner le célèbre marin de la bande-dessinée américaine a été le premier grand rôle de Robin Williams, en 1980. Mais Popeye n’a pas séduit le public. Le soin apporté au décor mérite cependant qu’on s’en souvienne. A Anchor Bay, dans le nord-ouest de l’île de Malte, 165 personnes ont travaillé sept mois pour ériger Sweethaven, un havre de pêcheurs. 40 ans plus tard, l’ensemble transformé en parc de loisirs attire les aventuriers en herbe.

Nouvelle-Zélande, les Hobbits y ont trouvé leur eden

Lorsqu’il s’attaque à l’adaptation des romans de J.R.R. Tolkien, Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, le Néo-Zélandais Peter Jackson souhaite que son décor colle parfaitement à ce que l’auteur avait en tête. En survolant l’Ile du Nord de son pays natal, il découvre de vastes prairies déployées dans une vallée verdoyante près de Matamata qui pourraient bien accueillir La Comté, patrie des Hobbits. Avec l’accord du fermier-propriétaire et la collaboration de l’armée, une route est tracée en 1999 pour acheminer les matériaux nécessaires à l’édification de Hobbitebourg, soit une quarantaine de maisons-terriers éparpillées autour d’un pin majestueux et d’un lac. En partie démonté après la sortie de la première trilogie du Seigneur des Anneaux, puis remonté pour Bilbo le Hobbit en 2009, le village est aujourd’hui l’une des attractions touristiques les plus courues du pays.

Caraïbes, le pirate d’Hollywood dans Saint-Vincent

Une mer translucide, des plages de sable blanc… Un panorama a priori facile à trouver pour ancrer un film de flibustiers. Pourtant l’Américain Gore Verbinski, à la manœuvre des trois premiers Pirates des Caraïbes, raconte avoir visité une vingtaine d’îles des Antilles avant de dénicher la perle épargnée par les complexes hôteliers. L’histoire du film a lieu en Jamaïque, mais c’est à 2 000 kilomètres de là, dans la baie de Wallilabou, sur l’île de Saint-Vincent, qu’a vu le jour une réplique parfaite de Port-Royal au XVIIIe siècle. Un musée y vante les faits d’armes du capitaine Jack Sparrow.

Japon, l’île de Skyfall existe vraiment

Dans ce James Bond, 007 est entraîné dans le repaire de son ennemi Silva, au large de Macao. Végétation rarissime, hauts murs de béton délabrés… Ce décor semble avoir été créé, mais il existe réellement, sur l’île d’Hashima, au Japon. Jusqu’en 1974, des milliers d’hommes et de femmes y extrayaient le charbon et y vivaient.

Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Voyages n°48 août-septembre 2021

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