Nous sommes tous des consommateurs, plus ou moins responsables. Pour tenter d’équilibrer le budget de toute la famille, voici comment éviter les fausses promos et les pièges de la publicité.
TOP 10 DES OBJETS INUTILES
Le magazine du développement durable Terra eco a recensé les dix articles les plus superflus disponibles sur Internet et en boutique…
- Le couvercle-passoire pour boîte de conserve.
- Le réveil-haltère.
- Le sèche-oreilles.
- La machine à capsules de lait pour biberon.
- Le moule pour faire des œufs carrés.
- Les lunettes de soleil pour chiens.
- La clé à molette électrique.
- La boîte de conservation pour avocats, tomates, ail.
- Les tongs avec un décapsuleur.
- La limousine équipée d’un vélo d’appartement.
Parole d’expert : Herveline Giraudeau
©PAULINE LECLERC
Coautrice avec Marie Duboin (ci-dessus à droite) de L’abus de consommation responsable rend heureux ! (éd. Eyrolles), elle a également coécrit J’arrête de surconsommer (même éditeur).
France Dimanche : Pourquoi a-t-on tendance à surconsommer ?
Herveline Giraudeau : Parce que la surconsommation est devenue un marqueur de niveau social et sociétal. Pas de société « évoluée » et moderne sans la possibilité d’avoir ce que l’on veut, quand on veut et autant qu’on veut. On surconsomme aussi par angoisse, celle de manquer.
FD : Pour lutter contre les achats irraisonnés, vous dites qu’il faut dans un premier temps différer l’achat de quinze jours…
HG : Oui car, très souvent, l’objet qu’on voulait de toutes nos forces tombe aux oubliettes très vite une fois acheté, remplacé dans notre esprit par un nouvel objet grandement convoité.
“Faites la liste de vos envies avant d’acheter !”
FD : L’important serait de faire la liste de ses envies (vêtements, alimentation, livres, etc.) et de ses menus avant d’aller faire ses courses ?
HG : C’est important. Une liste d’envies permet de hiérarchiser, de rester dans le budget fixé, et surtout de se rendre compte qu’une envie chasse l’autre. Quant aux menus, avec l’augmentation fulgurante des prix de la nourriture, je ne vois même pas comment il est possible, financièrement, de faire sans, à moins de se ruiner complètement en l’espace de deux semaines. À l’heure actuelle, faire ses commissions le nez au vent est la meilleure façon de repartir avec une facture de 250 euros, et de se rendre compte, une fois rentré à la maison, qu’il manque les denrées essentielles pour faire les plats dont on a vraiment envie. Prévoir les menus et lister les courses permet de limiter la casse.
FD : Autre conseil que vous donnez : réaliser un inventaire des doublons ou des objets semblables que l’on possède à la maison. Cela évite la spirale de la boulimie d’achats ?
HG : Oui, car on se rend alors compte de la futilité de certains achats. Une fois dans le magasin, on sait désormais, on ne peut plus se cacher derrière son petit doigt : « Oui, c’est vrai, j’ai déjà trois fouets, je pense que ça serait abusé d’en acheter un quatrième » !
FD : Lorsqu’un nouvel objet entre chez soi, un autre doit sortir. Expliquez-nous…
HG : Cela amène progressivement à un intérieur clarifié et organisé, donc plus agréable à vivre, qui amène à passer moins de temps à chercher, moins de temps à déplacer les objets pour faire le ménage, plus d’espace pour penser, plus de loisirs à consacrer à des activités qui nous plaisent et nous apaisent vraiment.
FD : Un autre conseil pour tenter de mettre fin à ces envies ?
HG : La règle, c’est de différer et de faire des listes. Mais aussi de se désabonner de toutes les newsletters et sites de vente privée.
FD : Consommer moins, cela s’apprend…
HG : Bien sûr, on vit dans une telle société de surconsommation que moins consommer devient un apprentissage. Je dirais que cela se réapprend car les choses n’étaient pas aussi développées il y a trente ans !
FD : Le « consommer moins » est lié au « consommer mieux ». Mais le porte-monnaie ne trinquet-il pas quand on essaie de mieux consommer ?
HG : Plutôt que d’avoir acheté trois fouets à 3 euros chacun, peut-être vaut-il mieux s’en offrir un vraiment durable à 9 euros, non ? Ou bien un seul à 3 euros suffit largement… Ce raisonnement est valable pour tout, y compris pour les vêtements.
FD : Vous parlez d’achat en pleine conscience, plutôt que d’automatisme. Est-ce si facile de changer nos habitudes ?
HG : Personne n’a dit que c’était facile… En revanche, toutes les personnes qui ont essayé ont adopté le processus.
Propos recueillis par Alicia COMET
A lire…
Et aussi…
La méthode “BISOU”
Ce moyen mnémotechnique regroupe les 5 questions essentielles que l’on devrait se poser avant d’acheter un nouvel objet :
B comme besoin. À quel besoin cet achat répond-t-il véritablement ?
I comme immédiateté. Ai-je besoin de cet objet dans l’immédiat ? (« L’immédiateté est la meilleure copine de l’achat compulsif », dixit notre autrice).
S comme semblable. Ai-je déjà un objet similaire à la maison qui pourrait faire l’affaire ?
O comme origine. D’où provient ce produit ? Selon quelles normes a-t-il été fabriqué et est-il réalisé avec des matériaux écoresponsables ?
U comme utilité. Cet objet va-t-il vraiment m’être utile ?
Source: Lire L’Article Complet