Le Danemark veut «en finir avec le harcèlement sexuel au travail» après le témoignage d’une présentatrice vedette en direct à la télévision, fin août.

«En finir avec le harcèlement sexuel au travail.» C’est le nouvel objectif du ministre danois de la Parité, annoncé ce vendredi 11 septembre, après qu’un témoignage en direct d’une animatrice télé a déclenché une importante mobilisation sur le sujet. Fin août, la très populaire Sofie Linde, 31 ans, avait en effet surpris le public d’un gala télévisé en racontant, plus de douze ans après les faits, comment un haut responsable de la télévision publique lui avait proposé de favoriser sa carrière en échange d’une fellation.

«Nous devons mettre fin au harcèlement sexuel sur le lieu de travail. C’est pourquoi j’invite Sofie Linde et certaines des initiatrices de la lettre publiée en son soutien à une discussion sur comment promouvoir dans tous les lieux de travail une culture où les limites de chacun sont respectées», a indiqué le ministre, Mogens Jensen, sur Twitter.

Remarques inappropriées

Alors que Sofie Linde n’a préféré pas révéler l’identité de la personne qu’elle évoquait, une partie du débat s’est déplacé sur la crédibilité de l’animatrice vedette. Une surprise dans ce pays majoritairement paritaire, dirigé par une Première ministre (la Sociale-démocrate Mette Frederiksen) et fier de sa réputation de progressisme.

Face à ce constat, en début de semaine, plusieurs journalistes ont rédigé une lettre de soutien, qui a depuis rassemblé plus de 700 signatures et devrait être publiée en compagnie de témoignages, dimanche 13 septembre. «Nous l’avons toutes vécu à un degré plus ou moins important au cours de notre carrière : remarques inappropriées sur notre apparence ou nos vêtements ; messages scabreux ; comportement physique qui dépasse les bornes ; avertissements sur les hommes à éviter à la fête de Noël», y lit-on. Preuve que le pays, peu secoué par la vague #MeToo jusqu’à présent, n’est pas exempt de sexisme.

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D’après un sondage du syndicat des journalistes en 2018, 18% des femmes travaillant dans les médias au Danemark se disaient d’ailleurs victimes de harcèlement lors des dix dernières années. «Je ne pense jamais avoir parlé à une femme qui n’a pas, à un moment ou à un autre de sa carrière, subi des remarques sexistes», a expliqué à la télévision publique DR l’une des journalistes à l’initiative de la lettre, Maria Andersen. Pour elle, l’heure est venue de briser la culture du silence.

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