- Paris a décidé mercredi de miser sur le géant international des foires d’art contemporain Art Basel pour succéder à la Fiac.
- Elle succède ainsi à la Fiac, quarante-sept ans d’existence.
- L’arrivée de ce géant à Paris « chamboule le paysage des foires, bien au-delà de la France », estime la présidente du comité des galeries d’art, Marion Papillon.
Une petite révolution dans le monde de l’art contemporain. Pour renforcer son « rayonnement mondial », Paris a décidé mercredi de miser sur le géant international des foires d’art contemporain
Art Basel pour succéder à la
Fiac, qui exposait depuis près d’un demi-siècle dans la capitale française. Indétrônable sur le marché de l’art mondial, la foire d’art contemporain Art Basel, propriété du groupe suisse MCH, se déroule chaque année à Bâle en Suisse, à Miami aux Etats-Unis et à Hong Kong.
Elle s’est dite « heureuse » de ce choix, dans un communiqué, souhaitant « proposer une semaine vibrante, qui viendra confirmer la place de capitale culturelle qu’occupe Paris sur la scène mondiale ». La grande foire avait spontanément manifesté son intérêt pour la Ville lumière en novembre et a été retenue mercredi par le conseil d’administration de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais (RMN-GP), à la suite d’un appel d’offres lancé le 8 décembre, a annoncé à l’AFP la RMN-GP.
Des « répercussions importantes » sur le monde de l’art contemporain
Elle succède ainsi à la Fiac et ses quarante-sept ans d’existence. Son propriétaire, RX-France, filiale de l’anglo-néerlandais RX (anciennement Reed Expositions), avait mis en garde contre le « danger » d’un tel choix, aux « répercussions importantes pour de nombreux acteurs de la scène culturelle ».
L’appel à concurrence concernait aussi l’organisation de la Foire internationale d’art photographique, qui restait entre les mains de Paris Photo (depuis vingt-quatre ans), également propriété de RX-France et « plus forte marque dans le monde du marché de la photo », a ajouté la RMN-GP. MCH et RX, seuls candidats, avaient postulé sur les deux créneaux dévolus traditionnellement à la Fiac et Paris Photo.
Ils devront s’engager sur une durée de sept ans pour un coût global résultant à 10,6 millions d’euros pour la foire d’art contemporain et de 7,5 millions d’euros pour la manifestation photographique, hors frais techniques, selon l’appel d’offres.
Paris « ne sera pas un satellite de la foire de Bâle »
« Nous n’avons pas écarté personne, mais choisi la candidature qui portait le mieux l’ambition de tirer parti de la singularité et de la spécificité de Paris », déclare la RMN-GP. La nouvelle foire d’art contemporain parisienne « ne sera pas un satellite de la foire de Bâle », assure l’opérateur culturel. Il souhaite « une marque spécifique » – dont le nom n’est pas encore fixé – et promet « une politique tarifaire maîtrisée afin que le prix des stands n’explose pas ».
Il s’agit, dit-il, de « porter une attention particulière à la place des artistes français et des galeries françaises » en s’appuyant sur « une dynamique d’investissement indispensable face à l’évolution du marché des foires d’art, de plus en plus exigeant, et sur une forte capacité d’innovation ».
Des « passerelles » entre l’art et les industries culturelles
Chris Dercon, président belge polyglotte de la RMN-GP depuis 2019, rêve de faire du Grand Palais, qui accueillera les deux événements une fois restauré, « un instrument magique, au cœur de Paris ». Son objectif ? « Travailler en lien étroit avec Art Basel », pour « créer des passerelles » entre l’art contemporain et les différentes industries culturelles comme le numérique, la mode, l’édition ou les jeux vidéo.
La « nouvelle entité française » sera administrée « par des équipes installées à Paris », et travaillera « main dans la main avec la communauté des galeries françaises, qui occupera une place de choix au sein du comité de sélection du salon », promet Art Basel.
Une arrivée qui « chamboule le paysage des foires »
Pour la présidente du Comité professionnel des galeries d’art, Marion Papillon, l’arrivée de ce géant à Paris « chamboule le paysage des foires bien au-delà de la France, avec une concentration de grands acteurs » face à laquelle elle espère « voir se développer d’autres modèles [de salons] plus petits », dit-elle. « Je suis ravi ! », commente auprès de l’AFP le galeriste David Zwirner (Paris-Londres-New York-Hong Kong). « Ceux qui participent à la Fiac depuis des années vont devoir s’ajuster, mais je suis certain que l’arrivée d’Art Basel va être spectaculaire », conclut-il.
La future foire internationale d’art contemporain parisienne est programmée du 20 au 23 octobre prochains, juste avant celle consacrée à la photo, prévue du 10 au 13 novembre. Elles se tiendront en 2022 et 2023 au Grand Palais éphémère, construit provisoirement derrière la tour Eiffel, en attendant la fin des travaux de restauration du bâtiment historique à la nef magistrale, près des Champs-Elysées, dont la réouverture est prévue en 2024.
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