- Killers of the flower moon, adaptée d’un livre du journaliste David Grann, a été présenté hors compétition samedi soir au Festival de Cannes.
- C’est de la succession de meurtres que le peuple Osage a subie dans l’Oklahoma des années 1920, sur fond d’intrigues pour récupérer leurs terres riches en pétroles, qu’il est question dans cette oeuvre fleuve (3h45).
- « Il n’y a pas de meilleur moyen qu’un tel film pour dire au monde ce qui s’est passé, raconte la jeune comédienne d’origine amérindienne. Et pour cela nous avions besoin d’alliés comme Martin, Robert ou Leo », a tranché l’actrice Lily Gladstone qui joue Molly, l’héroïne du film, lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce dimanche, au à laquelle 20 Minutes a assisté.
Robert De Niro n’a quasiment rien dit, Leonardo DiCaprio à peine plus. Autour de Martin Scorsese, tout le monde préférait laisser s’exprimer les deux représentants du peuple amérindien Osage, l’actrice Lily Gladstone qui joue Molly, l’héroïne du film, et le chef Standing bear (Ours debout), qui a servi de conseiller à la réalisation de Killers of the flower moon, présenté hors compétition samedi soir à Cannes. « Il n’y a pas de meilleur moyen qu’un tel film pour dire au monde ce qui s’est passé, raconte la jeune comédienne d’origine amérindienne. Et pour cela nous avions besoin d’alliés comme Martin, Robert ou Leo. » De son côté, le chef indien a remercié Martin Scorsese de s’être « donné la peine de parler Osage sur le tournage ».
C’est de la succession de meurtres que le peuple Osage a subie dans l’Oklahoma des années 1920, sur fond d’intrigues pour récupérer leurs terres riches en pétroles, qu’il est question dans Killers of the flower moon. « Nous aurions pu raconter cette histoire du point de vue du FBI, dont c’était les débuts, mais nous avons préféré privilégier le point de vue de Molly, en respectant au mieux les valeurs d’amour et de bienveillance pour la nature et pour la terre du peuple Osage. La question n’est pas de savoir qui est coupable, mais plutôt qui n’est pas coupable dans cette histoire… »
« Souligner ce qu’il y a d’humain, même dans les personnages les plus cruels »
Une histoire vraie, terrible, honteuse, adaptée d’un livre du journaliste David Grann, La Note américaine, paru en 2018. Fasciné par ce pan méconnu de l’Histoire des États-Unis, Leonardo DiCaprio en a aussitôt acheté les droits avant de proposer à Martin Scorsese de réaliser le film. « Martin Scorsese réussit à souligner ce qu’il y a d’humain, même dans les personnages les plus cruels, faisant référence à l’oncle de son personnage interprété par De Niro. C’est un film, quoi que le public va en penser, qui est fidèle à ce qui s’est passé. » En entendant son nom associé à un personnage dont il « ne comprend pas trop bien les actes », Robert De Niro n’a pu se retenir: «C’est comme avec Trump, je devais le dire. Il y a des gens qui pensent qu’il peut faire un bon boulot. Imaginez à quel point c’est fou», a lancé cet opposant notoire à l’ancien président américain.
C’est aussi un film qui trouve toute sa cohérence dans la filmographie de Martin Scorsese. Si le cinéaste n’avait jamais tourné de western, on retrouve ici quelques-uns de ses thèmes de prédilection comme le crime organisé, la famille ou la frontière entre le bien et le mal. Le film marque surtout par son implacable mécanique de film noir.
Huit minutes d’une triomphale standing ovation ont suivi les 3 heures et 26 minutes de film qui ne sont pas venues à bout de la patience des festivaliers qui, au contraire, en réclamaient « encore » de la part du réalisateur palmé d’or à Cannes en 1976 pour Taxi Driver. Killers of the flower moon sortira le 18 octobre dans les salles avant d’être diffusé sur la plateforme Apple TV+, le géant de la tech étant le seul à avoir accepté de prendre le risque de financer cette fresque qui aura coûté plus de 200 millions de dollars.
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