La campagne de vaccination dure jusqu’à fin janvier. Petit quiz avec un expert de l’Institut Pasteur.

La grippe saisonnière est due à différents types de virus influenza.

Vrai : Trois types de virus sont impliqués : le A, le B et le C. Le premier est celui qui circule le plus souvent. C’est aussi le plus dangereux. Le deuxième, lui, est moins pathogène. Le type C entraîne quant à lui des signes bénins. Sous nos latitudes, le virus circule chaque année entre octobre et avril. C’est un virus à ARN qui évolue génétiquement. Son génome est fragmenté (composé de différents petits morceaux).

Par conséquent, les virus peuvent s’échanger des fragments entre eux, se recombiner et évoluer au rythme des saisons…

La grippe ne se transmet que par voie aérienne.

Faux : La transmission se fait majoritairement par voie aérienne, par exemple lorsqu’une personne grippée tousse, éternue ou postillonne à côté de vous. Mais le virus peut aussi pénétrer dans le corps après un contact direct avec une personne infectée : par exemple, si elle vous embrasse, ou vous serre la main après s’être frotté la bouche ou le nez.

Les objets peuvent aussi être imprégnés de virus : si vous touchez une poignée de porte contaminée, vous pouvez attraper la grippe, même si, fort heureusement, le virus ne reste pas très longtemps sur les objets.

Le traitement de la grippe est symptomatique.

Vrai : Cela démarre par une fatigue générale, des douleurs musculaires et/ou articulaires, des maux de tête et de la fièvre. Ces symptômes sont communs à toutes les infections virales, mais ils sont particulièrement aigus dans le cas de la grippe. Parfois, l’évolution prend la forme d’un v grippal : il y a un premier pic avec des symptômes aigus pendant quelques jours, puis notre état s’améliore avant d’être de nouveau sujet à un second pic violent. On peut prendre du paracétamol pour abaisser la fièvre et calmer les douleurs. Il est aussi important de se reposer et de bien s’hydrater.

Dans certains cas (grippe sévère, risque de forme grave), le médecin pourra prescrire des antiviraux. On guérit naturellement en l’espace d’une ou deux semaines, même si la fatigue perdure parfois malheureusement pendant quelques semaines.

Ce vaccin fait partie de la famille des vaccins tués ou inactivés.

Vrai : Il est cultivé en laboratoire, puis inactivé. Il est donc dépourvu de toute dangerosité tout en étant capable de provoquer une réaction du système immunitaire. L’inconvénient, c’est que contrairement aux vaccins vivants (comme celui de la tuberculose ou de la rougeole), qui protègent sur le long terme, les vaccins tués ou inactivés ont une mémoire à durée limitée (environ six mois). La conséquence, c’est donc qu’il faut renouveler la vaccination chaque année pour être protégé de la grippe. 

Par ailleurs, ce virus évoluant beaucoup sur le plan génétique, les laboratoires doivent produire tous les ans un vaccin à partir de la nouvelle souche de virus qui circule dans le monde et débarquera quelques mois plus tard sous nos latitudes.

Il est possible de contracter la grippe même si l’on a été vacciné.

Vrai : Le taux d’efficacité du vaccin est d’environ 42 % (tous âges et vaccins confondus). Cette protection varie cependant d’une personne à l’autre. Elle est plus faible chez les personnes âgées (surtout à partir de 75 ans) dont le système immunitaire est moins performant. En plus de réduire le risque d’infection, le vaccin diminue celui d’avoir une forme grave de la maladie, avec des complications dues au virus lui-même (pneumonie, myocardite…) ou à l’aggravation d’une maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, mucoviscidose…). Grâce aux anticorps induits par la vaccination, le virus est bloqué dans les voies aériennes supérieures et peut difficilement atteindre les poumons.

Des essais cliniques sont menés pour des candidats vaccins mixtes ciblant à la fois le virus du Covid et celui de la grippe.

Vrai : Menés par différents laboratoires pharmaceutiques, ces essais cliniques concernent en effet des vaccins à ARN messager. S’ils se révèlent concluants et s’ils obtiennent le feu vert de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ce sera alors la première fois qu’un vaccin à ARN messager ciblera deux virus. Ces vaccins devront néanmoins être refabriqués tous les ans avec les souches virales circulantes. À noter aussi que la fabrication d’un vaccin à ARN messager est bien plus rapide que pour concevoir un vaccin vivant ou inactivé.

Merci à Frédéric Tangy, chercheur à l’Institut Pasteur et auteur, avec Jean-Nicolas Tournier, du Petit livre des vaccins (éd. First).

En pratique

Le vaccin est remboursé pour les personnes de plus de 65 ans, les personnes obèses et celles atteintes de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes…

Pour elles, la vaccination est gratuite. Vous faites partie des cas cités et n’avez pas reçu de bon de prise en charge ? Parlez-en à votre médecin. Vous souhaitez vous faire vacciner même si vous n’êtes pas concerné par ces recommandations ? C’est possible, mais le vaccin reste à votre charge (entre 6 et 10 €).

ÉGLANTINE GRIGIS

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