Durant cette période, on ne présente généralement aucun symptôme. Sachez-en plus à l’occasion de la Journée mondiale du diabète du 14 novembre.
L’antichambre du diabète
Il correspond à une glycémie à jeun supérieure à 1,10 g/l et inférieure à 1,26 g/l. Lorsqu’elle est supérieure à 1,26 g/l à deux reprises, on est diabétique. Autrefois appelé intolérance au glucose, le prédiabète n’a pas toujours été considéré comme un précurseur du diabète de type 2. Or, on sait que 70 % des prédiabiétiques passeront au stade du diabète au bout de 10 ans. Pendant cette période, on a peu ou pas de symptômes. Certaines personnes présentent des signes avant-coureurs : irritabilité, sommeil de mauvaise qualité, tour de taille qui s’élargit, tâches hyperpigmentées et épaisses dans la nuque et les aisselles… Certains effets délétères sont déjà présents, notamment une inflammation des petits vaisseaux (micro-angiopathie). Bonne nouvelle : le prédiabète est réversible grâce à certaines mesures hygiéno-diététiques.
Les bonnes règles alimentaires
Premier pilier pour éviter le passage au diabète : il faut avant tout un bon équilibre alimentaire. Primo : réduire drastiquement sa consommation de sucres. Deuzio, choisir surtout des sucres à index glycémique bas voire modéré (les légumineuses l’emportent haut la main !). Si vous consommez des pâtes, prenez les complètes et cuisinez-les al dente. Pensez aux aliments sans gluten : sarrasin, quinoa, riz sauvage… Consommez beaucoup de légumes. Mention spéciale à ceux renfermant de l’inuline (endive, topinambour, artichaut…), une fibre probiotique à l’effet anti-inflammatoire. « Démarrez votre repas par des légumes et des protéines de haute qualité comme des légumineuses, un poisson, une viande ou des œufs », précise le Dr Allouche. Limitez votre consommation de viande rouge à deux à trois fois par semaine. Misez sur les bons gras (pour l’assaisonnement, huile d’olive mixée à l’huile de colza, avocat…). Ne dépassez pas trois fruits par jour. Optez pour du pain au levain ou une baguette tradition. Végétarien ? Consommez des œufs (jusqu’à 6 par semaine) et mixez les légumineuses. Privilégiez les laitages de brebis et de chèvre, plus riches en oméga-3. Vous souhaitez être coaché ? Suivez le programme de 8 semaines du Dr Allouche, qui comprend quatre phases (détox, intensive, progressive, maintien). Vous êtes mince ? Passez directement à la phase de maintien.
Une activité physique d’endurance régulière
Second pilier : l’exercice physique régulier, bénéfique au foie. « Le foie est le centre de régulation de la glycémie, dit le Dr Allouche. Point important : si vous avez un foie gras (NASH), votre pancréas l’est sûrement aussi. De fait, l’insuline qu’il sécrète peut être limitée ou de mauvaise qualité ». Bonne nouvelle : l’exercice physique (endurance) permet au foie de se détoxifier. Misez sur 150 minutes d’endurance par semaine, idéalement 3 fois 50 minutes. Dans les 20 premières minutes, on brûle les réserves de glycogène (sucre), puis les graisses. Si c’est trop difficile pour vous, optez pour du fractionné. À la piscine, faites deux longueurs à allure modérée et deux autres à grande vitesse. Variez les activités pour muscler différentes parties du corps. Vous préférez des séances de 30 minutes ?
Pas de souci, vous en retirerez aussi des bienfaits. Dans tous les cas, l’activité physique améliore la sensibilité à l’insuline de vos muscles et de vos principaux organes.
Les muscles sécrètent en effet des myokines, des substances aux effets anti-inflammatoires.
Une glycémie à jeun chaque année
Dès 30 ans, on effectue une glycémie à jeun à deux reprises (sur ordonnance, à voir avec son médecin traitant). A fortiori si l’on a des facteurs de risque : diabète gestationnel, surpoids, stéatose hépatique (foie gras)… L’hérédité joue aussi un rôle : on a 40 % de risques d’être diabétique si l’un de nos parents en est atteint et 70 % si les deux sont concernés. « Cet examen pourra être complété par une hémoglobine glyquée, qui permet d’avoir la moyenne des glycémies sur les trois derniers mois », explique le Dr Réginald Allouche, médecin nutritionniste, auteur La Nouvelle Méthode antidiabète (éd. Flammarion) et de La Méthode hépato-détox (éd. Albin Michel). « Si elle est comprise entre 5,7 % et 6,4 % cela confirme le prédiabète ». Même si dans la plupart des cas, il est associé à un surpoids (avec adiposité abdominale), on peut tout à fait être mince et en être atteint. Un test appelé Findrisk (montestdiabete.fr) estime la probabilité de développer un diabète de type 2 dans les 10 ans.
Côté chiffres
Selon les médecins généralistes, le niveau de connaissance du grand public sur le prédiabète est très faible (3/10). (Étude OpinionWay pour Roche Diabetes Care France, 20 octobre 2022).
De redoutables complications
Elles sont nombreuses : maladies cardiovasculaires, athérosclérose, rétinopathie, neuropathie, néphropathie… On estime qu’en 2035, le diabète touchera 10 % de la population mondiale.
À lire
La nouvelle méthode anti diabète, Dr Réginald Allouche, Edition Flammarion, 19,90 €
À consulter
federationdesdiabetiques.org
ÉGLANTINE GRIGIS
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