• Laury Thilleman est dans les starting blocks pour animer, pour la première fois sans co-animateur, la 38ᵉ cérémonie des « Victoires de la musique » diffusée sur France 2.
  • Comme elle, de nombreuses anciennes Miss France ont fait leur place de l’autre côté du micro car remporter le concours de beauté diffusé sur TF1 est un tremplin incomparable en France.
  • « C’est la première fois que j’arrivais à Paris donc j’y ai passé un an et je me suis dit : « Bon, c’est peut-être le moment de prendre des cartes de visite et on verra ce qu’il se passe » », confirme Laury Thilleman à 20 Minutes.

Quand France Télévisions a annoncé à Laury Thilleman qu’elle serait pour la première fois seule aux manettes de la cérémonie des Victoires de la Musique, « évidemment, c’était émouvant comme pour les révélations c’est une consécration pour leur métier, c’en est une aussi pour le mien », confie-t-elle à 20 Minutes entre deux répétitions. Si elle a déjà animé cette émission de récompense musicale emblématique en France aux côtés de Stéphane Bern puis Olivier Minne, elle espère « donne un peu de punch » à la 38ᵉ édition de ce show que qui permet à certains artistes de se produire pour la première fois en direct à la télévision. Il est bien loin le temps où l’animatrice a senti le poids de la couronne peser sur sa tête après avoir défilé dans une série de tenus plus ou moins dénudées.

Élue Miss France en 2011, Laury Thilleman est loin d’être la seule reine de beauté à faire sa place dans les médias français. Elodie Gossuin sur M6, Iris Mittenaere sur TF1, Camille Cerf sur Gulli, Diane Leyre sur Europe 2, Delphine Wespiser sur C8, Malika Ménard sur Sqool TV… L’invasion des Miss France dans le petit écran ou à travers le poste de radio semble n’avoir jamais été aussi visible.

« Avant l’expérience Miss France, c’était compliqué pour moi de prendre la parole en public », se souvient pourtant Diane Leyre, la dernière lauréate du concours de beauté à avoir transmis la couronne à Indira Ampiot le 18 décembre 2022. Promotrice immobilière avant son sacre, elle n’avait jamais pensé embrasser une carrière médiatique. « Mais les cinq jours qui ont suivi mon élection, j’ai répondu à 57 interviews donc je n’ai pas eu d’autre choix que de réussir à me sentir à l’aise. » Jusqu’à y prendre goût et accepter d’être à la radio chaque matin dans Le morning sans filtre d’Europe 2.

« De l’ombre à la lumière en trois heures »

Car Miss France reste un programme très populaire. L’élection de Miss France 2023 a rassemblé en moyenne 7,1 millions de téléspectateurs sur TF1 selon Médiamétrie. « C’est la seule émission où une femme passe de l’ombre à la lumière en trois heures, où elle prend des millions de personnes sur les réseaux et où elle enchaîne avec des dizaines d’interviews télé », souligne Miss France 2022.

Pour Élodie Gossuin, être couronnée en direct sur la Une a été une opportunité de côtoyer un « univers qui [la] faisait rêver mais qui [lui] paraissait inaccessible ». D’autant que les chaînes de télévision raffolent du profil de la Miss, à la fois chic et glamour mais aussi proche du public, qui découvre la personnalité et l’univers de l’élue au fil de l’année. « Que ce soit dans Les Traîtres, Pékin Express ou Le meilleur pâtissier sur M6 ou dans Danse avec les stars sur TF1, il y a toujours une miss », observe celle qui est désormais animatrice sur M6 après avoir quitté RFM en septembre.

Autant d’occasions d’affûter sa parole et de montrer sa personnalité. Diane Leyre raconte avoir appris à mesurer sa parole tout en « donnant à manger » aux médias durant l’année qui a suivi son élection.

« Du media training en autodidacte »

Pour Diane Leyre comme pour Élodie Gossuin, ce sont des passages en tant qu’invitées dans les médias qui ont permis à leurs futurs employeurs de flasher sur leurs personnalités jusqu’à les faire passer de l’autre côté du micro. Car si le profil de Miss France répond à un cahier des charges strict – modifié pour la 93ᵉ édition du concours –, la lauréate jouit d’une certaine liberté une fois élue. C’est après le couronnement que le public et la presse découvrent la personnalité de la jeune femme choisie par le public pour porter le titre. « On n’est pas formatées, c’est ça qui est chouette. On ne nous oblige à rien, on n’est pas briefé par un attaché presse qui nous dit quoi dire. Donc c’est du media training mais en autodidacte », analyse Diane Leyre.

Mais devenir le visage d’une émission en prime time n’est pas un destin clé en main une fois la couronne rendue. « C’est un accélérateur, un tremplin mais il faut ensuite réussir à transformer l’essai, estime Laury Thilleman. C’est la première fois que j’arrivais à Paris donc j’y ai passé un an et je me suis dit : « Bon, c’est peut-être le moment de prendre des cartes de visite et on verra ce qu’il se passe ». »

Car chaque passage sur un plateau de télévision est une nouvelle opportunité de rencontrer un futur collègue. Le visage des Victoires de la musique 2023 raconte avoir reçu toute sorte de propositions après son année à découvrir la France, écharpe en bandoulière. Elle a préféré terminer ses études de commerce avant de se lancer dans un master en journalisme afin de réaliser ce rêve qu’elle nourrissait déjà avant de participer au concours de beauté. Ce qui ne l’a pas empêchée de revenir sur le petit écran, d’abord comme journaliste sportive sur Eurosport puis dans des divertissements en tous genres chez France Télévisions.

Un ingrédient utile mais sans la recette

Toutes savent que les opportunités qui se présentent à la fin de l’année post-élection peuvent être ne pas se reproduire. « C’est pour ça que c’est important de finir de se consolider, on n’est pas finie à 19 ans », estime Laury Thilleman évoquant son âge après avoir remis couronne et écharpe à Delphine Wespiser. « Je ne me voyais pas arrêter mes études et me dire que je me laissais porter par la vie et toutes les professions qu’on pouvait me proposer… »

C’est pourtant la décision qu’a prise Élodie Gossuin en interrompant sa formation d’infirmière en veillant tout de même à « assurer son concours et ses années validées » dans cette voie. « Il y a toujours eu le regret de ne pas poursuivre et exercer en tant qu’infirmière. […] Mais sur le moment, tu te dis qu’il y a ces opportunités, c’est un rêve éveillé, vivons-le tant que c’est possible même si c’est pour un an, deux ans. Je me disais ça chaque année et ça fait 22 ans que ça dure », constate-t-elle. Pour nourrir sa première vocation, elle est ambassadrice de l’Unicef pour être « utile à avec les armes qui [lui] sont données ».

Diane Leyre a de son côté décidé de s’engager quotidiennement dans une matinale radio, alors même qu’elle était encore Miss France. « J’ai appelé Alexia Laroche-Joubert ma présidente, et elle m’a dit : « Quand on a des opportunités comme ça dans la vie, il faut les saisir » », rembobine-t-elle. Elle se lance alors dans l’aventure en se disant que si ça ne lui plaît pas, elle peut toujours faire marche arrière. Exit les appartements à vendre mais elle n’exclut pas d’y revenir. « Je pourrais mais pour l’instant ça n’a pas lieu d’être parce que je m’épanouis vachement dans ce que je fais et que je trouve que ça fait un beau tremplin et qu’il faut suivre le mouvement. » Autant dire qu’il n’y a pas de recette clé en main mais être passée par Miss France peut être un ingrédient clé pour faire monter le gâteau.

Une étiquette pour la vie

Peut-on ensuite se défaire de l’étiquette de la Miss et des stéréotypes qui collent au concours ? Élodie Gossuin confirme qu’on lui en parle encore souvent malgré les deux décennies écoulées. « On me demande souvent comment va Geneviève, si c’est vraiment un conte de fées, ce qui m’a marqué, s’il y a des trucs en off, plein de questions liées à la curiosité », rit-elle. À aucun moment elle ne voudrait occulter cette partie de sa vie qui a été sa première rencontre avec le grand public. « Ça marque mon CV car c’est écrit en gros, en brillant avec des paillettes et je le revendique, je suis très fière ! L’étiquette elle est indécollable et je la laisse collée sur mon front même quand je dors, ça fait partie de ma vie. »

« La jeune génération ne sait même plus que j’ai été Miss France », avoue de son côté Laury Thilleman, plus modérée. Cette expérience lui permet de mieux comprendre ce que peuvent ressentir les nommés dans les catégories des révélations, coup de projecteur important pour un artiste émergeant. « J’ai rencontré la maman d’Emma Peters [nommée pour la révélation féminine avec Mentissa et November Ultra, ndlr] et j’avais l’impression de voir ma maman quand je venais d’être élue Miss France… » De là à renier cette étape dans sa vie ? Pas question. « C’est un joli voyage, mais ce n’est pas un métier… »

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