Avant de faire valoir ses droits à la retraite, il est essentiel de bien vérifier sa situation et d’estimer sa future pension, pour éviter toute désillusion.
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Trimestres de cotisation, taux de remplacement, décote ou surcote… Il est préférable de ne pas attendre la dernière minute pour estimer la date d’un départ à la retraite dans les meilleures conditions, et pour évaluer le montant de sa future pension. Les pistes pour y voir plus clair.
166 à 172 trimestres
Sauf exception (carrière longue, handicap, inaptitude, métier dangereux…), les actifs des régimes généraux de retraite – salariés du secteur privé, fonctionnaires « sédentaires », agriculteurs, indépendants… – doivent en l’état actuel des choses remplir les mêmes conditions pour bénéficier d’une pension à taux plein : partir au plus tôt à 62 ans, et en ayant exercé une activité pendant une période suffisamment longue. Soit 166 trimestres pour les personnes nées entre 1955 et 1957, 167 pour les natifs de 1958 à 1960… et jusqu’à 172 pour les actifs nés à partir de 1973.
A savoir. Quel que soit leur nombre de trimestres d’activité, tous les actifs nés à partir de 1955 peuvent bénéficier d’une retraite à taux plein en travaillant jusqu’à 67 ans.
Le relevé de carrière
Pour vérifier le nombre de trimestres déjà acquis, examinez le relevé de carrière reçu en principe à 55 ans. Ce document recense toutes les périodes d’activité enregistrées sous votre numéro de sécurité sociale. Si vous avez changé de régime de retraite de base au cours de votre carrière – de la fonction publique au privé, par exemple -, le nombre total de trimestres est calculé en additionnant les durées enregistrées dans chacun de ces régimes. Vous pouvez également consulter ce relevé en ligne dans votre espace personnel sur lassuranceretraite.fr, retraitesdeletat.gouv.fr, secu-independants.fr ou encore msa.fr.
A savoir. Si vous constatez des erreurs ou des périodes d’activité manquantes, contactez sans tarder l’organisme concerné, afin d’apporter les corrections nécessaires.
Evaluer sa pension
Lorsque le compte est bon côté trimestres, on peut cesser son activité et toucher une retraite à taux plein. Soit, pour la retraite de base des salariés du secteur privé, les indépendants et les affiliés de la Mutuelle sociale agricole, 50% de la moyenne du salaire brut des 25 meilleures années, pris en compte dans la limite du plafond de la Sécurité sociale – 41.136 € en 2022. A ce montant, s’ajoute la valeur des points acquis auprès des caisses complémentaires. La pension à taux plein des fonctionnaires est égale à 75% du traitement indiciaire brut (en dehors des primes) des six derniers mois d’activité.
A noter. Vous pouvez estimer le montant de votre future pension grâce au simulateur du portail Info-retraite.fr.
Des trimestres en plus
Pour chaque enfant né ou adopté avant 2010, sa mère peut valider 8 trimestres supplémentaires. Attention, ce bonus n’est pas forcément pris en compte dans le relevé de carrière établi par votre caisse. Pour les enfants nés après 2010, la mère bénéficie de 4 trimestres au titre de la maternité, et les deux parents peuvent choisir de partager ou non 4 trimestres accordés au titre de l’éducation. Le partage peut porter sur les 8 trimestres en cas d’adoption. Les périodes de service militaire sont également prises en compte, à hauteur de 4 trimestres maximum.
A savoir. Dans certains cas, les femmes ayant eu 3 enfants et occupé un emploi salarié pendant au moins 30 ans peuvent bénéficier d’un taux plein dès 62 ans, quel que soit leur nombre de trimestres cotisés.
Décote, surcote, malus en détail
La retraite de base des salariés et fonctionnaires qui cessent leur activité avant d’avoir atteint ce taux plein subit une décote de 1,25% par trimestre manquant – plafonnée à 20 trimestres. A l’inverse, chaque trimestre travaillé au-delà de l’âge requis pour une pension à taux plein apporte 1,25% de majoration de la retraite de base, soit 5% par an. Auxquels s’ajoute la valeur des points de retraite cotisés au cours de cette période d’activité supplémentaire.
A savoir. Les salariés du secteur privé qui prennent leur retraite dans les 12 mois suivant leur taux plein subissent désormais pendant trois ans un malus de 10% sur le montant de leur retraite complémentaire Agirc-Arrco.
Racheter des trimestres ?
Pour compenser les périodes durant lesquelles vous n’avez pas ou peu cotisé (activité à l’étranger, apprentissage, études supérieures…), vous pouvez, sous conditions, acquérir des trimestres auprès de la Cnav. Ce rachat peut se faire au titre du taux (pour augmenter le taux de calcul de votre retraite) ou au titre du taux et de la durée d’assurance, de façon à augmenter également le nombre de trimestres pris en compte. Evaluez le coût de ce rachat sur Lassuranceretraite.fr.
Compte à rebours
A partir de 55 ans
- Faire le point sur sa situation auprès de ses caisses de retraite.
- Vérifier le contenu de son relevé de carrière.
A partir de 58 ou 59 ans
- Préparer son dossier si l’on souhaite un départ à la retraite à l’âge légal (62 ans).
- Prendre rendez-vous avec un conseiller de sa dernière caisse de retraite de base, pour valider l’âge de départ et estimer le montant de la future pension.
A J – 6 mois
- Demander sa retraite si on est fonctionnaire.
A J – 4 mois
- Demander sa retraite si on est salarié du secteur privé.
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