Port du masque, nettoyage des écoles, rentrée des classes par âge ou par petits groupes, accompagnement des élèves par des professionnels de santé… Comment cela va-t-il se passer pour les élèves de la crèche au lycée ? Les dernières annonces.

  • Retour à l’école le 11 mai
  • > Rentrée, pas obligatoire ?
  • > Enseignement supérieur
  • > Un retour en classe prématuré ?
  • Rentrée progressive
  • > Nettoyage des écoles
  • > Rentrée par âge, groupes
  • > Masques et gestes barrières
  • Réouverture et santé de l’enfant

[Mis à jour le 16 avril à 15h]. Emmanuel Macron a annoncé le prolongement du confinement jusqu’au 11 mai et par la même occasion, la réouverture des établissements scolaires. Aussi, la reprise des cours n’est pas obligatoire le 11 mai, précise le ministère de l’Education, qui rappelle que la réouverture des établissements scolaires, de la crèche au lycée, se veut progressive. Pour l’enseignement supérieur, les étudiants ne reprendront pas les cours avant l’été. Leurs examens sont maintenus, notamment pour ceux qui passent les concours de recrutement des professeurs. Quant à la reprise des cours le 11 mai, les parents et syndicats, ainsi que les médecins s’opposent à un retour à l’école si rapide. Ils craignent notamment un risque de seconde vague épidémique. Mais le gouvernement compte prendre les mesures nécessaires pour la santé des élèves. « Il y a un impératif qui est réel, il ne peut pas se faire au prix de la santé, bien entendu. Il doit être conjugué avec la nécessité de préserver la santé de nos concitoyens, de garantir le respect de règles sanitaires », a annoncé Edouard Philippe ce 14 avril à l’Assemblée nationale. De son côté, Jean-Michel Blanquer a annoncé que les établissements scolaires devront être nettoyés et que les classes seraient divisées par âge ou par petits groupes. Ainsi, à partir du 11 mai, les élèves devront faire leur retour en classe en douceur, en respectant les gestes barrière, et peut-être porter des masques. On fait le point sur les dernières annonces.

Retour à l’école à partir du 11 mai

Durant cette période, « nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes, et le gouvernement devra organiser différemment le temps et l’espace » a annoncé Emmanuel Macron. Ainsi, les crèches, les écoles maternelle et primaire, les collèges et lycées ouvriront progressivement à partir du lundi 11 mai. La priorité est donc donnée aux plus jeunes, afin de permettre à leurs parents de pouvoir, eux aussi, reprendre une activité professionnelle. Ce 15 avril, Christophe Castaner a rappelé sur France Inter qu’Emmanuel Macron n’avait pas annoncé « un déconfinement le 11 mai », mais « un confinement jusqu’au 11 mai » en ajoutant qu’il s’agissait « d’un objectif, pas d’une certitude ». Par ailleurs, le retour à l’école se fera en douceur, à partir du 11 mai. Si le gouvernement n’a pas souhaité attendre la rentrée de septembre, c’est avant tout pour des raisons sociales.« Si nous ne finissons pas le confinement suffisamment tôt, il y aura des désastres sociaux pour les élèves les plus éloignés de l’école » a annoncé Jean-Michel Blanquer au Sénat ce 15 avril. 

« La rentrée le 11 mai n’est pas obligatoire »

Les parents qui présentent des symptômes par exemple, pourront emmener leurs enfants à l’école un peu plus tard que le 11 mai. « La rentrée le 11 mai n’est pas obligatoire » a déclaré Jean-Michel Blanquer. « L’objectif c’est qu’entre le 11 mai et le 4 juillet, nous ayons réussi cette resocialisation qui permette de se remettre dans l’apprentissage » a-t-il précisé sur France 2. Mais cela signifie-t-il pour autant que les parents ont le choix d’envoyer ou non leurs enfants à l’école ? « Ça se discute, nous verrons cela au cours des deux prochaines semaines« , a répondu le ministre de l’Education. 

Enseignement supérieur : pas de reprise avant l’été

En revanche, « dans l’enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant l’été« , a précisé le Président. Le gouvernement devra préciser ces prochains jours comment s’organiseront les examens et les concours qui avaient déjà été décalés à la fin du mois de mai. En ce qui concerne les concours du Capes (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré), ou encore l’agrégation et le concours de professeur des écoles (CRPE), ils seront maintenus malgré l’épidémie de coronavirus. Emmanuel Macron a également annoncé que les étudiants les plus précaires seraient aidés financièrement en cette période de confinement.

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Un retour en classe jugé prématuré

Certains parents d’élèves, comme Sandra, maman de deux enfants inscrits à l’école primaire, craignent un retour à l’école un peu précipité. « J’ai peur que mes fils retournent à l’école et qu’ils se fassent contaminer par d’autres enfants dont les parents pourraient être eux aussi porteurs du virus« , nous confie-t-elle. Du côté des syndicats des professeurs des écoles, comme le SNUipp-FSU, le risque d’une seconde vague de l’épidémie préoccupe de nombreux parents : « le retour progressif à l’école à partir du 11 mai laisse songeur quand, dans le même temps, tous les lieux publics restent fermés. Les jeunes élèves ne peuvent pas respecter facilement les gestes barrières et peuvent être porteurs sains du virus. Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand près de 900 000 professeurs et 12 millions d’élèves seront rassemblés en classe ? ».

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Réouverture des écoles progressive

La rentrée en classe le 11 mai se fera en douceur : les enseignants devront réfléchir à un travail pédagogique avec les élèves, de manière personnalisée. Le retour à l’école sera progressif, « cela signifie que le 11 mai, vous n’aurez pas un fonctionnement normal des écoles, des collèges et des lycées, comme si de rien n’était » a déclaré Jean-Michel Blanquer. « Il n’y aura donc pas tous les élèves tout de suite« . Tout ne se fera pas du jour au lendemain, et le gouvernement annoncera une stratégie plus précise d’ici deux semaines.« L’objectif est d’accompagner les élèves de début mai à fin juin selon des modalités totalement inédites » a précisé le ministre de l’Education sur Public Sénat ce 15 avril.

Toutes les écoles seront-elles ouvertes le 11 mai ? 

Sur le plan des bâtiments, l’objectif est d’ouvrir tous les établissements scolaires, je pense aussi qu’il est souhaitable de maintenir les activités périscolaires. Cela permettrait justement de soulager l’école en créant de petits groupes d’élèves » a expliqué Jean-Michel Blanquer. Il pourrait notamment y avoir des activités sportives « correspondant aux règles sanitaires » pour les élèves.

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Nettoyage et désinfection des écoles

En ce qui concerne les écoles, de la crèche au lycée, elles devront être préalablement nettoyées avant d’accueillir les élèves dans leurs locaux. « Nous en parlons avec les collectivités de façon à ce que les élèves et le personnel arrivent à l’école dans les meilleures conditions« .

Une rentrée selon l’âge des enfants, par petits groupes ?

Le ministre de l’Education avait également évoqué sur Brut l’idée de séparer les élèves au sein d’une même classe. « Une partie des élèves qui seront là le matin, et l’autre l’après-midi » peut être une solution envisagée par le gouvernement pour permettre de respecter les mesures de distanciation. Aussi, pour éviter d’avoir des classes surchargées, « il est possible que l’on ait une charge horaire moins importante pour les élèves. On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée et la suite se passe à distance, notamment pour les élèves les plus grands » a déclaré le ministre sur France 2. « La question se pose en des termes différents selon l’âge des enfants« , précise aussi Jean-Michel Blanquer. « La seule réponse pour les plus petits, c’est évidemment les petits groupes et c’est vers cela que non irons. (…) Selon les âges, nous nous organiserons différemment ». Le ministre a notamment précisé qu’il pourrait s’agir de petits groupes de 5 à 10 élèves, comme c’est le cas depuis le début du confinement pour les élèves accueillis dans les établissements scolaires et dont les parents travaillent dans les hôpitaux. « C’est notamment cette capacité à accueillir en petits groupes, de manière différenciée, qui est une des clefs du respect des gestes barrières » a déclaré Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 14 avril. Enfin, rappelons qu’Emmanuel Macron avait évoqué la priorité aux quartiers populaires et aux zones rurales, qui pourraient être concernés par un retour à l’école prioritaire, puisque les classes de CP et de CE1 dans les zones REP et REP+ sont dédoublées, avec 12 à 15 élèves. Enfin, les élèves fragiles ou ayant des problèmes de santé ne devront pas revenir en cours aussi rapidement que les autres.

Les élèves devront-ils porter des masques ?

« Après le 11 mai, en complément des gestes barrières, l’État devra permettre à chaque Français de se procurer un masque » dès la fin du confinement. A l’école, rien n’a encore été annoncé par le gouvernement, mais Jean-Michel Blanquer n’exclut pas la possibilité d’un port de masque pour les élèves et les enseignants dès le 11 mai. « Le fait d’avoir un masque fait partie des choses possibles et sans doute souhaitable dans un certain nombre de cas » a déclaré Jean-Michel Blanquer sur LCI ce 15 avril. Le ministre souhaite également « garantir la présence de savon et de points d’eau », et organiser la manière dont il est possible de tenir à distance les élèves, notamment pendant les récréations. « Mon premier souci est la protection des élèves et la protection des personnels », a-t-il ajouté. Mais « un test tous les jours pour tout le monde n’est pas possible », et il faudra trouver une solution « raisonnable ». Enfin, aux parents et aux enseignants incombera la tâche de continuer à former les enfants à l’importance des gestes barrières : laver ses mains régulièrement, tousser dans son coude, respecter une distance minimale d’au moins un mètre. Difficile d’imposer de telles règles aux plus jeunes, élèves des écoles maternelles et petites classes de primaire qui ont l’habitude de se tenir la main deux par deux et de jouer ensemble.

Réouverture des écoles et santé de l’enfant

« La réouverture des écoles devra nécessairement se faire en concertation avec les médecins, infirmiers, assistantes sociales et psychologues de l’Education nationale », Marie Tamarelle-Verhaeghe, présidente du groupe d’études sur la santé à l’école, dans un communiqué du 15 avril. Si elle estime qu’une réouverture progressive des écoles le 11 mai est nécessaire pour le bien des enfants, elle réclame un accompagnement des élèves par des professionnels de santé, notamment pour pallier aux troubles et aux difficultés vécues pendant le confinement. Ainsi, les violences intrafamiliales, les deuils… devront être identifiés et pris en charge. Par ailleurs, un travail devra être effectué avec les familles sur le retour au rythme scolaire. Autre point que les établissements scolaires devront prendre au sérieux : l’hygiène et en particulier la place des toilettes à l’école. « Manque de papier ou de savon, mauvaises odeurs, problèmes de harcèlement, les toilettes à l’école sont souvent une zone de non droit, alors qu’elles devraient protéger l’intimité des enfants. Cette crise doit aussi être l’occasion de régler ce problème des toilettes à l’école, non résolu depuis 20 ans, en mobilisant de manière inédite les collectivités territoriales« , précise Marie Tamarelle-Verhaeghe.

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