• Programmé au festival Boomin Fest de Rennes, le rappeur Freeze Corleone sera interdit de concert.
  • La maire de Rennes a pris un arrêté municipal interdisant au rappeur de se produire en raison d’un risque avéré de trouble à l’ordre public.
  • Suivant les alertes de la Licra et du Crif, Nathalie Appéré dénonce les propos jugés antisémites et racistes du rappeur.

Il ne pourra pas jouer. Invité comme tête d’affiche de la première soirée du Boomin Fest prévue le 18 mars à Rennes (Ille-et-Vilaine), le rappeur Freeze Corleone sera interdit de concert. Critiqué pour ses paroles jugées antisémites, le rappeur de 30 ans ne s’exprime jamais dans la presse et laisse planer le doute autour des intentions de ses textes. Antisémite ? Raciste ? La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme estimait que « oui » quand elle a demandé l’ouverture d’une enquête au ministère de l’Intérieur. Alertée par un élu d’opposition à l’automne, la maire de Rennes a finalement décidé de prendre un arrêté municipal interdisant au rappeur français de se produire dans la salle Le Liberté.

Qui est Freeze Corleone ? Le rappeur de 30 ans, prénommé Issa, est discret et ne parle jamais dans les médias. « Je suis né aux Lilas, j’ai grandi à Pantin et j’ai fait mon lycée à Dakar », avait-il simplement déclaré aux Inrocks. Double disque de diamant, il fait partie des rappeurs qui ont popularisé le « drill » en France. Mais plus que son parcours, ce sont les paroles du rappeur qui font polémique, notamment quand il déclare : « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30. » Ou encore : « Tous les jours R.A.F (rien à foutre) de la Shoah. » Et enfin : « Monte un empire comme le jeune Adolf. » Son label Universal l’avait d’ailleurs lâché en 2020.

Pour statuer, Nathalie Appéré s’est appuyée sur les alertes de la Licra et plus récemment de l’antenne bretonne du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) pour demander l’interdiction du concert au motif d’un « risque avéré de trouble à l’ordre public ». La maire estime notamment que les propos du rappeur « constituent de véritables provocations et incitations à la haine voire à la violence ». Elle craignait que la venue de Freeze Corleone soit « de nature à très fortement exacerber les tensions déjà vives entre différents groupuscules politiques extrêmes présents à Rennes, qui se sont physiquement affrontés il y a quelques mois ».

Les organisateurs ont maintenu la prog

La ville avait demandé à sa régie publique Citedia, qui exploite Le Liberté, de demander la déprogrammation du rappeur à Krumpp, la société de production qui pilote l’événement. « Comme l’organisateur n’a pas modifié sa programmation, après échange avec l’autorité préfectorale, la Ville a pris un arrêté d’interdiction. »

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