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700 000 personnes en France sont concernées par l’autisme. On fait le point sur ce trouble neurodéveloppemental.
Qu’est ce que l’autisme ?
En France, 700 000 personnes sont touchées par l’autisme : parmi elles, on compte 150 000 enfants âgés de moins de 15 ans.
L’autisme, c’est quoi ? Première chose à savoir : l’autisme n’est pas une maladie : « on n’attrape pas l’autisme comme on pourrait attraper une grippe ou une gastro-entérite : on naît autiste et on le reste » précise Florent Chapel, co-président de Autisme Info Service.
Selon la définition de la Haute Autorité de Santé (2010), l’autisme est un » trouble neurodéveloppemental « . En outre, depuis les années 1990, l’autisme est reconnu comme un » handicap » par la loi française.
S’il existe » autant d’autismes que d’autistes « , l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par 3 types de symptômes : des troubles du langage et de la communication, des troubles du comportement et sensoriels, et des troubles de la sociabilisation.
Quels sont les symptômes de l’autisme ?
On l’a dit : l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui se manifeste via 3 types de symptômes : on parle de » triade autistique « . Les symptômes de l’autisme sont les suivants :
- Des troubles du langage et de la communication : l’enfant touché a des difficultés à communiquer, il s’exprime à travers des onomatopées, il répète des morceaux de phrases, il ne parvient pas à lire et/ou à écrire…
- Des troubles du comportement et sensoriels : l’enfant touché pique des colères, il a des gestes répétitifs, il présente des » manies « , il déteste ou adore les sons forts, il se colle aux écrans…
- Des troubles de la sociabilisation : l’enfant autiste ne recherche pas le contact social, il n’a pas la volonté d’aller vers autrui, il apprécie la solitude et la tranquillité, il cultive difficilement des liens amicaux…
Et aussi. Les enfants et adultes concernés par l’autisme souffrent souvent de symptômes associés – et, en particulier, de troubles gastriques (maux de ventre, gastrites…).
Quelles sont les causes de l’autisme ?
Attention ! » Certains psychiatres, psychanalystes, psychothérapeutes, psychologues… soutiennent encore que la cause de l’autisme est à rechercher du côté de la relation mère-enfant : c’est à la fois faux et culpabilisant pour les parents. C’est une thèse sans fondement qui n’a plus lieu d’être au 21ème siècle ! » affirme Florent Chapel.
Si la science n’a pas encore percé tous les secrets de l’autisme, entre 30 % et 80 % des cas (suivant les études) seraient d’origine génétique – ainsi, plusieurs familles de gènes impliqués dans le développement de l’autisme ont été identifiés. » Les chercheurs n’ont toutefois pas encore de visibilité quant aux facteurs déclenchants ou aggravants de l’autisme » souligne Florent Chapel.
L’Inserm explique que l’autisme est un trouble » d’origine multifactorielle (…) Être un garçon et présenter des antécédents familiaux sont deux facteurs de risque reconnus « . Et ajoute que, chez une personne autiste, « l’imagerie médicale (…) a mis en évidence des défauts de mise en place et d’organisation de certains réseaux cérébraux spécialisés, dédiés à la communication sociale et à la modulation du comportement en fonction de l’environnement et de ses changements « .
Qu’est-ce que l’autisme léger ?
Encore une fois : » il existe autant d’autismes que d’autistes » ! » Certains autistes seront en capacité d’avoir des relations sociales, de voyager, d’avoir une vie de famille… tandis que d’autres n’atteindront jamais l’autonomie » explique Florent Chapel.
La sévérité de l’autisme est évaluée grâce à plusieurs échelles d’évaluation. L’échelle CARS (pour Childhood Autism Rating Scale) est l’une d’entre elles : composée de 15 critères comportementaux, celle-ci a été élaborée en 1971 par deux psychologues américains.
Son rôle ? À travers des tests sociaux, émotionnels, sensoriels… Identifier les enfants concernés par l’autisme et déterminer le degré de sévérité de ce trouble neurodéveloppemental. L’échelle CARS est graduée de 0 à 60 : on parle d’autisme » léger » entre 0 et 15 points, la sévérité maximale étant fixée à 60.
» Un autiste » léger » sera autonome et pourra vivre une vie (quasi) normale : il se sentira peut-être mal à l’aise en société, il aura peut-être des petites manies, il présentera peut-être des troubles du langage, des obsessions… sans incidences majeures sur sa vie quotidienne » souligne Florent Chapel.
Attention ! « L’autisme n’est pas figé : à l’aide d’une prise en charge adaptée, un enfant diagnostiqué à 58/60 pourra descendre à 25/60, voire à 20/60. » L’évolution inverse est (malheureusement) aussi possible : l’autisme peut s’aggraver si un accompagnement adapté (et conforme aux recommandations de la Haute Autorité de Santé) n’est pas mis en place.
Quand peut-on diagnostiquer l’autisme ?
À l’heure actuelle, en France, l’âge au diagnostic de l’autisme est (en moyenne) de 4-5 ans. » Les premiers symptômes de ce trouble neurodéveloppemental sont toutefois visibles dès l’âge de 1 à 2 ans et j’invite les parents à ne pas perdre de temps s’ils se posent des questions quant au comportement de leur enfant : mieux vaut » s’inquiéter pour rien » que de laisser la situation s’aggraver ! » remarque Florent Chapel.
C’est bon à savoir : « le déni et les hésitations des parents / de la famille sont néfastes pour le développement de l’enfant et chaque mois / chaque année perdue rend plus difficile la progression vers l’autonomie. «
Le diagnostic de l’autisme doit donc être fait le plus tôt possible : » avant l’âge de 7 ans, le diagnostic n’est pas définitif » précise néanmoins Florent Chapel.
Diagnostic de l’autisme : comment et qui fait le diagnostic de l’autisme ?
À savoir. L’autisme ne peut être dépisté à l’aide d’une prise de sang ou d’un examen d’ imagerie par résonance magnétique (IRM). En revanche, dans environ 10 % des cas, une analyse génétique pourra contribuer au diagnostic.
Le diagnostic de l’autisme commence avec le médecin généraliste ou le pédiatre : au cours d’un premier bilan de dépistage, le médecin se basera sur deux textes médicaux de référence (la CIM-10 et le DSM 5) pour évaluer les symptômes de l’enfant et la sévérité du trouble. Ensuite arrivent les évaluations fonctionnelles : le comportement de l’enfant est évalué en situation réelle par une équipe de professionnels – neuropsychologue, psychomotricien, orthophoniste, psychologue… Au terme de ces observations, le diagnostic d’autisme est précisé.
À savoir. » Sur le site d’Autisme Info Service, vous trouverez un annuaire de professionnels spécialistes de l’autisme, présents dans toute la France. Vous pourrez aussi obtenir des informations par téléphone (0800 71 40 40) ou par e-mail » ajoute Florent Chapel.
Est-ce qu’on peut guérir de l’autisme ?
Malheureusement, il n’est pas possible (à l’heure actuelle) de guérir de l’autisme. « L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui se corrige, qui s’accompagne et qui évolue » nuance Florent Chapel.
La prise en charge de l’autisme est multiple : à l’école, dès la maternelle, il s’agit d’accompagner l’enfant vers l’autonomie et le langage. » À la maison, il est indispensable de continuer le travail : un enfant autiste non-stimulé (via la lecture, l’écriture, le dessin…) va régresser ! «
» Pour constater des progrès, 25 heures d’accompagnement de l’enfant autiste (minimum!) sont nécessaires par semaine : par exemple, 15 heures à l’école et 10 heures à la maison » illustre le spécialiste.
Merci à Florent Chapel, co-président de Autisme Info Service (0800 71 40 40).
Source :
Inserm
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