Le rôle de beau-parent n’est pas toujours facile à assumer. N’ayant pas le même statut qu’un parent, le conjoint ou la conjointe d’une mère ou d’un père n’est pas non plus un étranger pour l’enfant et doit trouver sa place. Conseils d’Yvonne Poncet-Bonissol, psychologue clinicienne et co-auteure de Vivre heureux dans une famille recomposée (Ed. Dangles).
- Rôle dans l'éducation
- Obligations
- Statut juridique
- Concurrence au père ou à la mère
- Délégation de l'autorité parentale
En 2020, il y avait en France 717 000 familles recomposées et autant de beaux-pères ou de belles-mères en quête d'une place dans leur nouveau foyer. Mais quel rôle peuvent-ils et doivent-ils jouer ? Les réponses d'Yvonne Poncet-Bonissol, psychologue clinicienne et co-auteure de l'ouvrage Vivre heureux dans une famille recomposée (Ed. Dangles).
Quel rôle dans l'éducation des beaux-enfants?
"Le beau-parent n'est pas le parent et il faut attendre un certain temps avant qu'il puisse jouer un rôle éducatif. Il doit attendre progressivement que les enfants l'adoptent. C'est quand la relation s'est mise en place qu'il peut jouer un rôle éducatif. L'acceptation devient totale quand le parent fait une place au beau parent auprès de ses enfants. C'est à lui de leur demander de respecter la personne qui partage sa vie et de poser des limites. C'est un peu comme une adoption. Les enfants n'arrivent pas dans la vie d'un beau parent avec une page blanche : ils ont une histoire qu'il convient de respecter", explique Yvonne Poncet-Bonissol
Il ne doit surtout pas faire preuve d'autorité et ne pas faire non plus trop d'excès de séduction car les enfants ne sont pas dupes
A-t-il des obligations envers les beaux-enfants?
Le beau-parent n'a aucun droit ni aucun devoir concernant l'enfant de la personne dont il partage la vie, car il n'existe aucun de lien de filiation.
Quel statut juridique ?
Etre beau-parent n'est pas un statut juridique et ne représente rien au regard de la loi française.
Comment ne pas faire concurrence au père ou à la mère ?
" Comme je l'ai déjà dit, un beau parent ne doit jamais prendre la place du parent. Il ne doit pas obligatoirement se mettre en retrait mais faire des activités avec les enfants et leur dire qu'ils ne prendra jamais la place du père ou de la mère. Il doit aussi poser des limites qui consistent à se faire respecter en tant que personne. Une famille recomposée a ses rituels que les enfants doivent accepter et respecter. Quand l'autre parent est décédé, le beau parent peut avoir tendance à prendre totalement l'éducation en charge. Mais il ne faut jamais occulter le parent décédé et il faut en parler. aux enfants Le beau parent ne doit pas rayer de la carte le père ou la mère décédé(e).", conseille Yvonne Poncet-Bonissol.
Pourquoi et comment faire une délégation de l'autorité parentale ?
Depuis la loi du 4 mars 2002, un beau-parent peut obtenir la délégation de l'exercice de l'autorité parentale pour aider les parent à jouer leur rôle éducatif. Les parents doivent alors faire la demande de " délégation volontaire de l'autorité parentale à un tiers " auprès du juge aux affaires familiales du lieu de résidence de l'enfant et cette délégation est provisoire. Le juge peut également décider de procéder à un partage de l'autorité parentale entre le ou les parents de l'enfant et le beau-parent " pour les besoins de l'éducation de l'enfant ". Le beau-parent est censé agir avec l'accord du ou des parents mais le consentement de ces derniers reste obligatoire pour les actes importants.
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