• Alvan et Ahez représentent la France en finale de l’Eurovision 2022 ce samedi 14 mai à Turin (Italie), avec la chanson Fulenn. L’événement sera retransmis en direct sur France 2 dès 21h.
  • Si les bookmakers ne croient guère en ses chances de faire un bon résultat, plusieurs médias que 20 Minutes a rencontré en salle de presse estiment un Top 10 jouable.
  • Plusieurs d’entre eux disent leur « surprise » de voir la France envoyer une telle proposition au concours et beaucoup se réjouissent de cet aperçu de la culture bretonne, loin du prisme parisien.

De notre envoyé spécial à Turin (Italie)

Mahmood, le représentant italien, a dit à la télévision suédoise que la chanson de la France était sa préférée de l’ Eurovision cette année. La Néerlandaise S10, nous a confié, en marge de l’interview qu’elle nous a accordée, qu’elle aimait beaucoup Fulenn. Malgré tout, la candidature française de cette édition, portée par Alvan et Ahez, suscite moins d’engouement que celle de Barbara Pravi l’an passé avec Voilà – dans le Top 10 des bookmakers en début de semaine, elle n’est plus dans leur radar ce samedi. Il faut dire que les Bretons passeront dans la première moitié de la finale, en sixième position, ce qui n’est statistiquement pas la configuration la plus favorable pour intégrer le Top 10. Paradoxalement, en glanant des avis de manière plus ou moins formelle dans le centre de presse qui jouxte le Pala Alpitour de Turin, on ne trouve aucun vrai détracteur de Fulenn. Ce qui revient le plus souvent, c’est la « surprise » que beaucoup ont ressenti en découvrant la chanson mais aussi en voyant la France envoyer une telle proposition au concours. Un grand nombre salue cet aperçu de la culture bretonne, loin du prisme parisien. Voici quelques-unes des opinions recueillies – accompagnées de pronostics pour le résultat de la finale, qui sera retransmise dès 21h en direct sur France 2 ce samedi.

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  • « La langue bretonne intrigue »

Richard Van de Crommert, Néerlandais, est journaliste au Telegraaf

« Alvan et Ahez respirent la jeunesse. Fulenn est une chanson très originale. Elle reste dans la tête. Lorsqu’elle passe dans ma playlist sur Spotify, je ne peux m’empêcher de danser. C’est vrai qu’à la première écoute, elle est peut-être un peu chaotique mais quand on la réécoute, on comprend comment elle est construite. La langue bretonne intrigue et je pense que tout le monde va aimer. Peut-être qu’elle peut davantage plaire au télévote [le vote des téléspectateurs] qu’aux jurys. J’aime les tenues, le côté celtique, le fait que cette prestation montre une facette de la France que l’on n’a pas l’habitude de voir, elle montre une culture locale et c’est une richesse pour l’Eurovision. La réalisation est dynamique, elle vous prend par la main et ne vous lâche pas. Lorsque la France chantera, ce ne sera pas un moment où les gens iront aux toilettes ou se ravitailler au frigo, parce que c’est un tableau très fort. Je pense qu’elle sera dans la deuxième moitié du Top 10. »

  • « Voir une langue celtique vivre sur scène, c’est important »

Neil Farren, Irlandais, est rédacteur pour Eurovoix :

« Sur scène, c’est magique. C’est quelque chose de très personnel pour moi. Je viens d’Irlande et l’irlandais est ma langue maternelle. Voir une autre langue celtique respirer et vivre sur scène, c’est important de montrer ça à l’Europe. La chanson me fait m’évader, me projette dans une forêt, à l’aube, me donne l’impression d’être loin du monde. Je crois qu’elle peut attendre un bon résultat, elle est forte, la scénographie est forte, les plans de caméra sont dynamiques. Il y a de l’énergie qui coule dans la chanson et qui va couler dans les veines du public. Je crois que ça va donner envie de danser et de voter. Je pronostic une place dans le Top 10. »

  • « Un nouvel angle de ce que signifie être français »

Christou Constantinos, Chypriote résidant à Londres, il est rédacteur pour le site ESCXtra :

« Je pense qu’Alvan et Ahez utilisent très bien la scène, je crois même que c’est la meilleure proposition scénique. Le rendu sur l’écran est impactant. Si vous vous connectez à cette chanson, vous votez pour elle. La France peut être fière de montrer l’une de ses langues régionales. Cela permet d’explorer de nouveaux angles pour raconter ce que signifie être français. Fulenn est peut-être clivante, mais je crois que c’est une bonne chose à l’Eurovision. Je lui prédis un classement entre la 7e et la 13e place. »

  • « La France propose une expérience »

Clara Cabrera, Espagnole, elle collabore au site Eurovoxx :

« La France propose une expérience. Il y a beaucoup de couleurs, c’est très visuel. Fulenn est une bonne chanson. En tant qu’Européens, on ne connaît pas forcément le breton et la Bretagne, toutes les images que l’on a de la France sont très centrées sur Paris. J’aime aussi beaucoup les broderies des costumes. Je crois qu’elle a le potentiel d’engranger pas mal de votes parce qu’il y a un storytelling [elle raconte une histoire]. On pense à tort que les jurys sont vieux jeu, qu’ils n’aiment que les ballades et les performances vocales, mais l’industrie musicale évolue et peut être que les diffuseurs ont choisi des jurés plus en phase avec ces tendances contemporaines. Mon pronostic pour la France ? La quinzième place. »

  • « L’Eurovision, c’est ce que montre un pays de son identité »

Fin Ross Russel, Britannique, est rédacteur pour ESC Insight :

« Je suis un grand fan d’Eurovision et je regarde beaucoup de sélections nationales. A la finale espagnole, il y avait un groupe galicien formidable, les Tanxugueiras, qui n’a pas gagné. Je me suis dit que c’était dommage parce qu’il y aurait pu y avoir une représentation de la culture celtique à l’Eurovision. Quand j’ai vu Alvan et Ahez dans Eurovision France, c’est vous qui décidez, je me suis dit que c’était parfait ! C’était très cool de voir les personnalités membres du jury faire gagner Fulenn : ils ont compris, l’esprit du titre, l’identité bretonne, et l’importance de montrer ça, de le partager avec un public international. J’ai du mal à faire un pronostic, mais si on m’y obligeait, je dirais que la France finira 12e ou 13e. Pour moi, l’Eurovision, ce n’est pas une question de résultat, mais ce qu’un pays présente, ce qu’il montre de son identité. C’est aussi un moyen de découvrir des artistes, et je sais qu’à l’avenir, j’ai envie d’écouter d’autres chansons d’Ahez et Alvan. »

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