Les peptides biomimétiques utilisés en injection gomment les poches sous les yeux, brûlent les graisses, relancent la pousse des cheveux ou effacent les tâches. Le point sur cette médecine régénératrice.
Le peptide est une protéine, une fibre composée de plusieurs acides aminés présents dans notre corps et qui envoient des signaux aux cellules de la peau. Par exemple, quand le collagène est endommagé, les peptides indiquent aux tissus d’en produire plus. Il en existe des centaines, avec pour chacun une fonction bien précise. L’organisme fabrique naturellement et au bon moment ces peptides… lorsqu’il est jeune ! Avec le temps et l’oxydation liée à l’environnement, ces messagers ralentissent leur activité. « On peut aujourd’hui les reproduire en laboratoire de façon synthétique. Ils ont une composition identique aux peptides humains et miment (d’où leur nom) leur action en se substituant aux molécules natives et en stimulant la régénération cellulaire », explique la dermatologue Nadine Pomarède.
Peptides en cosmétiques et peptides en injection : quelle différence ?
On connaissait déjà les peptides en cosmétique, utilisés à très faible dose dans les gammes anti-âge (on compte en ppm, 1 ppm équiva-ent à 1 mg/kg). C’est le laboratoire coréen Caregen, leader dans la recherche sur ce sujet ainsi que sur les facteurs de croissance, qui lancé la version injectable. Des préparations aux concentrations levées, réservées à la médecine esthétique et qui ont une action bien plus profonde : « Elles sont uniquement composées de peptides dans une solution d’ acide hyaluronique non réticulé », précise la Dre Pomarède. Un brevet unique, qui a reçu l’approbation de la rigoureuse Food and Drug Administration (FDA), l’agence chargée aux Etats-Unis de la sécurité sanitaire des aliments et des médicaments.
Est-ce plus efficace que les techniques actuelles ?
Les peptides en injections ont différentes indications : « En ce qui concerne les poches de graisse sous les yeux, jusque-là, on était obligé de passer par la chirurgie. Les peptides vont donc remplacer totalement l’opération », note la médecin esthétique Valérie Leduc*. Même chose pour les graisses localisées sous le menton qui, jusqu’ici, ne se résorbaient qu’avec une lipoaspiration, ou la repousse des cheveux, qu’avec des implants. En revanche, l’effet anti-âge, lui, vient en complément des techniques existantes. C’est un soin qui va relancer l’activité des cellules qui garantissent la jeunesse de notre peau : « L’action est différente, poursuit Nadine Pomarède. Avec ce nouvel outil, on fait un pas de plus vers la médecine régénératrice et on entre dans le domaine de la biologie cellulaire. »
Comment se passe une séance ?
Trente minutes avant, on applique un anesthésiant local (ou des packs de glace pour le cuir chevelu). Selon la zone à traiter, on injecte avec une aiguille unique ou avec des têtes à plusieurs aiguilles. Le prix ? Entre 250 et 300 € le rendez-vous.
Et après ?
Il peut y avoir un petit bleu, une rougeur ou bien un gonflement. « Et aussi une sensibilité sur la zone injectée, qui se dissipe au bout de quelques jours », ajoute Nadine Pomarède.
Est-ce définitif ?
Quand on stimule les fibres de collagène et les fibroblastes, le résultat doit s’entretenir, car la peau continue à vieillir, surtout si on s’expose au soleil ou si on fume. Les taches de soleil disparaissent en effet, mais d’autres peuvent surgir. Même chose pour les cellules graisseuses. Donc, après avoir suivi le protocole selon l’indication, on revient faire une ou plusieurs séances tous les ans.
Peptides biomimétiques : les meilleures indications
La repousse des cheveux
Avec l’âge, l’exposition aux UV et à la pollution, on perd en matière, en épaisseur de la fibre capillaire, et le cuir chevelu se fragilise. « Les peptides apportent une réelle réponse dans un segment où nous avons peu d’outils, note Valérie Leduc. J’utilise un applicateur à plusieurs aiguilles qui descendent à 0,8 mm de profondeur dans le cuir chevelu. » En traitement intensif, pour agir sur la reconstruction de ce dernier, réguler la perte des cheveux et favoriser la repousse, on fait une séance toutes les deux semaines durant huit semaines, puis une séance par mois pendant trois mois.
L’action brûle-graisse
Il y a des zones (menton, genoux, bras) où les graisses stockées sont indélogeables. Les peptides déclenchent alors un processus naturel de lipolyse (déstockage du gras), dans les adipocytes du tissu graisseux, sans destruction cellulaire. En clair, on fait maigrir nos cellules de stockage, mais on ne les détruit pas. Le produit s’injecte dans la couche sous-cutanée et s’adresse aussi aux personnes qui ont des poches de graisse sous les yeux. Le protocole ? Quatre séances à deux semaines d’intervalle.
L’effet antitaches
La médecine esthétique disposait jusqu’à présent du laser ou du peeling dépigmentant pour inhiber la formation de mélanine, responsable des taches de soleil ou des mélasmas, visibles sur le visage, les mains, le décolleté. Les peptides sont donc le premier produit injectable qui éclaircit les zones pigmentées. Deux à trois séances à deux semaines d’intervalle, à renouveler si besoin.
Le booster belle peau
« On améliore le micro-relief de la peau, on la repulpe, et on diminue les ridules », confirme Nadine Pomarède. Celles et ceux qui veulent améliorer la tonicité et l’hydratation profonde peuvent démarrer dès 35 ans. Ce qui fait de ces peptides de potentiels concurrents aux célèbres skinboosters. Chez les plus âgées, on pourra diminuer les ridules et lisser la peau. Deux ou trois séances à deux ou trois semaines d’intervalle sont recommandées en traitement d’attaque, avec une séance d’entretien tous les six mois.
* Auteure de « La Médecine de la beauté. Le meilleur des innovations thérapeutiques » (éd. Seuil).
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