A partir de la ménopause, beaucoup de femmes s’enrobent de nombreux kilos supplémentaires. Cette prise de poids est-elle systématique ? Faut-il forcément adopter un régime alimentaire particulier après 50 ans ?

Selon une enquête CSA de 2013, 41% des femmes d’âge mûr se plaignent d’une surcharge pondérale acquise autour de la ménopause. Mais ce n’est pas un passage obligé.

L’insuffisance hormonale due à la fin de l’activité ovarienne provoque souvent une rétention d’eau plus importante, d’où une perception de gonflement et la formation de cellulite. Mais la masse grasse ne prolifère pas pour autant.

Ménopause : une prise de poids moyenne entre 2 et 5 kg

« Prendre du poids n’est pas un symptôme normal de la ménopause, au même titre que les bouffées de chaleur ou que la sécheresse cutanée, estime la diététicienne Nathalie Négro, responsable du Centre nutritionnel des Thermes de Brides-les-Bains. La carence en hormones féminines peut engendrer quelques kilos de plus, dans la mesure où les œstrogènes sont des régulateurs de l’appétit et où la progestérone module la dépense de l’énergie sous forme de chaleur. »

Mais leur chute n’entraîne théoriquement qu’une prise de poids modérée, de deux à cinq kilos au maximum !

Une modification de la silhouette

La ménopause ne s’accompagne donc pas forcément d’une prise de poids conséquente, mais elle entraîne un changement radical dans la répartition corporelle du tissu adipeux.

« Avant la ménopause, les graisses sont principalement stockées chez la femme dans le bas du corps, au niveau des cuisses, du ventre et des fesses, observe Nathalie Négro. Cette répartition – dite gynoïde – est associée à un moindre risque cardio-vasculaire. Après la ménopause, la distribution de la masse grasse est soudain bouleversée. Elle rejoint peu à peu celle des hommes, c’est-à-dire que les graisses vont se loger préférentiellement dans l’abdomen (répartition androïde) ».

Ce phénomène nécessite souvent un renouvèlement de garde-robe car le tour de taille s’est élargit. Mais le poids affiché par la balance peut rester stable.

Le rôle non négligeable du psychisme

La majorité des prises de poids à la ménopause résulte de facteurs psychologiques. Cette période de la vie est en effet très mal vécue par nombre de femmes. Faire le deuil de la maternité est pénible, même pour celles qui ne veulent plus d’enfants. Inconsciemment la ménopause est ressentie comme la fin d’une période idyllique de la vie, la porte d’entrée dans la vieillesse. Pas facile à une époque où le jeûnisme est porté aux nues.

Cela crée un stress qui pousse au grignotage, à la recherche d’aliments consolateurs gras et sucrés.

Le traitement de la ménopause fait-il grossir ?

Cette idée date des traitements de première génération, qui étaient beaucoup trop dosés. Aujourd’hui ce n’est normalement pas le cas. « Des études ont d’ailleurs prouvé que les femmes qui prennent un traitement hormonal substitutif grossissent moins à la ménopause que les autres, note le Dr Gabriel André, gynécologue obstétricien. Elles présentent même 33% de risque en moins de développer un diabète. »

Si un traitement hormonal de la ménopause fait grossir, c’est parce qu’il est mal dosé ou qu’il a été mis en place trop précocement.

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