« Ne jugez pas un livre à sa couverture », nous dit le proverbe populaire. Pourtant, il semblerait que nos premières impressions n’y coupent pas : nous sommes façonnés pour interpréter et étiqueter d’un défaut ou d’une qualité les traits du visage d’un.e inconnu.e.
C’est en tout cas ce que confirme une nouvelle étude, publiée dans l’édition janvier 2023 du Journal of Experimental Social Psychology.
Mais les chercheur.ses américain.es vont au delà de ce concept déjà appuyé de nombreuses fois : ils.elles arguent que « les premières impressions, basées sur la lecture des traits, sont teintées de stéréotypes influencés par notre passé », mais que cette « évaluation des traits du visage est malléable et peut différer selon nos expériences de vie ».
Comme le rappelle Psychology Today, citant l’Oxford Review, un trait est « considéré comme quelque chose qui fait partie de la personnalité d’un individu et donc une caractéristique à long terme qui se manifeste à travers son comportement, ses actions et ses sentiments ».
Notre lecture des traits est influencée par notre passé
« Les gens sont capables d’évaluer rapidement et automatiquement les visages sur différents traits, tels que la fiabilité », commencent les auteur.es de l’étude.
C’est à l’occasion d’une première expérience que les deux chercheur.ses, à l’initiative de ces recherches – Kao-Wei Chua and Jonathan B. Freeman -, ont émis une hypothèse. Celle selon laquelle les gens avaient « tendance à former des associations de traits basées sur une de leur expérience antérieure ».
Pour illustrer leur idée, ils donnent l’exemple d’un enfant, observant constamment les personnes avec « un modèle spécifique de traits du visage considérés comme peu fiables pour les autres » (une curiosité négativement connotée par exemple). De ce fait, l’enfant intégrait aussi cette association trait/défaut et la reconnaissait chez son prochain, en grandissant, « conduisant à des stéréotypes faciaux basés sur des notions préconçues absorbées par l’environnement social« , souligne Psychology Today.
Des interprétations malléables
Seulement, les deux auteur.es expliquent que l’interprétation internalisée de ces traits peut évoluer, même très rapidement. Ce qui fait que notre première impression peut souvent être la mauvaise.
Pour appuyer leur pensée, ils ont ainsi associé une caractéristique faciale arbitraire et nouvelle – la largeur de la partie supérieure de l’arête du nez connue sous le nom de sellion – à des comportements dignes de confiance ou non, dans deux groupes d’échantillon distincts.
« Ils ont constaté que les participants ont intériorisé et transféré la corrélation à de nouvelles évaluations et noté que leurs recherches montrent que les évaluations basées sur les traits du visage ne sont pas statiques, mais façonnées par l’expérience et l’apprentissage au sein de son environnement social », explicite le média américain.
« Nos évaluations des traits des visages sont façonnées par un mécanisme d’apprentissage implicite qui fait abstraction de la cooccurrence entre les traits du visage et les comportements liés aux traits, entraînant régulièrement la création de nouveaux stéréotypes faciaux », confirment les chercheur.euses, en conclusion de leur étude.
Voilà pourquoi ils recommandent de ne pas se laisser porter par une première impression « nous fiant à nos propres stéréotypes », pour réellement apprendre à connaître l’autre et « créer des liens plus forts et durables ».
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