La bonne question.- Les serviettes de plage et les maillots de bain sont rangés et on se retrouve déjà en train de planifier les prochains congés. Pourquoi une envie si soudaine de repartir ? Réponses avec deux professionnels.
Sur le chemin du retour des vacances, à force de regarder ses photos sur son smartphone, on a qu’une idée en tête : y retourner. Peut-être encore davantage dans ce contexte si particulier de pandémie et de rentrée masquée. Lorsque l’on est parent, cela revient rapidement à compter les jours qui nous séparent des congés scolaires de la Toussaint. Besoin pressant de respirer, de s’aérer l’esprit, de reprendre des forces… Comment expliquer cette envie de repartir aussi vite vers le farniente ? Éclaircissements avec Boris Charpentier, psychologue et coach, et Marie-Estelle Dupont, psychologue clinicienne et auteure (1).
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Le coup de blues du post-vacances
À la rentrée, on peut dire adieu aux parties de beach volley, batailles d’eau et soirées chamallows. La parenthèse s’achève et «c’est le coup de blues post-vacances», selon le psychologue et coach Boris Charpentier. «Pendant la période estivale, on se sent comme dans une bulle où l’insolite et les expériences inattendues réalisées procurent un sentiment de supériorité et de cohérence avec soi-même», développe le spécialiste. De retour à la réalité, l’idée de n’être qu’un parmi tant d’autres avec son lot d’impératifs, occasionne peu de satisfaction, voire aucune. «Face à cette réadaptation, on va alors sécréter une hormone du stress appelée cortisol», précise la psychologue clinicienne Marie-Estelle Dupont.
Planifier pour s’évader
Les bagages à peine posés, on passe bientôt en revue les nouvelles offres de voyages sur le web, les billets de train et les possibles colonies de vacances pour les enfants. La psychologue considère la planification des prochains congés comme une étape importante : «c’est un mécanisme de défense sain pour tolérer les micro-frustrations». Dans les faits, «au niveau émotionnel, on perçoit l’avenir plus sereinement en s’extirpant de la routine, des fonctions et des contraintes», détaille Boris Charpentier. «Les préparatifs procurent autant de plaisir que l’événement en soi car on a le temps de rêvasser à de futurs moments singuliers à partager avec ses proches», ajoute Marie-Estelle Dupont.
Surmonter le quotidien
Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir repartir aussi vite au soleil. Le cas échéant, les spécialistes donnent des astuces pour vivre sereinement cette période de reprise. D’abord, rien ne sert de reculer l’échéance en rentrant à la dernière minute. «Écourter ses vacances de deux jours permet d’anticiper les tâches et ainsi mieux combattre le stress», signale la professionnelle. Puis, il faut faire le point sur soi, car, comme le souligne Boris Charpentier, «chacun dispose d’un seuil de tolérance qui lui est propre et est à même de déceler ses limites». On peut par exemple se demander pourquoi est-ce que l’on est anxieux ou au bout du rouleau aussitôt le travail entamé.
Enfin, après la réflexion, place à l’action. Il est bon de s’interroger sur ce que l’on peut mettre en place dès maintenant. D’abord en se réorientant vers des valeurs qui nous font sens comme la bienveillance ou l’entraide, puis en s’octrayant de petits moments de partage en famille. En somme, comme l’exprime le coach Boris Charpentier, «en inversant la tendance, on reprend le contrôle plus facilement».
* Initialement publié en 2019, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
(1) Se libérer de son moi toxique, Marie-Estelle Dupont, paru en août 2017 aux éditions Larousse, 224 p, 15,95 €.
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