• Boulot-métro-dodo : la routine qui tue la libido
  • Quand la paresse a du bon
  • Gare aux diktats d’une vie sexuelle estivale améliorée
  • Soleil, lumière et endorphines

Sea, sex and sun. Si le triptyque estival chanté par Gainsbourg semble au premier abord teinté de désuétude, il n’en reflète pas moins une réalité sociologique avérée : les Français.es feraient (bien) plus l’amour pendant leurs congés, a fortiori durant l’été.

Selon une étude réalisée en 2015 par l’IFOP, 54% de nos compatriotes affirment avoir plus de rapports sexuels lorsqu’ils sont vacances, avec une prédilection pour le coït au saut du lit et/ou à la nuit tombée.

“C’est certainement ce que je préfère lorsqu’on part en voyage : on se retrouve enfin et on prend vraiment le temps de faire du sexe !”, confirme Laurie, 31 ans, en couple depuis 7 ans.

À la tête de sa propre micro-entreprise, la trentenaire confie ne pas avoir le cœur à l’amour physique le reste de l’année, son quotidien professionnel laissant peu de temps et d’énergie à la pratique d’une activité sexuelle soutenue. “Mon mec est aussi freelance, donc on a tous les deux tendance à travailler beaucoup et à ne pas nous mettre beaucoup de limites. Entre ça et les autres corvées, on finit la journée lessivés et on n’est vraiment pas un mood sexy”, raconte-t-elle.

Boulot-métro-dodo : la routine qui tue la libido

Et pour cause, si les vacances riment (souvent) avec jouissance, c’est que le reste de l’année s’assimile généralement à un rouleau compresseur d’obligations répétitives, stressantes et fatigantes qui agissent comme des tue-l’amour, reléguant notre vie sexuelle au rang des grandes oubliées.

“Pendant l’année, l’individu est soumis à un feu d’injonctions et de normes qui l’inhibe, mais qu’il se doit de respecter,” souligne Valérie Sengler, psychanalyste, auteure de La psy qui guérit (Autoédité, 2022).

“Faire du sport, manger équilibré, avoir une vie culturelle, faire des sorties, avoir des amis, réussir au travail : les modes de vie urbains laissent de moins en moins de place aux temps de repos, voire au temps sexuel”, abonde Isabelle Alet, sexologue, interrogée par Marie Claire en août 2021 à propos de l’ennui sexuel.

Quand la paresse a du bon

Résultat ? Lorsque notre seule obligation de la journée consiste à descendre prendre le petit-déjeuner de l’hôtel avant 10h ou lire sur le transat de la plage, sans notification Gmail ou rendez-vous chez le pédiatre à caser, notre libido dispose de plus d’espace et de temps pour pleinement s’exprimer.

“Moins de pression, de soucis, de charge cognitive achèvent d’orienter l’individu vers des pratiques sexuelles peut-être plus régulières l’été”, abonde Valérie Sengler.

Gare aux diktats d’une vie sexuelle estivale améliorée

Seulement, tout en soulignant les bénéfices d’une plus grande oisiveté sur le ressenti (et la satisfaction) de sa libido, la psychanalyste met toutefois en garde contre les diktats d’une sexualité estivale performative.

“Pendant les vacances, les injonctions demeurent mais changent de nature et d’objectif. Il s’agit, de façon récente et récurrente de ‘profiter’ (on notera la connotation consumériste et financière du terme)”, nuance-t-elle.

La culture du “hot summer” pouvant conduire les couples (comme les célibataires) à se sentir “obligés” d’intensifier le rythme de leur vie sexuelle, a fortiori si cette dernière est (un brin) en jachère.

Soleil, lumière et endorphines

Mais l’éradication (relative) de la charge mentale et la disponibilité accrue qu’offrent les vacances ne seraient pas les seules responsables de ce boost coïtal.

D’autres aphrodisiaques naturels viendraient parachever cette remise en selle estivale. « La lumière du soleil donne de l’énergie aux gens« , a déclaré Helen Fisher, conseillère scientifique en chef de l’appli de rencontres Match, dans un communiqué de presse repris par le site Bustle.

« C’est parce que la glande pinéale dans le cerveau produit de la mélatonine pendant les mois d’hiver, généralement peu lumineux, ce qui rend les gens plus lents et somnolents. Mais à mesure que la lumière du printemps puis de l’été augmente, la glande pinéale réduit sa production de mélatonine et nous donne plus d’énergie et d’optimisme, ce qui peut augmenter notre sexualité”, explique-t-elle dans des propos repris par le site Bustle.

Selon l’article, les beaux jours viennent aussi doper nos hormones du bonheur comme les endorphines et par extension, notre bonne humeur et notre confiance en soi, ingrédients non-négligeable à une vie sexuelle épanouie.

« Dans l’espèce humaine, les rapports sexuels s’étalent sur l’ensemble de l’année et la fréquence est à peu près égale », nuance le thérapeute de couple Philippe Brenot dans Libération.

« Avec tout de même une recrudescence au printemps, où on remarque une augmentation des hormones sexuelles mais aussi de la taille des testicules », précise-t-il.

De quoi nous donner une raison supplémentaire de partir vivre au soleil toute l’année.

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