Avec les années qui passent, le sommeil tend à se dégrader. C’est ce que vient de confirmer une équipe de chercheurs américains, via une étude dont les résultats ont été publiés le 25 février 2022, sur le site de la revue Science

« Plus de la moitié des personnes de plus de 65 ans se plaignent de la qualité de leur sommeil », a ainsi déclaré Luis de Lecea, professeur à l’université de Stanford et co-auteur de l’étude à l’AFP.

Les chercheurs rappellent par ailleurs que le manque de sommeil est associé à plusieurs pathologies : risques accrus d’hypertension, d’arrêts cardiaques, de diabète ou encore de dépression. 

À noter avant de poursuivre que ces résultats ont été obtenus après des tests sur des souris et devront certainement être confirmés par d’autres études sur des panels humains.

Des neurotransmetteurs dégradés, un cerveau surstimulé

Pour comprendre le lien entre l’avancement de l’âge et la dégradation du sommeilles chercheurs ont analysé les circuits du cérébraux – des souris donc – intervenant dans le sommeil, et ce, à des âges différents.

Ils se sont notamment concentrés sur les hypocrétines, des neurotransmetteurs cérébraux. “En 1998, le professeur (Luis de Lecea) et d’autres scientifiques ont découvert que les hypocrétines transmettent des signaux jouant un rôle vital pour stabiliser la veille”, précise La Dépêche.

« Les chercheurs ont sélectionné des souris jeunes (trois à cinq mois) et âgées (18 à 22 mois) et utilisé de la lumière pour stimuler des neurones spécifiques. Conclusion : les souris plus âgées avaient perdu environ 38% d’hypocrétines par rapport aux jeunes », cite ainsi France24.

Outre la dégradation, les chercheurs ont également découvert que les hypocrétines restantes se déclenchaient plus facilement, surstimulant l’activité du cerveau. « Les neurones tendent à être davantage actifs et à s’allumer plus, et si c’est le cas, vous vous réveillez plus fréquemment », explique Luis de Lecea.

Une étude prometteuse pour de futurs traitements

En identifiant ces mécanismes comme étant responsables d’une moins bonne qualité de sommeil, les chercheurs espèrent pouvoir ensuite développer de meilleurs médicaments. 

« Les traitements existants peuvent conduire à des difficultés cognitives ou des chutes. Des médicaments visant des cibles plus spécifiques pourraient mieux fonctionner », se projettent deux chercheurs de l’institut Florey de neuroscience et de santé mentale (Australie), dans Science.

L’une des pistes envisagée serait le médicament anti-épileptique « Retigabine » qui pourrait se révéler prometteur, mais « des essais cliniques seront nécessaires », précise Louis de Lecea pour finir à l’AFP.

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