Une émotion un peu trop forte, et voici que des larmes viennent à perler sur nos joues, souvent rapidement rejointes par des sécrétions plutôt embarrassantes, produites par notre nez… Joies et peines ne sont pourtant pas les uniques responsables des écoulements issus de nos narines. Le froid peut lui aussi parfois prendre sa part de responsabilité.

En ces mois hivernaux, les températures proches de zéro degré contraignent bien des promeneurs à s’encombrer d’une abondante réserve de mouchoirs, en prévision d’une menace qui, tout autant que le vent glacial, a le don d’agacer voire de faire frémir : le nez qui coule.

Un air froid et sec

Les origines de ce désagrément sont en réalité purement physiologiques. Froid et sec, l’air que nous respirons l’hiver pourrait, s’il était inhalé tel quel, provoquer d’intenses irritations de nos cellules pulmonaires. Pour éviter une telle agression, un allié, de taille pour certains, est chargé d’humidifier et de réchauffer l’air que nous inspirons : notre nez.

Richement innervé, l’organe transmet un message au cerveau dès lors qu’il « sent » que la température et l’humidité du gaz qui le pénètre sont trop faibles. Il reçoit alors comme réponse deux ordres distincts. Premier d’entre eux, celui de réchauffer l’air qui le traverse. Ses vaisseaux se dilatent et laissent ainsi passer un flux sanguin plus important, qui permet de remonter la température de quelques degrés.

Un équilibre délicat

Second mécanisme : les glandes muqueuses qui le tapissent intensifient leur activité et produisent ainsi plus de sécrétions, afin d’humidifier l’air qui leur parvient. Mais les nerfs du nez ne sont pas les seuls à se trouver importunés par les frimas hivernaux. Liées aux glandes muqueuses, des cellules particulières du système immunitaire, appelées mastocytes, sont elles aussi stimulées par le froid et déclenchent la sécrétion d’encore plus de liquide, afin d’humidifier encore un peu plus l’air sec venu de l’extérieur.

Sous leur direction, jusqu’à 400 millilitres de fluide peuvent s’écouler quotidiennement dans nos narines. Maintenir une parfaite température de l’air inspiré et assurer son humidité optimale s’apparente néanmoins à un délicat exercice d’équilibriste. Au moindre faux pas, le système peut s’emballer et laisser ainsi s’échapper par notre nez des gouttes de mucus excédentaires, témoins de son hyperactivité. Conséquence inéluctable : le nez coule.

Il existe des solutions

Pour pallier ce déboire hivernal, des traitements ont fait leur apparition. Il s’agit le plus souvent de sprays nasaux, composés d’agents anticholinergiques, comme par exemple le bromure d’ipratropium. Cette substance est capable de bloquer les messages nerveux, et permet ainsi d’éviter l’excès de stimulation des muqueuses.

Toujours est-il que contre le nez qui coule, ou plutôt la rhinorrhée, un remède simple et peu onéreux a toujours fait ses preuves, depuis la nuit des temps : le bon vieux mouchoir. En tissu ou en papier, jamais il ne faillit à sa tâche, tant pour sécher nos larmes que pour éponger notre nez.

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