- Enzo Berkati va vivre en fin de semaine prochaine son premier festival d’Angoulême en tant qu’auteur-illustrateur. Il vient d’être publié chez Glénat le premier tome de Mauvais monstre.
- Qui est ce bédéaste alsacien de 23 ans ? 20 Minutes vous raconte (sans dessin) son parcours.
- « Dès la sixième », le collégien voulait « devenir auteur ».
Le grand chelem cette année ! Pour la première fois en quatre visites à Angoulême, Enzo Berkati restera durant les quatre jours du célèbre festival de la bande dessinée, en fin de semaine prochaine. D’habitude, c’était plutôt deux ou trois maximum. « Mais là, tout m’est payé, je n’ai pas à chercher les hôtels alors… », rigole l’auteur illustrateur de 23 ans originaire de Baldersheim, à côté de Mulhouse. Qui s’apprête surtout à vivre son premier grand rendez-vous de la BD de l’autre côté des stands, chez Glénat précisément. C’est lui qui sera assis pour présenter Mauvais monstre et tiendra le crayon !
« Ma finalité n’a jamais été de faire des dédicaces. Même quand j’y allais avant, je n’en demandais pas. Je préférais observer, aller aux expos, écouter les masterclasses, etc. J’ai encore du mal à me projeter, je ne réalise pas », poursuit-il en reconnaissant quand même avoir « hâte de discuter avec les autres auteurs ». Son idole Naoki Urasawa ne sera pas présente, mais bien d’autres.
Enzo Berkati pourra alors peut-être leur raconter son parcours. Celui d’un gamin passionné de BD depuis l’école élémentaire. « Je lisais déjà beaucoup mais mes parents n’en avaient pas trop. J’avais découvert ma première BD chez ma grand-mère. C’était La Guérison des Dalton, de Goscinny », se souvient l’Alsacien, qui n’a ensuite plus vraiment décroché. Avec notamment un véritable amour voué « aux Spirou et Fantasio de Tome et Janry ». Si bien que « dès la sixième », le collégien voulait « devenir auteur ».
Déjà parmi les « jeunes talents » en 2020 à Angoulême
Le rêve a mis quelques années à se réaliser. Un peu plus d’une décennie, le temps de passer le bac puis d’intégrer une école privée spécialisée, L’iconograf à Strasbourg. « Je dessinais un peu en cours, avec par exemple des caricatures de profs, mais j’avais besoin d’une formation car je n’avais pas le niveau », s’amuse le jeune homme. « Il fallait que je progresse dans la narration, dans l’illustration aussi, un peu partout ! » Pas trop mal puisque Enzo Berkati avait été convié, en 2020, aux concours des jeunes talents déjà à Angoulême. Sans gagner. Ce qui ne l’avait pas empêché de faire quelques rencontres, chez Glénat notamment.
« J’avais rencontré un éditeur de chez eux mais mon histoire de fantômes sur une vingtaine de pages ne lui avait pas plu. Ce n’était pas assez cohérent. » Pas autant que Mauvais monstre qui a donc été retenu l’an dernier, grâce au même contact. Après « un an et demi de travail », la bande dessinée est parue début janvier. Elle s’adresse « plutôt à un public jeunesse » et raconte les aventures d’une jeune fille, Éloïse Meyer.
« Chaque personne obtient un œuf à sa naissance et celui-ci éclôt à l’adolescente. Mais le sien a des pouvoirs », détaille l’auteur, qui n’a pas choisi le patronyme de l’héroïne par hasard. « C’est le nom le plus courant en Alsace ! » Les références à sa région de naissance sont aussi présentes dans les illustrations, avec « page 19, un paysage qui rappelle le Rebberg, un quartier de Mulhouse que j’aime bien ». Ou le CDI du collège du livre, directement inspiré de celui de son ancien établissement mulhousien Albert-Schweitzer.
Ces références devraient continuer à être crayonnées. Enzo Berkati a « déjà signé pour le tome 2 » et pourrait poursuivre encore longtemps cette série. « Peut-être jusqu’à 6 ou 7 si j’ai la possibilité de le faire. Je vois à peu près ce qu’il va se passer mais je ne sais pas encore comment », détaille celui qui réalise aussi bien la narration que l’illustration, sauf les couleurs ! « J’espère que ça va plaire aux gens… », avoue modestement le créateur. Il devrait avoir quelques réponses à Angoulême.
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