« Un garçon est venu me voir pendant la soirée, très tard, pour me proposer avec insistance de boire un fond de verre transparent. J’ai refusé quatre fois. À la quatrième, il s’est énervé et a balancé le verre par terre. »

Auprès de l’Agence France-Presse (AFP), Léa Warrin, 23 ans, fait le récit de sa soirée du 18 mars 2023, à Lille (Nord), dans une boîte de nuit où des étudiants de quatorze écoles de journalisme de toute la France s’étaient réunis après un tournoi de football inter-établissements, à l’initiative du BDE [bureau des étudiants, ndlr] de l’ESJ Lille [école supérieure de journalisme, ndlr].

Une enquête ouverte après plusieurs plaintes

Au moins cinq autres étudiantes en journalisme présentes ce soir-là auraient été victimes d’une agression similiaires.

Dès le lendemain de l’évènement, « le BDE de l’ESJ [école supérieure de journalisme, ndlr] de Lille a reçu plusieurs témoignages d’étudiantes qui présentaient des symptômes pouvant laisser penser qu’elles avaient été droguées au cours de la soirée », indiquent, dans un communiqué commun, les associations participantes.

Certaines élèves ont constaté une trace de piqûre sur leur corps, et ont rapporté des symptômes similaires, décrits dans le communiqué : des tremblements, des pertes de mémoires, des vomissements, et une fatigue. 

Les six jeunes femmes bretonnes ont déposé plainte au commissariat de Lannion (Côtes-d’Armor) pour administration de substances nuisibles. À la suite de quoi, une enquête a été ouverte à Lille, a appris ce vendredi 24 mars l’AFP auprès du parquet.

Sur Twitter, une septième jeune femme affirme avoir été droguée lors de cette soirée privée et avoir porté plainte. « En tant qu’étudiante en journalisme et référente VSS [violences sexistes et sexuelles, ndlr] de la soirée, je suis atterrée d’avoir dû vivre ce que j’ai vécu samedi soir », partage cette étudiante, nommée Jeanne Bourgery, sur la plateforme.

Si Pierre Savary, directeur de l’ESJ, a affirmé que le prestigieux établissement « soutenait les victimes », il a expliqué que la direction ne pouvait déposer plainte, car elle n’était ni organisatrice de cette soirée ni victime directe.

  • Violences sexuelles à bord des VTC : comment les femmes tentent de se protéger
  • Piqûres sauvages : que faire si on pense être victime ?

Source: Lire L’Article Complet