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Présent dans les armoires à pharmacie familiales, cet antidouleur n’est pas sans risque.
Ce médicament star est recommandé en première intention dans la lutte contre la fièvre et la douleur, à tous les âges de la vie. Et pourtant, des questions se posent autour de cette molécule, notamment depuis l’affaire Naomi Musenga, décédée à 22 ans, le 29 décembre 2017, d’une intoxication au paracétamol malgré un appel au Samu 67. Dans ce contexte, l’ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments) souhaite le faire repasser, d’ici janvier 2020, derrière le comptoir des pharmacies et non plus en libre-service, et a demandé aux laboratoires d’afficher, d’ici mars 2020, un avertissement « surdose = danger » sur toutes les boîtes.
Quel est le risque majeur avec le paracétamol ?
« Pris à des doses trop élevées, il peut provoquer de graves lésions hépatiques, malheureusement irréversibles et détruire le foie, voire entraîner la mort« , prévient le Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’ANSM. Cette intoxication se manifeste perte de connaissance, des troubles respiratoires et neurologiques. « Une prise en charge extrêmement rapide à l’hôpital est vitale pour évaluer l’ampleur de l’atteinte et les mesures à mettre en place » continue la spécialiste.
Surdosage de paracétamol : existe-t-il un antidote ?
La N-Acétylcystéine, principe actif du Mucomyst ou de l’Exomuc peut être une solution, à condition que les cellules du foie ne soient pas détruites. « Mais pas question de faire de l’automédication. Son utilisation se fait exclusivement dans le cadre de prise en charge médicale d’urgence, extrêmement médicalisée, multidisciplinaire et rapide« , insiste la directrice générale adjointe de l’ANSM.
Pourquoi le paracétamol est-il quand même recommandé en première intention ? « Parce qu’il est efficace et rapide, entre 20 et 30 minutes après la prise. Il est également bien toléré, quand il est bien utilisé !« , affirme le Dr Ratignier-Carbonneil.
Quelles sont les erreurs et mauvais réflexes avec le paracétamol ?
« Prendre 1 gramme d’emblée, en pensant que ça va être plus efficace. Commencez toujours avec 500 mg. Et si cela ne suffit pas, reprenez 500 mg au bout d’au moins 4 h« , insiste la spécialiste. « Le mot d’ordre, c’est le moins possible et le moins longtemps possible« .
Autre erreur, cumuler sans le savoir du paracétamol et un autre médicament contre le rhume qui en contient déjà, comme Doliprane + Dolirhume, Efferalgan + Actifed Rhume, ou Clarix Etat grippal, ou Drill Rhume, Fervex, Fervex Rhume, Humex Rhume…
Enfin, il faut être particulièrement vigilant en cas d’insuffisance hépatique ou rénale, d’alcoolisme chronique, car la molécule surexpose au risque hépatotoxique selon notre médecin. Pas de paracétamol, donc, après une gueule de bois, puisque l’alcool attaque déjà le foie.
Paracétamol : quel est le bon dosage ?
Pour un adulte de plus de 50 kilos, 3 grammes par jour, éventuellement 4 grammes, grand maximum, en 4 ou 6 prises, avec un écart de 6 h entre les prises. Et pour un enfant, la dose à ne pas dépasser est de 60 mg/kg/jour, en 4 à 6 prises avec le même écart que pour l’adulte.
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