Un ORL peut s’occuper de patients souffrant de sinusites chroniques, d’une apnée du sommeil ou encore de vertiges. Ce professionnel de santé a donc une activité médicale, mais également chirurgicale. En fonction du trouble, il peut donc réaliser une intervention afin d’atténuer les douleurs, voire de guérir le malade.

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Un oto-rhino-laryngologiste (ORL) est en charge de soigner les maladies des voies aérodigestives supérieures (VADS), autrement dit les oreilles, le nez et les sinus, la gorge comprenant l’oropharynx où siègent les amygdales, le rhino-pharynx et l’hypopharynx entourant le larynx qui abrite les organes vocales.

Au travers de ces organes, ce professionnel de santé intervient au niveau de l’audition et de l’équilibre, de la voix et de la respiration, de la déglutition, de la gustation, de l’olfaction et de l’esthétique du visage. Il peut également pratiquer de la chirurgie du cou et de la face.

Dans quels cas, faut-il consulter un ORL ?

L’ORL peut recevoir, sur prescription médicale du médecin traitant, tous les âges de la patientèle allant du jeune enfant jusqu’à la personne âgée. Les motifs de consultations les courants sont :

  • les infections et les inflammations ;
  • L’obstruction nasale et les sinusites chroniques ;
  • les acouphènes et la surdité ;
  • les vertiges aigus et chroniques ;
  • les pathologies du sommeil telles que l’apnée du sommeil ;
  • les tumeurs malignes et bénignes des sinus, de la gorge, de la tête et du cou ;
  • La médecine et la chirurgie esthétique du visage.

« LORL est une spécialité chirurgicale comme l’orthopédie, la chirurgie digestive ou encore la neurochirurgie. Les ORL sont des chirurgiens, mais ils ont également une activité médicale. Certains l’ont centré sur la science du nez, la rhinologie, de la gorge, la laryngologie, ou de l’oreille, l’otologie. Le rhinologiste est donc un chirurgien réalisant des rhinoplasties pour réparer un nez cassé. Cette opération peut aussi avoir une visée purement esthétique afin de répondre à la volonté d’un patient », explique le Professeur Vincent Darrouzet, chef du service ORL de chirurgie cervico-faciale du CHU de Bordeaux. De nombreux rhinologistes s’intéressent aux troubles du sommeil pouvant être associés à une pathologie obstructive respiratoire liée au nez, aux amygdales ou à la langue.

De son côté, le laryngologue, chirurgien du cou et de la gorge, s’occupe des pathologies de la gorge, de la voix et des glandes salivaires. « Ce praticien diagnostique et traite les cancers de la gorge. Ces pathologies sont moins fréquentes à l’heure actuelle, notamment celles associées au tabac et à l’alcool, alors que parallèlement les cancers liés aux virus herpès HPV augmentent en fréquence. Il s’agit d’un véritable problème. Ils atteignent généralement des femmes jeunes en bonne santé avec une bonne hygiène de vie », ajoute le spécialiste. Le traitement des cancers ORL se planifie lors des réunions de concertation pluridisciplinaire réunissant l’oncologue qui organise la chimiothérapie, le radiothérapeute, le radiologue et l’ORL.

L’otologiste est le chirurgien de l’oreille et de la surdité. Il traite les maladies et les chirurgies du nerf facial. « Ce nerf est le fil rouge de la spécialité ORL, car on le retrouve au niveau du crâne, de l’oreille ou de la glande salivaire parotide au sein de laquelle survient régulièrement des tumeurs », complète le professionnel de santé. Les tumeurs de la glande salivaire parotide sont prises en charge par l’ORL ou le chirurgien maxillo-facial. Les deux spécialités partagent cette zone de compétence. L’otologiste intervient également dans les CHU dans le cadre du traitement chirurgical des tumeurs du nerf auditif (neurinome de l’acoustique) en association avec les neurochirurgiens.

Les vertiges font partie du domaine de compétences de l’ORL. Concernant ces troubles, il est important que le diagnostic soit rapidement posé. En cause ? Ils peuvent camoufler des pathologies graves. « Le neurologue et lORL peuvent travailler ensemble pour diagnostiquer l’origine de ces vertiges. Une fois le diagnostic posé, il est souvent utile d’orienter son patient vers un kinésithérapeute afin datténuer, voire de guérir les crises de vertige positionnel ou l’instabilité qui en résulte », précise l’ORL.

L’otologiste prend également en charge la grande surdité chez l’enfant comme chez l’adulte. « Un enfant né très sourd peut se rendre un centre expert dans le cadre de la réalisation dun bilan daudition plus complet. L’appareillage auditif doit être le plus précoce possible afin de ne pas nuire à l’acquisition du langage. Lorsque la surdité est très profonde, un implant cochléaire peut être proposé, mais cette implantation est pratiquée en dernier recours en cas d’inefficacité de l’audioprothèse chez l’enfant comme chez l’adulte. L’implant cochléaire s’adresse uniquement aux patients appareillés n’ayant plus de compréhension de langage, détaille le Professeur Vincent Darrouzet.

ORL : comment se déroule une consultation avec ce professionnel de santé ?

Le déroulé d’une visite chez un ORL dépend du motif de consultation, mais elle débute par un interrogatoire sur le motif de consultation, les antécédents médicaux, les potentielles pathologies et les éventuels traitements médicamenteux. Ce professionnel de santé dispose également de plusieurs outils afin de poser son diagnostic.

En cas de surdité, l’ORL ausculte les oreilles avec un microscope ou un endoscope pour déceler un bouchon, un trou dans le tympan ou encore une otite chronique. Le patient peut ensuite être amené dans une cabine insonorisée dans le but de réaliser un audiogramme. Cela permet de tester l’audition avec des sons purs, puis avec une liste de mots pour vérifier la compréhension du langage. Il est également possible d’effectuer une audiométrie dans le bruit, notamment lorsque la gêne est plus précise en milieu bruyant. L’ORL prescrit une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour une surdité brutale ou asymétrique, autrement dit une oreille plus sourde que l’autre, afin d’écarter le risque de tumeur. Pour les maladies du nez, de la gorge ou de la voix, le praticien observe la gorge en passant par le nez à l’aide d’un fibroscope.

Concernant le diagnostic des vertiges, le spécialiste pose des lunettes plongeant le malade dans le noir. Cet outil, accompagné d’une caméra infrarouge, permet à l’examinateur d’observer sur un écran les mouvements involontaires de yeux et d’identifier un éventuel « nystagmus » qui se caractérise par un mouvement oculaire anormal associé aux vertiges. D’autres examens peuvent s’avérer utiles comme la vidéonystagmographie ou la Vidéo Head Impulse Test, dans le cas d’anomalies importantes, mais tous les ORL ne les pratiquent pas et ces tests ne sont pas effectués lors d’un examen de routine.

« Lapnée du sommeil obstructive est de la compétence d’un ORL ayant acquis une formation spécifique. En premier lieu, le patient répond à un questionnaire permettant d’établir un score indiquant un risque dapnée obstructive. La respiration nocturne peut être enregistrée au domicile par le biais de la polysomnographie, en cas de risque avéré. En fonction de son résultat, le patient peut être orienté vers une chirurgie correctrice de la respiration nasale, vers le port de gouttières dentaires, voire vers un appareillage respiratoire nocturne en pression positive », indique le Professeur Vincent Darrouzet.

LORL est-il en accès direct ?

Les consultations ORL sont prises en charge à 100 % par l’Assurance Maladie en secteur 1, mais elles ne sont pas en accès direct. Une prescription rédigée par un médecin traitant ou un autre spécialiste est donc nécessaire pour consulter ce praticien. « Les urgences telles que les saignements importants du nez, les étouffements ou les atteintes respiratoires graves sont cependant pris en charge en première intention par un ORL sans avoir besoin de passer par un autre professionnel de santé », souligne le Docteur Vincent Darrouzet.

ORL : quelles sont les études à réaliser pour accéder à cette profession ?

Deux formations permettent l’accès aux études d’ORL : le parcours spécifique accès santé (PASS) ou une licence avec option « accès santé » (L.A.S). Après avoir validé sa première année, l’étudiant intègre le tronc commun en médecine pendant six ans. Il passe ensuite des épreuves qui déterminent la spécialité qu’il va pouvoir intégrer lors de son internat. Si son classement le permet, il pourra intégrer le cursus pour devenir ORL pendant six ans. Après avoir validé ses stages et son mémoire ainsi qu’avoir soutenu sa thèse, le jeune ORL, docteur en médecine, décide s’il veut exercer dans une structure hospitalière ou dans un cabinet libéral.

Merci au Professeur Vincent Darrouzet, chef du service ORL de chirurgie cervico-faciale du CHU de Bordeaux.

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