Ce mardi s’ouvre la vaccination pour les mineurs de 12 ans et plus. Une vaccination qui interroge, car cette tranche d’âge n’est pas à risques. Mircea Sofonea, épidémiologiste, nous explique pourquoi vacciner les jeunes est important.

Une étape de plus dans la campagne de vaccination. Ce mardi, les mineurs de 12 ans et plus, soit potentiellement 3,5 millions de personnes, pourront réserver un créneau afin de se faire vacciner contre le Covid-19. Jusqu’ici, seuls les jeunes de 16 et 17 ans pouvaient être vaccinés, mais seulement dans deux cas de figure : s’ils souffraient d’une pathologie à très haut risque de forme grave ou s’ils étaient des proches de personnes immunodéprimées. Pour l’instant, seul le vaccin Pfizer-BioNTech dispose à ce jour d’une autorisation de mise sur le marché pour cette tranche d’âge. 

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Vacciner les plus jeunes pour atteindre l’immunité collective 

Selon les chiffres, les mineurs ont peu de chance de développer des formes graves. Alors, pourquoi les vacciner ? « Pour le bien collectif », résume Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier. « Tout le monde n’est pas immunisé. Il existe encore un potentiel pour une quatrième vague », poursuit-il.  

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Selon lui, ouvrir la vaccination aux plus jeunes permettrait de viser l’immunité collective, indispensable pour voir disparaitre le Covid. « Selon nos résultats, il faudrait environ 90% de la population adulte vaccinée pour pouvoir reprendre une vie prépandémique. C’est énorme, alors il va falloir aller chercher les très jeunes, les derniers à être inclus dans le schéma de vaccination », analyse l’expert.  

Il craint, à terme, une stagnation des vaccinations avant ce seuil atteint, et un rebond épidémique. D’autant plus que les jeunes, de par leurs interactions sociales, participeraient à la propagation du virus. « La majorité légale ne constitue en rien un frein à la propagation du virus. Les jeunes ont beaucoup de contacts entre eux, et on sait que les écoles sont des lieux de transmission. On ne peut pas ignorer leur contribution à l’épidémie », rappelle Mircea Sofonea.  

Rien de « spectaculaire » ni de « transgressif » 

Pour qu’un enfant de moins de 18 ans puisse se faire vacciner, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation des deux titulaires de l’autorité parentale, même si la présence d’un seul sera requise lors de l’injection. Un formulaire d’autorisation parentale, disponible en ligne, devra être rempli et signé avant la vaccination. L’épidémiologiste reconnait que ces démarches administratives peuvent constituer « un frein » pour certains parents. « Ça irait plus vite s’il n’y avait pas cet aspect, mais c’est une question médico-légale qui s’inscrit dans une démarche de transparence et de confiance entre la société et les Français », analyse-t-il.  

« La majorité légale ne constitue en rien un frein à la propagation du virus. Les jeunes ont beaucoup de contacts entre eux, et on sait que les écoles sont des lieux de transmission. On ne peut pas ignorer leur contribution à l’épidémie »

Mircea Sofonea souhaite insister sur le fait qu’il n’y a rien de « spectaculaire » ni de « transgressif », à vacciner les mineurs. Il constate que ce n’est pas la première fois dans l’histoire qu’un vaccin est administré afin de protéger les autres et non soi. « Le vaccin contre la rubéole fait partie des onze vaccins obligatoires en France. C’est une maladie bégnine pour l’ensemble de la population, mais si une femme enceinte est infectée, il y a des risques importants de pathologies et de séquelles importantes pour l’enfant », détaille-t-il. « On vaccine tout le monde contre la rubéole, pour protéger les enfants à naitre, dans une logique de collectivité. » 

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