• Reese Witherspoon et Kerry Wahshington sont les vedettes de la série Little Fires Everywhere, à découvrir sur Amazon Prime Video.
  • Les deux femmes ont également revêtu la casquette de productrice pour cette fiction en huit volets aussi troublante que captivante.
  • 20 Minutes a parlé avec les deux stars de la série lors d’une table ronde, et notamment d’un thème central, le racisme aux Etats-Unis.

Le portrait de deux mères que tout oppose. Little Fires Everywhere, adaptation en huit épisodes du roman éponyme de Celeste Ng (sorti en France sous le titre La saison des feux), suit le destin croisé de deux femmes, Elena Richardson (
Reese Witherspoon) et Mia Warren (
Kerry Washington) dont les vies s’entremêlent après qu’Elena loue un appartement à Mia et sa fille, Pearl (Lexi Underwood). Les tensions croissantes entre ces deux mères de famille, l’une noire, célibataire et modeste, l’autre, blanche, mariée et riche vont fissurer l’harmonie de façade d’une banlieue chic de l’Ohio à la fin des années 1990. La star de Big Little Lies et la vedette de Scandal ont également produit cette série troublante et captivante, disponible sur Amazon Prime Video. Décryptage au cours d’une table ronde avec Reese Witherspoon et Kerry Washington.

« C’était un honneur de produire cette série avec Kerry, lance Reese Witherspoon. C’est certainement l’une des choses les plus difficiles que j’ai jamais faites parce que la série aborde tellement de sujets différents. Nous parlons de la maternité sous de multiples perspectives, mais aussi de la question raciale aux Etats-Unis, des privilèges ou encore de l’homophobie. »

« Sous le placage brillant et parfait, il y a de la profondeur et de la complexité »

A l’instar de Desperates Housewives ou Big Littles Lies, Little Fires Everywhere s’inscrit dans cette veine de la fiction américaine où des drames intimes se nouent sous l’apparente perfection de la vie pavillonnaire. « L’Amérique est une nation jeune. Nous aimons que les choses soient brillantes, nouvelles et parfaites. C’est quelque chose qui revient dans beaucoup de nos récits sur les riches, que sous le placage brillant et parfait, il y a de la profondeur et de la complexité », abonde Kerry Washington.

Au fil de la saison, le spectateur va découvrir les failles qu’Elena et Mia tentent désespérément de cacher. « Je pense que nous sommes tous esquintés et parfaitement imparfait. Personne ne devrait se promener en se voyant comme endommagé. Mais la vie a eu son impact et nous portons tous des cicatrices. Chacun a des outils différents pour les gérer et déballer ce bagage. Cela fait partie de l’expérience humaine. On ne peut pas traverser la vie en tant que personne sans faire face à la douleur, à la perte, à la colère, à la peur, à l’amour et à la joie », commente Kerry Washington. Et d’ajouter : « Je ne suis pas attirée par les personnages abîmés mais par le fait de jouer des personnages humains et complexes ».

« Une œuvre qui explore le racisme peut générer de la discussion »

Little Fires Everywhere est aussi une série engagée qui donne à réfléchir sur le racisme aussi bien systémique qu’individuel. « Beaucoup d’entre nous portent ce message des années 1990 selon lequel il vaut mieux être daltonien et ne jamais parler de racisme, ne jamais parler de différence », explique Kerry Washington. Et d’ajouter : « Les gens agissent comme si ce n’était qu’une question de classe et non de racisme. Comme si cela rendait les choses plus acceptables. Une œuvre qui explore ces thèmes, de racisme, de différences socio-économiques, de sexisme et de misogynie peut générer de la discussion. C’est merveilleux de faire quelque chose qui donne envie aux gens d’échanger parce que ces conversations peuvent être intimidantes. Mais quand vous pouvez parler de Mia et Elena au lieu de parler d’abord de soi-même, cela rend la chose plus accessible. »

« Je suis d’accord avec tout ce que Kerry vient de dire. Avec cette série, nous avons vécu une expérience unique parce que nous nous sommes senties à l’aise pour avoir ces conversations très difficiles. Et nous avons convenu dès le début que je savais qu’en tant que femme blanche, j’allais dire des choses inappropriées mais que je me sentirais suffisamment en sécurité pour ne pas avoir honte ou être gênée de les dire dans l’espoir que nous créerons une certaine capacité pour que les gens aient des conversations difficiles », confie Reese Witherspoon. Et de renchérir : « Le fait d’avoir tant de femmes diverses dans la salle d’écriture, à la mise en scène et Kerry et moi, à la production, cela a créé un espace ouvert et doux pour que la conversation commence, pour que la guérison commence, pour que nous prenions tous la responsabilité de ce qui se passe dans notre pays. Et je pense qu’il est très important que les femmes blanches aient ces conversations. »

« Le public veut voir de la diversité à l’écran »

Cet espace pour aborder ces questions délicates dans la fiction est selon les deux stars permis par les plateformes de streaming. « Je suis très heureuse que le monde se soit suffisamment ouvert pour inviter d’autres voix créatives dans les médias, et c’est ce que le streaming a fait », se réjouit Reese Witherspoon. « Et je pense qu’il y a un certain niveau de liberté que les plateformes de streaming offrent. Elles font vraiment tomber les barrières et nous permettent d’entrer dans les histoires des autres d’une manière beaucoup plus globale. Je pense donc que cela fait partie de l’attrait pour beaucoup d’entre nous », félicite Kerry Washington, évoquant « la portée mondiale » des plateformes telles que Netflix ou Amazon Prime Video.

Quand on évoque son ascension à Hollywood, Reese Whitherspoon rétorque : « Le public veut voir de la diversité à l’écran. Les gens veulent être représentés. J’espère que mon succès sera reproduit encore et encore par d’autres compagnies. » A la tête de leurs sociétés de production, Reese Whiterspoon et Kerry Washington ambitionnent de faire évoluer les mentalités grâce à la fiction. Un beau défi.

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