On parle d’œdème cérébral lorsqu’il y a une accumulation anormale de liquide dans le cerveau. Explications.

Restez informée

Qu’est-ce qu’un œdème cérébral ?

On parle d’œdème cérébral lorsqu’il y a une accumulation anormale de liquide dans le tissu cérébral, entre les cellules qui composent le cerveau et/ou dans certaines cellules cérébrales spécifiques (les astrocytes).

On distingue plusieurs types d’œdèmes cérébraux :

  • L’œdème cérébral vasogénique est provoqué par l’augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, dont le rôle est justement d’isoler le système nerveux central de la circulation sanguine. On observe alors une accumulation de liquide dans le secteur extracellulaire (comprendre : entre les cellules du cerveau), en particulier dans la substance blanche.
  • L’œdème cérébral cytotoxique résulte d’un dysfonctionnement des échanges sodium/potassium au niveau de la membrane de certaines cellules du système nerveux central. Il y a alors une accumulation d’eau et d’ions dans les astrocytes.
  • L’œdème cérébral osmotique survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre les liquides cérébro-spinal et extracellulaire du cerveau et le plasma.
  • L’œdème cérébral interstitiel correspond à la rupture de la barrière méningo-encéphalique : on constate alors une pénétration de liquide cérébro-spinal dans l’espace extracellulaire et la matière blanche du cerveau.

Œdème cérébral : quelles sont les causes les plus fréquentes ?

Plusieurs situations peuvent conduire à la formation d’un œdème cérébral. Les causes les plus fréquentes sont :

  • Un traumatisme crânien violent. L’œdème cérébral (qui peut être vasogénique et/ou cytotoxique) survient généralement entre 1 heure et 6 heures après le traumatisme.
  • Un problème vasculaire. Il peut être question d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’une poussée d’hypertension artérielle (HTA) par exemple.
  • Une intoxication chimique : une intoxication à l’eau, par exemple.
  • Une insuffisance rénale ou une insuffisance hépatique avec décompensation de l’organe.
  • Une maladie infectieuse : une méningite bactérienne ou une encéphalite herpétique, par exemple.

À savoir. L’œdème cérébral constitue la première cause d’aggravation neurologique des traumatisés crâniens. En-dehors du traumatisme crânien, l’œdème cérébral reste rare.

Œdème cérébral : quels sont les symptômes ?

Les symptômes de l’œdème cérébral résultent de la pression de la boîte crânienne sur les tissus cérébraux : il y a alors une compression des veines, des artères et des nerfs, et cette hypertension intracrânienne (HIT) entraîne de l’ischémie (comprendre : une diminution de l’apport en oxygène dans le cerveau) et une nécrose locale (c’est-à-dire : la mort de certains tissus cérébraux).

Les symptômes de l’œdème cérébral varient évidemment selon la gravité de celui-ci. On peut notamment observer :

  • Des troubles de la marche,
  • Des troubles de l’élocution,
  • Des étourdissements,
  • Des vertiges,
  • Des nausées et des vomissements,
  • Des troubles visuels,
  • Des troubles de la vigilance / de la conscience,
  • Une perte de connaissance (malaise),
  • Des maux de tête intenses (céphalées).

 » Le cerveau ne fonctionne pas, comme on a pu longtemps le croire, en associant une zone à une fonction, analyse le Dr. François-Xavier Ferracci, neurochirurgien à l’Hôpital privé Clairval. Il fonctionne grâce à l’association de plusieurs zones connectées entres elles pour réaliser une fonction. Une partie du cerveau touchée par un œdème (quel qu’en soit la cause) peut donc altérer plusieurs fonctions dans le même temps (le langage, la motricité, la vision, l’attention, la mémoire, les capacités de jugement…). « 

Œdème cérébral : le diagnostic et les traitements

Diagnostic. Le diagnostic d’œdème cérébral est posé grâce à des examens d’imagerie médicale, en particulier grâce à une imagerie par résonance magnétique (IRM) et/ou grâce à un scanner cérébral (tomodensitométrie cérébrale).

Traitements. Le traitement de l’œdème cérébral dépend évidemment de sa cause : ainsi, si l’œdème cérébral résulte d’une cause vasculaire (un accident vasculaire cérébral, par exemple), un traitement médicamenteux par anti-coagulants pourra être mis en place. En cas d’œdème cérébral provoqué par un traumatisme crânien, un drainage de l’œdème pourra être indiqué.

D’autres traitements existent : la craniotomie de décompression, par exemple, est un geste chirurgical qui consiste à ouvrir la dure-mère (l’enveloppe qui recouvre le cerveau et la moelle épinière) pour permettre l’évacuation de l’œdème. Dans tous les cas, les traitements proposés visent à réduire l’hypertension intracrânienne (HIT) ainsi que la masse de l’œdème.

Sources :

CHU Grenoble Alpes et Johns Hopkins University School of Medicine

Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM)

Annales françaises d’anesthésie et de réanimation (juin 2014)

Source: Lire L’Article Complet