• Le jeu vidéo « Stray », développé par le studio montpelliérain BlueTwelve, a obtenu le prix le plus convoité du meilleur jeu vidéo français de l’année lors de la quatrième édition des Pégases, l’équivalent des César. Il remporte trois prix au total.
• L’année 2023 est exceptionnelle pour ce jeu qui met en scène un chat dans une cité souterraine : il avait déjà obtenu le prix du meilleur jeu vidéo indépendant aux Game Awards (l’équivalent des Oscars aux Etats-Unis).
• Autre grand vainqueur de ces Pégases, le studio bordelais Asobo pour le « A Plaque Tale : Requiem », qui remporte quatre prix au total.

Le jeu vidéo « Stray » a été désigné jeudi soir meilleur jeu vidéo de l’année lors de la 4e édition des Pégases. Cette cérémonie, organisée à la Cigale à Paris, récompense les meilleures créations françaises vidéoludiques, sur le modèle des César pour le cinéma. Créé par le studio BlueTwelve, installé à Montpellier, « Stray » met en scène un chat dans une cité souterraine peuplée d’humanoïdes et d’étranges créatures. A l’aide d’un drone, le matou doit résoudre une série d’énigmes pour remonter à la surface.

« Stray », qui a déjà raflé cette année le prix du meilleur jeu vidéo indépendant aux Game Awards (équivalent des Oscars du jeu vidéo aux Etats-Unis), a aussi remporté deux autres distinctions aux Pégases dans les catégories « meilleur premier jeu vidéo » et « meilleur jeu vidéo indépendant ». Le jeu, disponible sur les consoles PlayStation et sur la plateforme d’achat pour jeux PC Steam, plaît aussi aux « vrais » félidés : sur Twitter, le compte « Cats Watching Stray » (Chats regardant Stray), qui répertorie les réactions les plus loufoques de chats observant les péripéties du héros moustachu, compte plus de 35.000 abonnés.

« Le jeu vidéo est une fierté nationale »

Si « Stray » a remporté le prix le plus prestigieux, c’est son concurrent « A Plague Tale : Requiem », développé par le studio bordelais Asobo et l’éditeur Focus Entertainment, qui triomphe de l’édition 2023 au nombre de distinctions, avec quatre prix. Outre le prix du public, le jeu, qui suit les aventures de deux enfants essayant de survivre dans une France du XIVe siècle ravagée par la peste noire, a été sacré dans les catégories « excellence narrative », « excellence visuelle » et « meilleur univers sonore ».

Diffusée en direct sur la plateforme de streaming Twitch et, pour la première fois, sur la chaîne Twitch de France Télévisions, la cérémonie s’est déroulée en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak et du ministre délégué à la transition numérique Jean-Noël Barrot. « Le jeu vidéo est une fierté nationale », a clamé M. Barrot sur scène, un « loisir qui embarque toutes les générations », un « secteur qu’on a à cœur de soutenir » et qui permet « d’exporter notre culture et nos valeurs » à l’international. « Le jeu vidéo est un art total » qui « irrigue l’ensemble du champ de la culture », a renchéri Rima Abdul Malak, célébrant la « liberté de création » de l’industrie vidéoludique française en comparaison à d’autres pays comme la Chine.

Le jeu vidéo, première industrie culturelle française

Dans les autres catégories, « Elden Ring » (PlayStation, Xbox, PC) a été sacré meilleur jeu vidéo étranger. Le « Pégase » du meilleur jeu sur mobile a été décerné à « Tales Up » de Periple Studio, entreprise de développement d’applications basée à Clermont-Ferrand. Nicolas Cannasse, président du studio bordelais Shiro Games, a été désigné « personnalité de l’année », alors que son studio a remporté le prix de la « meilleure innovation technologique » avec le jeu « Dune : Spice wars ».

Les « Pégases », fondés par le syndicat national du jeu vidéo qui réunit les professionnels français du secteur, sont attribués depuis 2020 à la suite d’un vote effectué par les 2.000 membres de l’Académie des arts et techniques du jeu vidéo. Pour l’édition 2023, 88 jeux concouraient initialement dans 19 catégories.

Le jeu vidéo est la première industrie culturelle française en chiffre d’affaires avec 5,6 milliards d’euros générés en 2021, selon le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell) qui publiera fin mars les chiffres pour l’année 2022.

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