Est-ce que Nintendo peut conclure une année pauvre en sorties sur Switch avec Hyrule Warriors L’ère du Fléau ? C’est en tout cas un Musou très agréable à faire
On se posait il y a quelques jours la question de savoir si Hyrule Warriors : L’ère du fléau était capable de renouveler le genre du musou. Il faut dire que la formule de Koei Tecmo a très peu changé depuis qu’elle a été popularisée par Dynasty Warriors et Samurai Warriors il y a plusieurs dizaines d’années. Si bien que c’est devenu un style très répétitif au point qu’on a souvent eu l’impression que les différents jeux étaient un copié/collé avec une petite mise à jour. Sauf que ce Hyrule Warriors se trouve dans une position assez inédite puisqu’il prend ses racines directement de l’univers de Breath of the Wild en proposant de raconter ce qu’il s’est passé avant l’arrivée de Ganon. Un pitch absolument royal pour les fans du dernier opus de The Legend of Zelda sur le papier donc, mais qu’en est-il en réalité.
Un scénario canon ?
Autant le dire tout de suite, alors que l’on imaginait L’ère du fléau faire des parallèles avec l’intrigue de BotW ou même carrément servir de lien, il n’a finalement aucun rapport à ce dernier et n’est pas canonique. Ce Hyrule Warriors va bien reprendre le même univers, les mêmes personnages et bien plus encore, mais va les adapter à sa façon et ajouter sa petite touche personnelle. Est-ce une volonté de Nintendo ou de l’équipe de développement ? En tout cas, c’est forcément un peu frustrant et ça pourrait refroidir pas mal de monde à poser ses mains dessus et encore plus ceux qui comptaient se forcer à jouer à un Musou sans aimer le style de base, juste pour espérer avoir le chaînon manquant en attendant BotW 2.
C’est d’autant plus dommage que le studio va à fond dans le fan service mais aurait pu aller encore plus loin, puisque cette histoire n’est de toute façon pas canonique au jeu principal. Mais tout cela n’empêche pas le scénario d’être très bon et bien mis en scène avec de belles cinématiques et une musique superbe. On apprécie sans se forcer l’histoire du jeu, qui permet tout de même de passer plus de temps avec les prodiges et de découvrir l’univers de Breath of the Wild d’une façon différente et ça devrait ravir les gros fans de Zelda une fois passée la déception du fait que tout ça ne soit pas canonique. Le pari sera plus risqué pour les autres joueurs à ce niveau mais heureusement, la formule Musou proposée ici est de bonne qualité.
Like a Zelda
On en avait déjà parlé lors de notre preview de Hyrule Warriors, le jeu fait bien plus qu’emprunter l’univers et les personnages de BotW mais également son interface, sa direction artistique et sonore et même les objets et matériaux trouvés, donnant malgré tout le sentiment de voir un univers commun aux deux jeux, comme pour pallier au fait que ça ne soit pas le cas côté scénario. On a un sentiment de confort dans tout ça qui va permettre de faire passer le côté très répétitif des Musou plus facilement mais ça serait dur de dire que c’est la seule raison. Le système de missions secondaires passe plutôt bien, avec sa multitude de points sur la carte et des indications précises des bonus que l’on peut peut avoir en donnant les bonnes ressources.
On se retrouve donc assez facilement à partir à la chasse aux ressources, à aller chez le forgeron pour améliorer nos armes via un système très basique mais efficace. On apprécie surtout le camp d’entraînement qui permet d’acheter le leveling pour nos persos un peu en retard et éviter des heures de farming rien que pour ça. Tout ce qui n’est pas la quête principale n’est pas forcément intéressant mais l’emballage BotW autour est joli et permet de nous donner envie facilement, pour peu que l’on soit un gros fan de l’univers et que l’on accroche un minimum à ce genre de jeux.
Du bon Musou
Tout ça va être renforcé par les différents personnages et leurs attaques très spécifiques. Si Link est un perso polyvalent qui peut se battre avec n’importe quelle arme, Daruk va être le gros perso lent qui fait mal alors qu’Impa sera le perso rapide qui fait peu de dommages ou Urbosa qui va être très agressif. Chaque personnage se complète bien et ont leurs petites subtilités qui font que le plaisir reste intact pour peu que l’on se donne la peine de changer régulièrement nos personnages jouables à chaque mission. Si elles sont peu nombreuses, les missions avec les créatures divines proposent des gameplays très différents qui vont être des grosses sessions de défouloirs plus qu’autre chose.
Au-delà des différents personnages, on retrouve les classiques du genre avec des systèmes de combos, une grosse attaque qui va nettoyer toute une zone d’un seul coup, des campements de spawn à capturer… Mais avec son système de rupture qui permet de faire une attaque puissante une fois la réserve de boucliers d’un gros ennemi détruit, ainsi que l’utilisation des bombes, pouvoirs cryo, magnétique et de stase dans des conditions spécifiques donnent une petite couche supplémentaire aux combats. Rien de bien compliqué encore une fois, mais ça fonctionne terriblement bien et ça rend l’ensemble beaucoup plus plaisant, surtout quand on ajoute par-dessus tout ça, l’esquive parfaite qui permet de ralentir le temps comme dans BotW.
Ça vaut le coup ?
Une fois passée la déception que l’histoire n’est pas canon aux événements de Breath of the Wild, ce Hyrule Warriors reste tout de même un bon jeu dans son scénario, sa mise en scène et son utilisation à bon escient de cet univers. Même le gameplay est au dessus de ce qu’on à l’habitude de voir dans les Musou et proposent des petites choses jamais très complexes mais qui fonctionnent bien. De nombreux testeurs se sont plaints de lags et de chutes de framerate dramatiques par moment et surtout avec les créatures divines, mais pour ma part (et j’en suis surpris) je n’ai pas constaté de tels soucis de performances, même en plein milieu d’un combat aussi bien en portable qu’en docké. Sans être totalement fluide, face à énormément d’ennemis avec des effets dans tous les sens, les soucis étaient très légers, tant que je jouais en solo. Le mode duo est absolument impraticable mais Hyrule Warriors : L’ère du Fléau reste sûrement le gros jeu de fin d’année de Nintendo et pourrait bien surprendre.
Source: Lire L’Article Complet