Notre cerveau renferme encore de nombreux mystères que les chercheurs s’attèlent à percer. Parmi eux, le fait que nous pouvons « apprécier effectuer un effort physique et mental malgré l’absence de résultats et de récompenses derrière ». 

C’est dans le but de comprendre cette mécanique qu’une étude, dont les résultats ont été publiés en janvier 2022 dans la revue scientifique PNAS a vu le jour. Selon les scientifiques américains, « résoudre ou effectuer une tâche difficile peut être gratifiant que d’obtenir la récompense finale« .

Un effort gratifiant et valorisant

Cette récente étude, initiée par le département de psychologie de l’Université de Virginie, a ainsi révélé que l’effort pouvait être désiré et motivant.

En effet, leurs recherches ont montré que, contrairement à l’opinion commune, les gens peuvent apprendre à valoriser positivement l’effort et les tâches exigeantes en l’absence de récompense extrinsèque.”

Tout d’abord, à l’image de “l’effet IKEA”, qui développe l’idée que les gens préfèrent monter eux-mêmes leurs meubles plutôt que de les acheter déjà prêts, « les individus favorisent parfois le travail et le dépassement de soi à la fainéantise, leur donnant une valeur supérieure ». 

Pour arriver à leurs résultats, les scientifiques ont analysé un groupe de 121 personnes récompensées, ou non, selon la tâche fournie. Ils ont alors découvert que le manque de récompenses physiques avait poussé les individus à s’attaquer à des problèmes mathématiques plus difficiles que lorsqu’ils étaient récompensés. 

Cela s’expliquerait par l’apprentissage de la « valeur intrinsèque » de l’effort : le fait d’accomplir une tâche difficile encouragerait et valoriserait bien plus l’individu qu’une simple récompense extrinsèque

L’entourage, le travail, l’éducation nous initient à l’effort

Mais, “la façon dont nous valorisons l’effort est déterminée par ce que nous vivons dans la vie de tous les jours », a nuancé Dr Veronika Job, à l’origine de l’étude, au Washington Post

Éviter les tâches difficiles serait donc le produit de notre histoire personnelle, de nos apprentissages et du contexte social dans lequel nous avons grandi. En effet, notre désir d’effort serait dû à « des environnements appréciant l’effort ».

« Les cultures incitatives, par exemple, dans les contextes éducatifs ou professionnels, qui se concentrent davantage sur l’amélioration et la croissance intra-individuelle et moins sur les résultats brillants peuvent exploiter le mécanisme d’apprentissage décrit ici et promouvoir la motivation intrinsèque à l’effort”, expliquent les chercheurs. 

À présent, les prochaines études doivent éclairer comment cette appétence pour l’effort peut être suscitée et surtout, maintenue dans le temps. 

Source: Lire L’Article Complet