Dans le nord de la France, des espaces verts ont été imaginés pour rendre hommage aux soldats français et étrangers de la Première Guerre mondiale.
Alors que le fracas et l’horreur des guerres résonnent jusqu’en France, le 11 novembre prochain nous rappellera les tristes heures des années 1914 à 1918. Afin de perpétuer le devoir de mémoire, l’association Art & Jardins Hauts-de-France a eu la brillante idée de créer un « chemin de la paix », constitué de 40 jardins situés dans la région, ainsi qu’en Belgique et dans le Grand-Est. Chacun porte les couleurs d’une nation et représente les Français, les Britanniques, les Polonais, les Danois, les Néo-Zélandais ou encore les Irlandais et leurs soldats tombés au combat. Ils sont conçus par des paysagistes et des architectes des pays concernés avec le soutien des instances françaises.
Highlands dans le Pas-de-Calais
À Arras, Anna Rhodes et Melissa Orr, toutes deux architectes paysagistes et professeures à l’université d’Édimbourg, ont choisi de rendre hommage aux 2 500 joueurs de cornemuse qui se tenaient, non armés, en première ligne des bataillons écossais. Elles ont placé de faux instruments au milieu des chardons, de la lande et des pierres symbolisant les Highlands.
Parmi les trente-trois jardins déjà réalisés, celui du Troisième Train de Compiègne a reçu le premier prix du jardin contemporain à l’European Garden Award en 2021. C’est ici que l’Armistice a été signé, dans un wagon devenu célèbre. Dans l’Aisne, sur le Chemin des dames, le Jardin italien accueille une trame serrée de piquets en écho aux hommes tombés lors de cette terrible bataille. À leurs pieds sont plantés des bulbes qui fleuriront toute l’année, sauf l’hiver, lorsque les flaques d’eau viennent rappeler les larmes. Dans le même secteur, le jardin des Hespérides avec ses lauriers, chèvrefeuilles, vignes et jasmins rend hommage aux troupes marocaines. Enfin, le Vallon des dames abrite un arboretum allemand de sept hectares en souvenir du village du Vieux-Craonne détruit pendant la Grande Guerre.
Pour Helen Basson, historienne et paysagiste qui a œuvré pour le petit parc anglais de Thiepval (Somme) : « Les jardins de la Paix poursuivent cet élan de donner de l’espoir en bâtissant des endroits de réflexion sur notre passé et en resserrant le fort lien qui unit les hommes et la terre. »
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Julie BOUCHER
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