Souvent prêtes à tout, ces femmes qui suivent l’actualité se prennent d’amour pour ces dangereux criminels. Explications sur celles qui se rêvent en Bonnie & Clyde.
Contrairement aux idées reçues, ces femmes sont souvent des personnes équilibrées, diplômées et qui viennent d’un milieu aisé. Après avoir entendu parler de ces fous furieux à la télévision ou dans la presse écrite, s’ensuit pour elles, un début d’histoire d’amour à travers des échanges épistolaires qui peuvent durer des mois ou des années.
Mais qu’est-ce qui pousse ces femmes sans aucun antécédent judiciaire à devenir fascinées, voire obsédées, par ces serials killers ? À l’image de Sondra London pour Danny Rolling alias « l’éventreur de Gainesville » aux Etats-Unis, ou encore en France avec Béatrice Poissant qui épousa Dany Leprince. D’échanges de lettres enflammées au mariage, de nombreuses femmes dans le monde sont concernées par ce phénomène.
Tout le monde connaît le couple le plus diabolique de France : les Fourniret. De 1987 à 2003, Monique Olivier, compagne de Michel Fourniret va le suivre dans ses folies meurtrières. Elle tombe amoureuse de lui alors qu’il est en prison après plusieurs échanges de lettres. 30 ans plus tard, elle se fera passer pour une victime devant la justice. En janvier 2020, pour semer le doute et faire bonne figure, elle dévoile que Michel Fourniret est l’auteur du meurtre d’Estelle Mouzin et dément l’alibi de son ex-époux dans l’affaire de la disparition de la jeune fille, disparu en 2003, à l’âge de 9 ans. Depuis le 2 mars, une série documentaire « L’Affaire Fourniret : dans la tête de Monique Olivier » est disponible sur Netflix.
Ces femmes se sentent souvent seules
Une grande solitude affective est l’une des causes de ce phénomène. L’absence de liberté du prisonnier les rassure, elles ressentent un pouvoir sur le criminel. Certaines possèdent un trouble pathologique, déçues en amour, elles trouveront un sentiment de contrôle et une maîtrise de la situation sur le détenu.
L’envie d’être “l’heureuse élue” parmi toutes les lettres reçues en attire plus d’une, malgré la folie et le danger de la relation.
Le syndrome de l’infirmière
Elles pensent pouvoir changer et sauver ces criminels en se mettant en couple. Selon elles, la rédemption est possible. Elles sont capables de beaucoup de patience et sont prêtes à tout pour leur amour.
Le syndrome Bonnie and Clyde
Certaines femmes voient en eux des mauvais garçons, des hommes virils. C’est une manière pour elles de se sentir spéciales et de se “rebeller” pour vivre une vie pleine de péripéties… Attirées physiquement et sexuellement par ces “bad boys”, elles sont excitées par ces profils dangereux.
Les films, séries et médiatisation
Comme dans la musique avec des clips banalisant crimes et délits, les films et séries “starifient” de nombreux criminels, certaines se mettent à fantasmer sur eux. La médiatisation joue un rôle dans la banalisation des atrocités commises par ces psychopathes.
Des acteurs adulés et “sexy” jouent le rôle de meurtrier. Par exemple, Zac Efron a été choisi pour jouer le rôle du psychopathe Ted Bundy. Attention à ne pas mélanger fiction et réalité…
Pour aller plus loin…
L’amour (fou) pour un criminel, Isabelle Horlan, aux éditions Cherche Midi.
Jeanette Atme Daou
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