• « Mon premier Lac des Cygnes » est à l’affiche du théâtre Mogador à Paris jusqu’au 21 février. La troupe partira ensuite en tournée en France.
  • Ce spectacle est adapté au plus jeune public. Sa durée (2 heures 30), par exemple, a été ramenée à deux actes de 40 minutes.
  • « Je suis convaincu que tu peux initier un enfant de 5 ou 6 ans au ballet. Il se laissera porter plus que n’importe quel spectateur, il en redemandera, il reviendra », avance à « 20 Minutes » Karl Paquette, ancien danseur étoile et directeur artistique du spectacle.

Difficile de faire plus mythique que Le Lac des Cygnes. Malgré son échec initial en 1877, le ballet composé par Tchaïkovski a connu plusieurs versions à succès à travers les siècles et le monde, en plus d’inspirer, d’infiltrer, tous les arts, du cirque
au jeu vidéo en passant par la musique et le cinéma, dont
le Black Swan de Darren Aronofsky. Mais avec ses quatre actes et sa durée de 2 heures 30, Le Lac des Cygnes n’est pas forcément destiné ou approprié pour les plus jeunes spectateurs et spectatrices. Alors que…

« En 25 ans à l’Opéra de Paris, j’ai dansé les plus grands ballets, mais j’ai toujours été frustré que l’on se coupe des plus jeunes, parce que l’institution, le prix, l’horaire, la durée », confie Karl Paquette, ancien danseur étoile et directeur artistique de Mon Premier Lac des Cygnes, à l’affiche jusqu’au 21 février au théâtre Mogador à Paris puis en tournée en mai-juin dans toute la France.

Une initiation au ballet

« C’est légitime de ne pas amener son enfant voir les trois heures de La Belle bois au dormant en fin de semaine à 20h, reconnaît avec humour le danseur. Mais je suis convaincu, même si cela peut sembler prétentieux, que tu peux initier un enfant de 5 ou 6 ans au ballet. Il se laissera porter plus que n’importe quel spectateur, il en redemandera, il reviendra. »

Karl Paquette a ainsi eu l’idée d’un « premier » Lac des Cygnes, adapté au jeune public, à partir de 5 ans. Mais pourquoi Le Lac des Cygnes, et pas un autre ballet ? « Quand on évoque la danse classique pure, Le Lac des Cygnes est sur toutes les lèvres. C’est lié à la partition musicale de Tchaïkovski je pense, mais aussi à son univers de tutu, de magie, de féerie et un peu d’irrationnel. »

L’adaptation ne concerne pas que la durée du spectacle

Le directeur artistique avoue avoir hésité avec Casse-Noisette pour cette première fois, mais Le Lac des Cygnes s’est imposé par sa simplicité, en termes de logistique et de décor aussi avec « seulement » deux univers : le lac et la salle des fêtes. Car l’adaptation ne concerne pas que l’horaire de représentation (avec des séances à 11h, 14h30 et 19h) et la durée du spectacle (deux actes de 40 minutes). « D’habitude, il y a par exemple 32 cygnes sur scène, ce qui n’était pas possible pour une question de place et de budget, détaille Karl Paquette. Nous en avons dix, et à la fois, c’était intéressant pour moi de travailler avec un petit groupe et je n’ai pas l’impression qu’il en manque. »

Décor, musique, danse, narration... «Mon Premier Lac des Cygnes» a tout réécrit et adapté pour le jeune public

Il a bien sûr fallu couper des tableaux, de la musique, mais tous les moments-clés du ballet sont là, « avec quelques touches personnelles, ajoute le danseur étoile, comme le Pas de deux de Tchaïkovski plutôt que le Pas de deux du Cygne Noir de Marius Petipa ». La chorégraphie de Fabrice Bourgeois s’autorise aussi quelques touches d’humour discrètes, comme autant de respirations pour les enfants, et le livret et une voix off offrent une narration, un contexte, pour les aider à mieux comprendre. « Mais l’essentiel est qu’ils se laissent emporter par le ballet et leur imaginaire, précise Karl Paquette. Moi-même [il tient le rôle du méchant Rothbart], j’oublie parfois que je joue devant des enfants, tellement le silence règne dans la salle, la tension est palpable. »

A la fin de la présentation, une petite fille est fatiguée mais heureuse : « J’étais très concentrée. » Elle reviendra. Karl Paquette travaille actuellement sur Mon Premier Casse-Noisette pour l’automne, « avec les mêmes ingrédients mais pas la même recette ». Si les trois ballets de Tchaïkovski, avec aussi La Belle au bois dormant, sont universels et donc peut-être plus évidents, il voit aussi d’autres possibilités, comme Cendrillon, Don Quichotte, La Bayadère, Raymonda, Giselle, Le Corsaire… De quoi faire danser et rêver les petits pendant des heures, enfin 2 x 40 minutes à chaque fois.

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