Dans son nouveau hors-série en kiosque ce 18 juin, 60 Millions de consommateurs passe au crible la composition de gâteaux, soupes, plats préparés et autres références alimentaires consommées chaque jour par les Français. Le constat est sans appel.
«Manger sans s’empoisonner», l’objectif ne semble toujours pas gagné en 2020. Dans son nouveau hors-série en kiosque jeudi 18 juin, le magazine 60 Millions de consommateurs a analysé 78 références de produits alimentaires du quotidien. Le but ? Lever le voile sur les aliments transformés, voire ultratransformés dans lesquels se cachent sucre, sel, gras, additifs, colorants et autres conservateurs.
De la poudre de cacao aussi sucrée qu’un soda
Parmi les ennemis invisibles des assiettes, on retrouve sans surprise le sucre. Sodas, bonbons mais aussi sauces barbecue, saucisson, pizzas ou yaourts aux fruits… L’ingrédient se retrouve dans la moitié des aliments analysés et parfois à l’insu du consommateur comme dans les nectars de fruits. Le magazine épingle notamment la poudre de cacao Nesquik. Une portion de 13,5 g, associée à 20 cl de lait, s’avère «aussi sucrée qu’un soda» avec 20,1 g de sucres, soit la moitié des apports journaliers recommandés (50 g au total selon l’Organisation mondiale de la santé). Au rayon des snacks, les chips aux légumes «rivalisent avec des petits Lu» d’après les tests menés, avec 25 g de sucres par 100 g. Pour rappel, une consommation abusive a des conséquences non négligeables sur la santé : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires ou encore maladie du foie-gras. Sans compter qu’elle s’avère aussi très addictive.
En vidéo, les trois règles de l’alimentation saine
Du sel pour masquer l’amertume
Quelques rayons plus loin, le sel se trouve aussi beaucoup plus présent qu’on ne le croit. En pratique, les industriels de l’agroalimentaire ont généralement recours à cet exhausteur de goût pour «masquer l’amertume d’aliments comme les olives et même de certaines céréales du petit déjeuner», rapporte le magazine. Servies dans un bol, ces dernières contiendraient jusqu’à 0,7 g de sel, soit la même quantité qu’une portion équivalente de chips. Les plats préparés et les sandwichs ne sont pas non plus épargnés. Comme le souligne 60 millions de consommateurs, le triangle Carrefour-Bon App’ Max Jambon beurre mélange pain et charcuterie, deux aliments plutôt salés, et «couvre presque la moitié des apports journaliers recommandés» (5g au total selon l’OMS). Une alimentation trop salée entraîne de l’hypertension, des maladies cardio-vasculaires et un déclin cognitif d’après certaines études.
Du gras au goûter
La graisse se cache également là où on ne l’attend pas. Après la charcuterie et les viennoiseries, elle s’infiltre dans les goûters sucrés, à l’instar de la boisson Oasis pêche-abricot, qui contient de l’huile de palme. Ajoutez à cela une forte quantité de gras dans les gâteaux Lulu, les barquettes fourrées au chocolat (23 g pour 100 g) et vous obtenez un menu beaucoup trop riche en lipides. De quoi favoriser la prise de poids dès le plus jeune âge et «augmenter le taux de mauvais cholestérol (LDL), constituant un facteur de risque pour le développement des maladies cardio-vasculaires», détaille 60 millions de consommateurs.
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Des additifs et des colorants alimentaires dangereux
Texture, goût, conservation… Le secteur agro-alimentaire continue d’utiliser des additifs et des colorants alimentaires dans leurs recettes, alors «des doutes sur l’innocuité de ces substances demeurent», déplore 60 millions de consommateurs, redoutant l’effet allergisant, voire toxique de certains composants. D’autant que leur utilisation n’est pas toujours justifiée. Au lieu d’être obtenu grâce à la fermentation du vin, le Velours de vinaigre balsamique de Modène de la marque Maille se colore grâce à un caramel au sulfite d’ammonium pouvant provoquer des allergies aux sulfites. Même chose pour d’autres produits à base de crevettes qui contiennent du disulfite de sodium. «On les utilise pour éviter le rancissement alors qu’une simple congélation les préserve», note Antoine Haentjens, ingénieur agroalimentaire à l’Institut national de la consommation.
Oui aux étiquettes courtes et aux ingrédients naturels
Dans ses conclusions, le magazine appelle à un meilleur étiquetage des denrées alimentaires. «Il faut parfois se promener avec une loupe (…) ou avoir un diplôme d’ingénieur en nutrition pour lire les étiquettes», observe la rédactrice en chef adjointe Christelle Pangrazzi. Pour s’y retrouver dans les grandes surfaces, le magazine soutient le système de notation Nutri-Score, un système d’étiquetage nutritionnel à cinq niveaux, allant de A à E et du vert au rouge, et invite plus généralement ses lecteurs à se fier aux étiquettes courtes et aux ingrédients principaux naturels, indices du faible taux de transformation du produit.
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