Certaines idées reçues entourent cet examen de dépistage du cancer du sein, auquel les femmes entre 50 et 74 ans sont invitées à se soumettre à un rythme bisannuel. Mise au point.

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La mammographie ne s’impose qu’en présence d’une masse suspecte

Faux. Appartenir à la tranche d’âge des seniors est un facteur de risque en soi, tout comme le sont les antécédents familiaux. On constate en effet une hausse notable des cas de cancer après 50 ans (leur nombre ne décroît pas à partir de 75 ans mais les cancers sont moins agressifs). Il est donc recommandé de passer cet examen même si l’on ne présente pas de symptômes particuliers, car des tumeurs de très petites dimensions peuvent être indécelables à la palpation.

Les implants mammaires ne sont pas une contre-indication

Vrai. Les implants ne se fissureront pas. Il faut simplement que la personne en charge de la manipulation radio pratique, au moment de placer le sein dans l’appareil, la technique dite d’Eklund : celle-ci consiste à repousser la prothèse en arrière afin de la séparer de la glande mammaire et de mieux analyser celle-ci. Et on fait davantage de clichés, trois par sein au lieu de deux. Afin de s’assurer du bon état des implants et de mieux visualiser les zones qui les jouxtent, une échographie est généralement effectuée en complément. Si on suspecte une rupture de ces poches, une IRM mammaire peut aussi être prescrite.

Les rayons X augmentent le risque d’avoir un cancer

Faux. Les rayonnements dits ionisants majorent effectivement cette probabilité mais uniquement lorsqu’on y est exposé massivement. Or, pendant la mammographie, les doses diffusées sont très faibles, quatre fois moins importantes par exemple que celles que nécessite une radiographie lombaire complète et trente-deux fois inférieures à celles reçues lors d’un scanner de l’abdomen. De plus, les progrès amenés par la tomosynthèse, procédé innovant et très précis d’imagerie en 3D, conduisent à diminuer le nombre d’images nécessaires.

Mammographie : il faut apporter ses clichés précédents

Vrai. Chaque femme est différente. Il est donc parfois difficile d’interpréter certains résultats pris isolément, notamment de différencier un nodule d’un cancer ou de bien « déchiffrer » un sein qui présente une mastose, c’est-à-dire une structure fibreuse et granuleuse. En revanche, la lecture comparée de votre mammographie avec celles effectuées précédemment aide à détecter les anomalies et peut conduire à demander des investigations supplémentaires.

Il arrive qu’il y ait erreur sur un diagnostic positif

Vrai. Il existe en effet une petite marge de surdiagnostic qui fait que l’on demande à certaines femmes des examens et prélèvements supplémentaires, pour finalement découvrir qu’elles n’ont pas de tumeur cancéreuse. Mais, grâce au perfectionnement de l’imagerie médicale, ce type de situation se raréfie. De plus, on dispose avec l’IRM mammaire d’une arme supplémentaire pour affiner le diagnostic et éviter la biopsie.

Merci à la Dre Nathalie Machefert-Tassin, médecin radiologue à Paris.

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