La commercialisation du Leqembi (Lecanemab), un nouveau médicament contre la maladie d’Alzheimer, vient d’être approuvée par les autorités sanitaires américaines. De quoi s’agit-il ? Y a-t-il des effets indésirables recensés ? On fait le point.
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C’est une nouvelle qui pourrait bien redonner de l’espoir aux personnes souffrant d’Alzheimer ainsi qu’à leurs proches : le Leqembi (Lecanemab), un nouveau médicament destiné à lutter contre cette maladie neuro-dégénérative, vient d’être approuvé par la Food and Drug Administration (FDA).
Leqembi : comment fonctionne ce traitement contre la maladie d’Alzheimer ?
Dans un communiqué mis en ligne le 6 janvier, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux a ainsi annoncé son « autorisation accélérée« . Alors, comment ce traitement fonctionne-t-il ? Le Leqembi va venir « cibler et affecter le processus pathologique sous-jacent de la maladie d’Alzheimer« , et pas seulement ses symptômes, comme l’explique Billy Dunn, directeur du bureau des neurosciences de la FDA. La molécule présente dans le médicament va en fait s’attaquer à la plaque bêta-amyloïde : dans le cas de la maladie d’Alzheimer, celle-ci va se former autour des neurones et les empêcher de fonctionner correctement.
Quelle est l’efficacité de ce nouveau médicament ?
Mais le Leqembi est-il vraiment efficace ? Il semblerait, selon les premiers résultats d’un essai de phase 3, publiés le 5 janvier dans la revue The New England Journal of Medicine. Au total, 1.795 patients âgés de 50 à 90 ans et présentant un Alzheimer précoce, y ont participé. Ils ont été répartis en deux groupes : le premier a reçu le traitement, à savoir 10 mg par kg pendant deux semaines, tandis que le second s’est vu administrer un placebo. « Le Lecanemab a réduit les marqueurs de l’amyloïde dans les premiers stades de la maladie […] et a entraîné un déclin modérément moindre des mesures de la cognition et de la fonction que le placebo« , dévoilent les chercheurs.
Maladie d’Alzheimer : le Leqembi pourrait provoquer certains effets indésirables
Cependant, plusieurs « effets indésirables » ont été recensés. Des anomalies d’imageries liées à l’amyloïde (ARIA) ont ainsi été repérées : elles peuvent se présenter sous la forme d’un « gonflement temporaire de certaines zones du cerveau« , qui peut être accompagné de « petits points de saignements« . Les scientifiques ont également relevé des « réactions liées à la perfusion« , des maux de tête, des nausées ou encore des « modifications de la pression artérielle« .
Peut-on espérer une commercialisation de ce traitement en Europe ?
Ces effets secondaires « ne sont pas négligeables mais relativement peu fréquents« , tempère le Pr Bruno Dubois, professeur de neurologie à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6) et directeur de l’Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer (IM2A) à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris 13), auprès de nos confrères de Sciences et Avenir. Ils ne surviendraient en effet que dans 10% des cas et seraient souvent « asymptomatiques« . « Des essais plus longs sont justifiés pour déterminer l’efficacité et la sécurité du Lecanemab dans la maladie d’Alzheimer précoce« , avancent malgré tout les chercheurs américains : une commercialisation en France n’est donc pas encore à l’ordre du jour.
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