On les appelle magnétiseurs, guérisseurs, rebouteux ou coupeurs de feux. Ils ont tous un point commun : vouloir aider à soulager les maux du quotidien, en complément de la médecine conventionnelle. Comment cela fonctionne ? Deux magnétiseurs nous expliquent.
Non, ils ne vivent pas forcément dans une cabane au fond du Berry, comme la grand-mère de La Petite Fadette dans le roman de George Sand. Parmi ceux et celles qui pratiquent ce qu’on appelle les médecines alternatives, complémentaires ou douces, les magnétiseurs et magnétiseuses cristallisent le mystère.
Pourtant, dans les campagnes de la Bretagne, du Loiret ou encore du Limousin, la culture des médecines alternatives persiste. Coupons tout de suite court au mythe : ceux qui sont officiellement déclarés aux impôts sous l’appellation “praticiens de médecine parallèle” ne font pas de miracles, assurent Christophe Limayrac et Marie-Noëlle Fournier. Respectivement magnétiseur dans les Yvelines et magnétiseuse dans le Val-d’Oise, les deux praticiens insistent bien sur ce fait : ils ne sont pas des médecins.
Les médecines douces, un « plus » pour aller mieux
“Certaines personnes viennent car elles ont fait le tour des soins qu’on leur proposait, et le magnétiseur est le dernier recours pour elles”, explique Christophe Limayrac, auteur de Découvrez vos pouvoirs de guérisseur (éd. Larousse).
Si la grande majorité des personnes consultant Christophe et Marie-Noëlle sont aussi suivies par des médecins, les deux magnétiseurs remarquent un regain d’intérêt pour les pratiques alternatives comme la naturopathie ou l’acupuncture. Pour Christophe Limayrac, les gens ont besoin d’un “retour aux sources, au naturel”. Lui, comme Marie-Noëlle, assurent ne pas « guérir ». Mais, “On permet aux gens d’être dans de bonnes dispositions pour guérir.” Tous deux insistent également auprès de leur clientèle sur l’importance, au quotidien, pour être en bonne santé, d’observer une bonne hygiène de vie, notamment au niveau de l’alimentation.
Mais pourquoi des personnes consultant déjà des généralistes, spécialistes ou psychologues viennent-ils voir des guérisseurs ? Pour beaucoup, il s’agit d’un « plus » pour soulager leurs symptômes. Christophe Limayrac évoque aussi la perte du relationnel dans les rapports avec les médecins traitants : “Bien malgré eux, certains ont trop peu de temps pour écouter les patients. Les personnes qui viennent me voir sont aussi en quête d’humain”.
En plus des traditionnels rhumatismes, maux de tête, troubles digestifs ou problèmes de peau tels que l’eczéma ou le psoriasis pour lesquels ils sont régulièrement consultés, Marie-Noëlle et Christophe remarquent une recrudescence de stress et de fatigue émotionnelle. “Parfois ils ont juste besoin d’être écoutés”, observe Marie-Noëlle.
Tenter de soulager, qu’importe le moyen
Mais, passée la phase d’écoute, que se passe-t-il lors d’une consultation chez un magnétiseur ? Un “rééquilibrage des énergies”. Christophe explique sa pratique comme telle : “Je passe mes mains de la tête aux pieds en brossant l’énergie comme on brosse des cheveux. Je démêle les ‘nœuds’ jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.”
Dans les Yvelines ou encore dans le Val-d’Oise, la culture locale est moins propice à combiner médecin de famille et guérisseur, comme c’est le cas en Bretagne par exemple. Convaincus, sceptiques ou curieux, on trouve de tout dans les cabinets des magnétiseurs. “Les gens ne cherchent pas de miracles, mais un mieux-être”, précise Marie-Noëlle Fournier.
Avant d’être praticiens de médecine alternative, Marie-Noëlle Fournier a longtemps travaillé dans l’industrie pharmaceutique et Christophe Limayrac était éducateur sportif. Marie-Noëlle vient d’une famille d’infirmières, la fille aînée de Christophe fait des études de médecine. Tout deux ont des liens étroits avec la médecine conventionnelle, avec laquelle ils refusent catégoriquement d’être mis en concurrence. L’amalgame serait dangereux.
Guérisseurs et médecins, main dans la main ?
“On a trop longtemps opposé les médecines conventionnelles et alternatives, mais c’est contre-productif, regrette Christophe. Ce qui compte, c’est le soulagement, peu importe la méthode.” Effets réels ou placebo, pour les deux magnétiseurs : l’important est que le patient sente une amélioration de sa condition.
“Certaines personnes nous sont même envoyées, en complément de leurs traitements, par des infirmières et infirmiers”, note le magnétiseur Yvelinois. L’inverse est également courant, nous explique Marie-Noëlle : “On demande toujours qu’un diagnostic soit posé par un médecin. Si ce n’est pas le cas ou que la pathologie dépasse nos compétences, on oriente vers les médecines adéquates.”
Le magnétisme fait partie des médecines parallèles non reconnues par la science pour laquelle il n’existe pas de diplôme ou qualification d’état. Marie-Noëlle et Christophe ont tout deux été formés par des pairs. La plupart des magnétiseurs sont rémunérés entre 30 et 50 euros pour une heure, à noter qu’ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Nombreux sont également les rebouteux qui tiennent leur technique, parfois qualifiée de « don » d’un parent ou d’un aïeul. Ensemble, ils préviennent : ils n’ont aucun pouvoir de prescription et seul un médecin peut demander l’arrêt d’un traitement médicamenteux en cours.
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