Libération​ a poursuivi ce vendredi son opération de transparence sur sa
tolérance passée envers la pédophilie,
en confirmant qu’un pédocriminel avait bien fait partie de sa rédaction dans les années 1970 et 1980, une histoire dévoilée il y a plusieurs années mais que le journal n’avait pas encore osé aborder.

Un journaliste pédocriminel

La rubrique de vérification des faits du journal, Checknews, a consacré un long article mis en ligne vendredi au cas de cet ancien journaliste, Christian Hennion, décédé en 1999, après avoir reçu plusieurs demandes de lecteurs voulant savoir si le journal avait bien compté dans ses rangs un pédophile.

En 2009, Franck Demules avait révélé dans un livre, Un petit tour en enfer, que le journaliste, qui était son tuteur, avait abusé de lui entre ses 10 et 18 ans, de 1977 à 1986. Si ce livre a rencontré à sa sortie un important écho médiatique, le journal s’était abstenu jusqu’ici d’évoquer cette affaire, alors qu’il aurait eu plusieurs occasions de le faire.

Articles légitimant la pédophilie

Le journal avait notamment publié une grande enquête en 2001 dans ses colonnes sur « son traitement coupable de la pédophilie », en citant tous les articles, remontant pour la plupart aux années 1980, qui légitimaient les relations sexuelles entre adultes et enfants.

Et l’éclatement de l’affaire Matzneff, il y a trois semaines, a conduit le journal à faire un nouvel acte de contrition, mais sans évoquer le cas de Christian Hennion.

Dans son édition du 30 décembre, le quotidien a publié un dossier consacré à Gabriel Matzneff, visé depuis par une enquête préliminaire pour viols sur mineurs de moins de 15 ans après la sortie du livre de Vanessa Springora, Le Consentement, dans lequel l’éditrice raconte comment elle a été séduite par l’écrivain à l’âge de 13 ans.

« Excès fort condamnables »

Dans ce dossier, le directeur de la publication de Libération Laurent Joffrin
avait de nouveau exprimé ses regrets pour l’attitude passée du journal, et reconnu qu’autrefois le quotidien « accueillait en son sein un certain nombre de militants qui revendiquaient leur goût pour les relations sexuelles avec des enfants ».

« Libération, enfant de Mai 1968, professait à l’époque une culture libertaire dirigée contre les préjugés et les interdits de l’ancienne société », avait-il expliqué, soulignant que cela portait « souvent sur des causes justes » mais conduisait aussi à promouvoir « parfois des excès fort condamnables, comme l’apologie intermittente de la pédophilie, que le journal a mis un certain temps à bannir ».

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